Dans La légende de Zelda : l’ocarina du temps, Link, possède un ocarina. Cet instrument joue un rôle capital dans le jeu. Ses effets sont différents en fonction des mélodies jouées.Le joueur doit réellement jouer les notes en appuyant sur les boutons de son gamepad. Il est possible de passer du jour à la nuit, d’invoquer une tempête, ou se téléporter dans un autre espace du monde.
Ce petit instrument participe beaucoup au plaisir du jeu parce qu’il produit une grand effet d’immersion..
On se souvient que Duchenaut et Picard différencient trois types d’immersion : l’immersion sensorielle, systémique et fictionnelle. L’immersion sensorielle est provoquée lorsque les sens sont saturés par le média à tel point que le joueur est comme accaparés par le monde du jeu et ses stimuli (sons élevés, immenses images). L’immersion systémique repose sur la connaissance et la maitrise du des règles et des procédures du jeu. L’immersion fictionnelle est provoquée par l’identification ou à l’attachement à un personnage.
L’effet d’immersion de l’ocarina est maximalisé parce qu’il combine l’immersion sensorielle, systémique et fictionnelle
En effet, l’ocarina de Link nécessite une immersion systémique suffisante. Il faut vraiment avoir appris à jouer de l’ocarina avec le joypad pour avoir les effets escomptés. La mélodie provoque une immersion sensorielle basée sur la face musicale de l’enveloppe sonore. L’immersion fictionnelle en découle presque naturellement parce que le jeu avec l’ocarina s’inscrit dans une chaine d’actions logiques. Que le joueur joue mal, et l’ocarina produira une mélodie mais ne délivrera pas ses puissants pouvoirs magiques. Qu’il joue bien, et alors il sera récompensé.
D’ailleurs j’ ai vu des vidéos oú l’on peut jouer des aires connus avec cet ocarina dans le jeu. On retrouverait donc les notes classiques des instruments «reels» du moins en parties car de souvenir sur N64 on joue avec les 4 boutons jaunes de la caméra
Très intéressant ! Je vais de ce pas lire l’article “Metapsychologie de l’immersion dans les jeux vidéo”.
J’aimerai commenter l’immersion systèmique. Qu’en est-il des jeux comme la série des Final Fantasy Tactics. Il s’agit alors de comprendre les règles de combat et de s’équiper de façon optimale. (Même les techniques dépendent de l’équipement.) On peut alors passer des dizaines de minutes immergés dans les menus, à peaufiner son équipement.
Je suppose qu’il s’agit d’une immersion systémique, mais elle semble d’un genre différent de celle d’un jeu de combat. Ici c’est une faculté abstraite qui travaille, et non des réflexes.
Dans votre autre article vous dîtes ainsi :
«Elle montre d’abord que certains types de jeux vidéo prédisposent davantage à un type d’immersion plutôt qu’à un autre. Par exemple, l’immersion fictionnelle est très faible dans les jeux de combats parce que l’arrière plan narratif de ces jeux est très pauvre alors qu’elle est importante dans les jeux de rôle. Inversement, l’immersion systémique sera faible dans les jeux de rôle et très importante dans les jeux de combats pendant lesquels il faut exécuter des combinaisons (« combos ») de touche rapidement.»
Cela m’évoque les donjons-rpg au scénario très mince, mais aux mécaniques extrêmement addictive. Ils ne possèdent aucun des 3 types d’immersion décrit par Arsenault et Picard, comment accrochent-ils le joueur ?
Ai-je mal cerné quelque chose ? L’immersion systémique inclut-elle les mécaniques sans rapport au corps ?
J’espère que vous pourrez me donner votre avis !
Fabien Nicolas, journaliste science.
@fabien Je n’avais pas pensé au temps que l’on peut passer dans les menus. Je le mettrais dans l’immersion systémique, puisqu’il s’agit de faire de choses : je clique ici, je vais là, je remonte cette arborescence. Et vous avez encore raison en la différenciant des jeux de combat.
On pourrait “finasser” concernant la distinction avec les jeux de combat. Dans une certaine mesure le temps passé pour progresser seul (souvent mode arcade) ou à plusieurs (versus) voir seul mais en “conditionnant” la pratique (mode training).
On se retrouve bien avec certains joueurs en présence d’une immersion systémique pas si différente de celle des jeux de rôle. Certes comme le précise Fabien il est question de réflexe sur le moment de l’affrontement mais reste “l’impression”, la mémoire de la répétition afin de pouvoir placer les combos ou en fonction du système qu’offre le jeu de combat de réagir dans toutes ses arborescences (parer, charger, contrer…).
Et même dans certains cas l’immersion sensorielle dans le jeu de combat fera la part belle aux réflexes et ici je retombe d’accord avec Fabien comme avec Yann (encore qu’à ce niveau des distinctions également serait à faire).
L’immersion bien que moindre n’en reste pas insignifiante les jeux de combat. J’en veux pour preuve l’intérêt de certains joueurs pour le background, même s’il reste parfois limité, du jeu ou de leur personnage favori. De plus le discours des joueurs eux-mêmes est assez intéressant car on entend souvent chez les amateurs de versus fighting : Attends je prends mon (nom du combattant) et je t’aurai”…
Voilà quelques petites nuances en passant donc ;)