Les sénateurs français viennent de publier un rapport sur les jeux vidéos. Le rapport n° 46 (2008-2009) intitulé Les nouveaux médias : des jeunes libérés ou abandonnés ? de la commission aux affaires culturelles du sénateur David Assouline veut explorer les pratiques adolescentes des "nouveaux médias". Je ne sais pas s’il faut sourire ou se désespérer lorsque l’on voit qu’au sénat français on parle encore de nouvelles technologies pour des usages qui sont devenus d’une grande banalité et des technologies qui datent de quelques années. Olivier Mauco en a fait un commentaire en s’intéressant particulièrement à ce qui était dit à propos de l’addiction et de la violence

 

Encore la cyberaddiction ?

Je m’étonne que la question de l’addiction à l’Internet soit réglée… avec un sondage mené auprès de 444 collégiens. Le sondage révèle "une forte dépendance à Internet pour 7 % des collégiens, aux consoles de jeux pour 7 % d’entre eux et à la télévision pour 5 %". Voilà donc que dans le sillage de l’addiction à l’Internet apparaît une autre addiction, celle qui maintient depuis des années des personnes devant leurs téléviseurs. La solution à cette "cyberaddiction" est simple : elle est à chercher du coté des parents qui doivent faire preuve de plus d’autorité.

L’actualité est parfois cruelle. Keith Bakker, fondateur d’un des premiers centre pour les dépendants aux jeux vidéos en 2006, fait machine arrière affirme que les difficultés des adolescents de relèvent pas de l’addiction.

 

Autosatisfaction

la cinquantaine de personnalités auditionnées, les commentaires postés sur le blog de la mission (http://blogs.senat.fr/mediasjeunesse/) et les lectures du rapporteur lui ont permis de procéder à une analyse sereine de ce débat passionné et de faire des propositions ambitieuses afin de valoriser les atouts des nouveaux médias, tout en réduisant les menaces qu’ils font peser sur la jeunesse. David Assouline

Je ne partage pas la satisfaction du rapporteur. Ouvrir un blog peut être une bonne idée… si l’on se souvient que les commentaires un dispositif pour recueillir des avis mais le lieu d’un échange. Peut être ai je mal lu, mais je n’ai vu nulle par David Assouline prendre part à la conversation. D’une manière générale, les hommes politiques français tentent de se servir de l’internet comme d’un média "one to many". Il serait temps qu’ils prennent la mesure de ces nouveaux mondes et des modifications qu’ils introduisent nécessairement dans la politique.

 

De l’autre coté

Pendant qu’en France on en est encore à s’inquiéter de dangers imaginaires, aux USA le débat a largement dépassé la plaisanterie d’Ivan Goldberg et sa transformation en buisness par Kimberley Young en une addiction aux jeux vidéos. Les pratiques autour du jeu vidéo et de l’Internet sont maintenant mieux appréciées : elles se sont généralisées, comme le montre  une étude menée par le Pew Internet

The number of teenagers using the internet has grown 24% in the past four years and 87% of those between the ages of 12 and 17 are online. Compared to four years ago, teens’ use of the internet has intensified and broadened as they log on more often and do more things when they are online. Pew Internet

Le nombre d’adolescents utilisant l’Internet a augmenté de 24% ces quatre dernières années et 87% de ceux qui ont entre 12 et 17 ans sont en ligne. Comparé aux quatre précédentes années l’usage de l’Internet par les adolescents s’en intensifié et généralisé : ils sont connectent plus souvent et font plus de choses qu’auparavant lorsqu’ils sont en ligne. Pew Internet

Un autre exemple de l’écart entre les deux pays se trouve dans la presse. Le New York Times publie régulièrement de grands papier très bien documentés sur le réseau et participe ainsi à l’information et à la transmission de la culture de l’internet dans le monde hors ligne. Le dernier en date, Teenager’s Internet Socilizing Not a Bad Thing (La vie en ligne des adolescents n’est pas une mauvaise chose) s’appuie sur une étude de la Mc Arthur Foundation et montre combien les dangers que certains imaginent a propos de l’Internet résulte d’une mauvaise connaissance du réseau : les inquiétudes a propos des prédateurs en ligne ont été surévalués. Sur ce sujet, on lira avec profit la revue de la littérature de l’ Internet Safety Technical Task Force