Sous la gouvernance de Arnold Schwarzenegger, la Californie a voté une loi interdisant la vente ou la location des jeux vidéo violents à des mineurs. Votée en 2005, la loi a n’a jamais été mise en application. Elle a été déclarée inconstitutionnelle par la Cour Suprême des Etats Unis d’Amérique à l’été 2011

Un acteur important du débat scientifique, Christopher Ferguson,  a pris position dans un article publié dans la version en ligne du Salt Lake Tribune. Christopher Ferguson a publié de nombreux articles sur les jeux vidéo et la violence. Il donne un argumentaire en trois points sur la question. Je la traduis ici, pour  faire connaitre les termes du débat aux francophones qui ne le suivent pas en anglais. La version complète de l’article est ici :  Attempt to revive video game law a waste of money

 

D’abord, il n’y a pas de preuve évidente indiquant que les jeux vidéo augmentent la violence. Les études sur les effets des jeux vidéo violent montrent des liens faibles et contradictoires. Beaucoup d’études sont limitées du fait d’une méthodologie faible, et certains chercheurs semblent aimer mettre en avant des effets négatifs, en mettant souvent de coté les données inconsistantes de leurs propres études. Le rapport récent du Surgeon General a diminué l’influence des média violents, tout comme l’a fait un rapport des services secrets sur les “school shooters”

Premièrement, affirmer que la recherche met en évidence des liens entre les jeux vidéo et la violence est simplement malhonnête. Ma propre recherche, publiée dans des revues scientifiques à comité de lecture, en pédiatrie, en psychologie, et en médecine légale, n’a pas trouvé de lien entre jouer à des jeux vidéo violents et des comportements violents. D’autres chercheurs, comme Cheryl Olson, Lawrence Kutnet, Dmitri Williams, John Colwell, parmi d’autres, sont arrivés à des conclusions similaires. D’autres, comme Patrick Markey, suggèrent que les jeux vidéo violents sont comme le beurre de cacahouète, un plaisir inoffensif pour la majorité des enfants, mais qu’ils doivent peut-être être évités pour une petite majorité d’enfant, particulièrement ceux disposés à des conduites pathologiques et violentes

Deuxièmement, alors que les jeux vidéo sont devenus de plus en plus populaires et violents au cours des deux dernières décennies, les crimes violents des adultes et des jeunes sont à leurs niveaux le plus bas depuis les années 1960. En fait, s’il y a une corrélation entre les jeux vidéo violents, et les crimes violents, elle est dans la direction opposée que suggèrent les supporters de cette loi californienne. Je ne dis pas que les jeux vidéo rendent les Etats Unis d’Amérique moins violents. ; nous ne pouvons le dire. Cependant les vagues de violence juvénile dont quelques activistes anti jeux vidéo craignent se se sont jamais produites.

Troisièmement, les actuelles évaluations de  Entertainement Softwaire Rating Board à propos des jeux vidéo ont l’effet d’informer les parents a propos du contenu des jeux vidéo que leurs enfants sont susceptibles d’utiliser.On trouve ces notes sur chaque boite de jeu vidéo, elles sont faciles à comprendre et explicites. Ce classement a été appliqué par beaucoup d’états, la Federal Trade Commission, et la Parent Teacher Association. [2] entre autres. Ce classement fonctionne bien, et laisse les décisions que les parents doivent prendre entre les mains des parents, et non entre celles du gouvernement.

Christopher Ferguson. Mis en ligne le 4 septembre 2010.