Comme tous les jeux, les jeux vidéo ont des caractéristiques qui soutiennent le développement et le changement chez les joueurs. De manière anecdotique ou d’une façon plus formalisée, ces pouvoirs du jeu vidéo ont été mis en évidence par la recherche. Les joueurs ont en effet témoigné du fait que les jeux vidéo sont des occasions d’apprentissages dans domaines comme l’apprentissage d’une langue étrangère ou la construction de liens sociaux. Ces témoignages ont été confirmés par des recherches plus systématiques qui ont mis en évidence des effets positifs dans les domaines cognitifs affectifs et sociaux liés à la pratique des jeux vidéo

Il faut garder en tête que le jeu n’est pas une activité magique dans laquelle l’enfant va construire sans effort des compétences sociales. Le jeu est un média qui facilite la transmission d’éléments interpersonnels entre les joueurs. Aussi, il est important et nécessaire que l’activité soit encadrée et accompagnée par des adultes jusqu’à ce que les enfants soient capables de gérer seuls les problèmes qu’ils rencontrent dans leurs jeux

Lorsque le jeu vidéo est utilisé comme médiation pour soutenir des compétences particulières – comme ici les compétences sociales – l’accompagnement des joueurs est essentiels. En effet, ce qui peut être acquis par le jeu peut tout aussi être détruit par le jeu vidéo. La confiance péniblement gagnée au cours de parties peut être remise en cause par une dispute qui éclate dans une partie. Les joueurs de Pokémon Go ne sont pas toujours sympa. De la même façon que certains playgrounds sont plus violents que d’autres, certains jeux vidéo agrègent des communautés plus ou moins difficiles.   Il est donc nécessaire qu’un adulte soit présent pour rassurer, contenir, maintenir l’intérêt du joueur et attirer son attention sur les progrès qui ont déjà été faits.

 

  • Le tour par tour

Jouer nécessite de prendre le temps d’attendre que l’autre ait fini son tour. Ce temps est souvent vécu difficile pour les enfants impulsifs qui s’impatientent et finissent par désinvestir le jeu. Qu’il s’agisse d’un jeu vidéo ou d’un jeu de plateau, le challenge est ici le même : mettre un frein à ses impulsions et occuper ce temps pour comprendre la stratégie de l’autre et construire sa propre stratégie. Dans la vie de tous les jours, les occasions d’utiliser les compétences

Exemples : Angry birds, Hearthstone Heroes of Warcraft, Xcom 2, Atlas Reactor

 

  • La coopération

Dans le développement du jeu, la coopération vient assez tardivement. L’enfant commence par jouer avec ses sensations et ses réflexes, puis il joue avec des des objets du monde extérieur et des personnes. Il en arrive à jouer dans un troisième temps à jouer en présence d’un autre enfant. Enfin, il arrive à jouer en coopération avec les autres enfants.

Les jeux en coopération sont intéressants pour développer les compétences sociales car ils brisent la tendance que nous avons tous de survaloriser notre position. Les jeux en coopération apprennent que le succès n’est possible qu’avec l’aide de l’autre. Le joueur doit prendre conscience des points forts de son allié mais aussi des domaines où il est plus en difficultés. Connaître ses atouts et ses faiblesses est aussi une aide appréciable pour réussir une coopération.

Exemples : Rock Band, Overcooked, Cuphead, Lego Marvel Superheroes

 

  • La résolution de problème

La très grande majorité des jeux vidéo peut être décrite en être décrits en termes de résolution de problème. Le début de la partie correspond à l’énoncé du problème tandis que la victoire correspond à la résolution du problème. Parfois le problème est énoncé formellement mais il arrive assez souvent que le joueur doivent comprendre ce que que l’on attend de lui et ce qu’il lui est possible de faire en explorant l’espace du jeu. J’utilise beaucoup cet aspect dans le cadre des psychothérapies médiatisées par le jeu vidéo car beaucoup d’enfants inventent des solutions qui qui leur permettraient de gagner facilement sans prendre en compte la réalité de ce qu’il est possible de faire dans le jeu ou ne comprennent pas ce qu’il est nécessaire de faire

Exemples : Zelda : Breath of the Wild, Super Mario Maker, Little Big Planet,

 

  • La communication interpersonnelle

Pour les enfants timides, inhibés ou qui ont des troubles du langage, le jeu est une véritable aubaine. En effet, lorsqu’ils se sentent suffisament protégés par le “cercle magique” du jeu, ils osent faire entendre leur voix. Ils donnent alors des instructions à leur partenaire c’est à dire qu’il prennent le risque de partager leurs désirs et/oude faire entendre leurs difficultés de langage ou de parole.  Une fois le jeu lancé, dans le jeu, qui se soucie d’un bégaiement ou d’une phrase mal construite ?

Exemples : World of Warcraft, Never Alone

 

  • La compétition

Une dose modérée de compétition est un support intéressant pour les compétences sociales. La compétition encadré l’agressivité dans un ensemble de règles qui assurent que le jeu peut se dérouler sans danger pour les joueurs. Au delà du respect de l’autre, les enfants apprennent avec la compétition à supporter une certaine dose de stress et  à maîtriser leurs émotions,

Exemples  1,2 Switch, Splatoon, Mario kart

REFERENCES

GRANIC, Isabela, LOBEL, Adam, et ENGELS, Rutger CME. The benefits of playing video games. American psychologist, 2014, vol. 69, no 1, p. 66.