• Qu’est ce que le harcèlement en ligne

 

Le harcèlement en ligne est une agression répétée, délibérée, exécutée avec l’intention de nuire à une personne sur le réseau Internet. L’anonymat, le caractère public des attaques, et le sentiment d’impuissance des victimes sont parfois pris en compte dans les définitions. Il peut prendre la forme d’attaques écrites (textes et image  ou), verbales. il peut également s’agir de mises à l’écart (exclusion de groupes) ou de vols d’identité

Toutes les agressions en ligne ne sont pas du harcèlement. L’Internet est un espace social dans lequel les conflits sont exposés et joués devant un public dont les frontières peuvent être floues. Les agressions sont alors des jeux d’influence

Le harcèlement en ligne est différent d’une agression simple qui peut se produire au cours d’un conflit entre deux personnes ni même des commérage. Les spécialistes considèrent que le harcèlement en ligne est une agression répétée contre une personne qui se trouve généralement en situation de faiblesse. L’agressé se trouve dans une situation défavorable par rapport à l’agresseur du point de vue psychologique ou social. L’important n’est pas la réalité du déséquilibre mais sa perception. L’agressé peut par exemple penser que de plus de  témoins assistent ou participent a l’agression qu’il n’y en a en vérité ce qui accroit son sentiment d’isolement et sa détresse. Le réseau est utilisé pour diffuser le plus largement l’agression qui devient alors un extraordinaire levier. Tout d’abord, les agressions peuvent se produire à tout moment de la journée puisqu’il suffit que la personne se connecte sur ses comptes sociaux pour recevoir des messages haineux. Ensuite, des personnes tout à fait étrangères au conflit initial peuvent apporter leur aide à l’agresseur.

Les chiffres sur le harcèlement en ligne sont très variables. Une étude faite par le National Center for Educational Statistic affirme que 9% des collégiens et lycéens ont été confrontés au harcèlement en ligne. Le Centers for Disease Control and Prevention donne un chiffre de 20,1% pour les étudiants et le Cyberbullying Research Center estime que 24% de collégiens et de lycéens ont été harcelés sur le réseau. A partir d’un sondage effectué sur 440.000 élèves de primaire et de secondaire, Dan OLWEUS donne le chiffre de 4,5% d’enfants concernés par le cyberharcèlement

 

Le gouvernement français donne les chiffres suivants pour le harcèlement en ligne : 2% des écoles de CE2, CM1 et CM2 sont concernés par le harcèlement. 5% subissent un harcèlement sévère. Au collège, 10% des élèves sont harcelés et 7% le sont d’une manière sévère. Au lycée, 3,4% des lycéens subissent un harcèlement et 1,3 un harcèlement sévère. Selon ces chiffres, le harcèlement serait plutôt un phénomène des collégiens. Malheureusement, le document reste assez vague. Le “harcèlement sévère” n’est pas défini et les chiffres donnés sont des projections sur la population globale d’élève de résultats  obtenus par les enquêtes et les recherches internationales.

Même si le harcèlement en ligne est un problème, il ne faut pas perdre de vue qu’il reste largement moins important que le harcèlement. Les témoignage des adolescents harcelés en ligne vont toujours dans le même sens : c’est toujours pire à l’école. Le traitement médiatique des cas de harcèlement a également tendance à donner une vision exagérée du phénomène en se focalisant sur les cas les plus dramatiques.

 

 

  • Qui est harcelé en ligne ?

 

Selon les études, la prévalence du harcèlement en ligne est faible à importante. Certaines études rapportent que 4,5% des adolescents ont été harcelés sur le réseau et d’autres donnent le chiffre de 24%. Cette disparité tient probablement à des différence de méthodologie et de définition du harcèlement.  Même s’il ne faut pas minimiser le problème, il faut aussi tenir compte du fait que les comportements prosociaux sont plus fréquents que les comportements agressifs. Dans les groupes d’adolescents, l’entraide est la norme.

La recherche n’a pas identifié de profil type de l’adolescent harcelé en ligne. Elle a mis en évidence que les victimes de cyberharcèlement sont dans la plupart des cas victime de d’un harcèlement classique. Moins que le sexe ou la personnalité sexe, c’est le temps passé en ligne et l’importance de l’activité en ligne qui sont déterminants . Le fait de faire partie d’une minorité est aussi un facteur de risque. Les adolescents qui se définissent comme homosexuels, bisexuels, transgenres sont plus fréquemment agressés que les autres.

 

 

  • Que faire en cas de harcèlement

 

Lorsque les parents et les enseignants réagissent à une situation de harcèlement en se basant sur l’image construite dans les média, leurs réponses peuvent être inappropriées. En effet, ils peuvent être amenés à prendre des mesures de surprotection alors qu’il vaut mieux s’appuyer sur les compétences de l’enfant

La première chose est de prendre les devant en interrogeant les enfants sur leurs vies en ligne en général et sur le harcèlement en particulier. Les conversations autour des média sociaux permettent aux parents de transmettre des messages et des informations à leurs enfants sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Elles aident également à construire un climat propice à la discussion des problèmes lorsqu’ils se produisent

Un adolescent constamment anxieux des réponses qui lui sont faites sur les média sociaux, ou qui est fréquemment pris dans des disputes en ligne qu’ils ne sait pas arrêter a probablement besoin d’être aidé. Les difficultés à s’endormir, la chute des résultats scolaire, l’anxiété avant d’aller à l’école, une diminution de l’estime de soi sont également des signes d’alerte qui ont été associés au harcèlement en ligne;

 

 

  • Le rôle des parents est primordial

 

Lorsqu’un adolescent est témoin ou victime d’une situation de harcèlement, les parents peuvent offrir un point d’appui important à leur enfant. En lui témoignant de l’empathie et en apportant un point de vue sur le long terme, les parents peuvent minimiser l’impact émotionnel du harcèlement. Le simple fait de raconter l’agression dont il est témoin ou victime est pour l’adolescent une manière de retrouver un sentiment de maîtrise de la situation. Le harcèlement est une situation de souffrance psychologique parce que la victime est mise au banc de son groupe de socialisation. L’écoute des parents la réintègre dans un groupe et la rassure sur son affiliation familiale qui constitue le socle de son sentiment d’identité.

Les parents doivent rappeler que les règles qui régissent la vie en société valent aussi sur Internet. Toute menace physique doit faire l’objet d’une plainte en bonne et due forme. L’adolescent se sentira ainsi soutenu inconditionnellement par sa famille et par la société puisque l’agression dont il est l’objet est réprouvée par l’une comme par l’autre

 

 

  • Les formes de harcèlement en ligne

 

Si le réseau Internet est un ingrédient nécessaire au harcèlement en ligne, celui ci peut prendre plusieurs formes. Tout d’abord, l’identité de la victime peut être usurpée par l’agresseur. Le ou les comptes sociaux de la victime sont alors utilisés de manière malveillante. Des messages d’insultes ou des contenus pornographiques peuvent être envoyé au nom de la personne et à son insu

Le harcèlement peut aussi  prendre la forme d’un lynchage public. La personne est alors violemment prise a partie par une foule d’anonymes qui lui reprochent des faits réels ou imaginaires.

Enfin, le harcèlement peut prendre la forme d’une relation abusive d’une personne sur une autre. L’agresseur exerce alors une emprise sur la victime via le réseau. Elle peut la menacer en ligne ou l’humilier publiquement. Du fait de l’emprise exercée, la victime ne peut jamais véritablement se défendre

Toutes ces formes peuvent être imbriquées. Une personne exerçant une emprise sur une autre peut usurper l’identité de sa victime. Elle va alors  agresser avec cette identité d’emprunt d’autres personnes. La victime peut ensuite être prise à partie sur le réseau Internet par de parfaits inconnus.

 

 

  • Que faire concrètement ?

 

Le cyberharcèlement est aussi vieux que le cyberespace lui-même. Les vieux proverbes des digiborigènes doivent être appliqué : “ne nourrissez pas le troll”. Un troll est un provocateur dont les messages ont pour fonction principale de blesser et de provoquer des polémiques. Face à une situation de harcèlement, la première chose est de ne pas surréagir. Cela que l’agressé doit résister à la tentation de répondre à l’agresseur. Simplement bloquer l’agresseur en ignorant ses messages ou en les signalant sur le média social peut être suffisant. Il peut être utile et prudent de conserver des preuves de l’agression en faisant des capture d’écran surtout si l’agression comporte des menaces physiques où menace l’intimité de l’enfant. La mise en quarantaine de l’agresseur peut ne pas suffire. Le niveau de réponse suivant est le rappel à la loi. Cela doit être fait fermement et platement. Le troisième niveau de réponse est le dépôt de plainte.

Si le harcèlement en ligne a consisté à poster des messages injurieux, pornographiques ou illégaux, il est utile d’en demander le retrait. Tous les réseaux sociaux ont un formulaire qui permet de demander la suppression d’un contenu. Pour les sites gérés par des particuliers, la CNIL a mis en ligne un modèle de lettre à adresser au responsable pour demander la suppression du contenu

Lorsque les parents interviennent dans une situation de harcèlement, il est important qu’ils informent l’enfant de ce qu’ils vont faire et pourquoi ils le font. Il est en effet rassurant pour les enfants de constater que leurs parents prennent en charge leur problème. Mais les mettre à l’écart des mesures prises les plonge à nouveau dans une situation d’impuissance. Intégrer l’adolescent a la solution est utile car cela contribue à restaurer la confiance en soi et le sentiment de sécurité qui ont pu être ébranlés par la situation de harcèlement.

Le harcèlement n’est pas un phénomène spécifique à l’Internet ni même un phénomène spécifique à la jeunesse. Mais parce que les jeunes utilisent les média en ligne comme des plateformes sociales, ils peuvent y être confrontés au harcèlement. Les réseaux sociaux, les SMS, les applications des smartphones sont autant d’espaces publics ou privés dans lesquels les adolescents interagissent. L’internet est l’équivalent moderne des terrains vagues d’antan. Les adolescents y expérimentent la vie sociale en dehors du groupe familial. La plupart du temps, ces interactions sont bonnes ou neutres. Il arrive  qu’elles aient un impact négatif, comme c’est le

Le phénomène du harcèlement est maintenant mieux connu grâce à la recherche. Le relatif anonymat de l’Internet contribue à créer une situation de désindividuation. Les psychologues désignent par là un processus qui pousse les personnes à des comportements impulsifs, déviants et parfois violents du fait d’une réduction du sentiment de responsabilité.

 

  • Une définition du harcèlement en ligne

Le harcèlement en ligne est une agression répétée et ciblée sur une personne via des média sociaux. L’agression peut être publique ou privée. Dans le premier cas, elle se produit dans un espace social en ligne tandis que dans le second cas elle se produit dans messages privés.

Le harcèlement en ligne est différent d’une agression simple qui peut se produire au cours d’un conflit entre deux personnes ni même des commérage. Les spécialistes considèrent que le harcèlement en ligne est une agression répétée contre une personne qui se trouve généralement en situation de faiblesse. L’agressé se trouve dans une situation défavorable par rapport à l’agresseur du point de vue psychologique ou social. L’important n’est pas la réalité du déséquilibre mais sa perception. L’agressé peut par exemple penser que de plus de  témoins assistent ou participent a l’agression qu’il n’y en a en vérité ce qui accroit son sentiment d’isolement et sa détresse. Le réseau est utilisé pour diffuser le plus largement l’agression qui devient alors un extraordinaire levier. Tout d’abord, les agressions peuvent se produire à tout moment de la journée puisqu’il suffit que la personne se connecte sur ses comptes sociaux pour recevoir des messages haineux. Ensuite, des personnes tout à fait étrangères au conflit initial peuvent apporter leur aide à l’agresseur.

Les chiffres sur le harcèlement en ligne sont très variables. Une étude faite par le National Center for Educational Statistic affirme que 9% des collégiens et lycéens ont été confrontés au harcèlement en ligne. Le Centers for Disease Control and Prevention donne un chiffre de 20,1% pour les étudiants et le Cyberbullying Research Center estime que 24% de collégiens et de lycéens ont été harcelés sur le réseau. A partir d’un sondage effectué sur 440.000 élèves de primaire et de secondaire, Dan OLWEUS donne le chiffre de 4,5% d’enfants concernés par le cyberharcèlement

Le gouvernement français donne les chiffres suivants pour le harcèlement en ligne : 2% des écoles de CE2, CM1 et CM2 sont concernés par le harcèlement. 5% subissent un harcèlement sévère. Au collège, 10% des élèves sont harcelés et 7% le sont d’une manière sévère. Au lycée, 3,4% des lycéens subissent un harcèlement et 1,3 un harcèlement sévère. Selon ces chiffres, le harcèlement serait plutot un phénomène des collégiens. Malheureusement, le document reste assez vague. Le “harcèlement sévère” n’est pas défini et les chiffres donnés sont des projections sur la population globale d’élève de résultats  obtenus par les enquêtes et les recherches internationales.

Même si le harcèlement en ligne est un problème, il ne faut pas perdre de vue qu’il reste largement moins important que le harcèlement. Les témoignage des adolescents harcelés en ligne vont toujours dans le même sens : c’est toujours pire à l’école. Le traitement médiatique des cas de harcèlement a également tendance à donner une vision exagérée du phénomène en se focalisant sur les cas les plus dramatiques.

Lorsque les parents et les enseignants réagissent à une situation de harcèlement en se basant sur l’image construite dans les média, leurs réponses peuvent être inappropriées. En effet, ils peuvent être amenés à prendre des mesures de surprotection alors qu’il vaut mieux s’appuyer sur les compétences de l’enfant

 

 

  • Qui est concerné par le harcèlement en ligne

 

Du fait de sa composante groupale, toute personne ayant une différence réelle ou perçue peut être victime de harcèlement. Les enfants en surpoids ou maigre, laids ou beaux, affichant une religion ou non ou même n’ayant aucune différence particulière peuvent être pris à parti sur le réseau Internet. Le mécanisme est celui de la victime émissaire. L’agression est d’autant plus violente que les agresseurs ont besoin de se rassurer sur la cohésion de leur groupe.

Le harcèlement concerne les personnes au-delà de l’enfance. D’une part  monde du travail peut être aussi impitoyable que celui du collège. Les tensions au travail peuvent se traduire par de véritables situations de harcèlement ou un travailleur est agressé par la hiérarchie ou ses collègues. Parfois ce sont des enfants qui harcèlent un adulte. La victime peut être une personne fragile psychologiquement ou simplement un adulte en contact avec des enfants. Des cas de harcèlement en ligne de professeurs par des collégiens ont ainsi été rapportés.

Aux USA, le Crimes Against Children Research Center rapporte une diminution notable des agressions entre les enfants agés entre 12 et 17 ans.. De 1992 à 2011, les cas rapportés ont diminué de 72%. Dans ce contexte, l’augmentation des cas de harcèlement en ligne peut être simplement lié au fait que les enfants et les adolescents sont de plus en plus présents sur le réseau Internet

 

 

  • Comment être utile en cas de harcèlement ?

 

Une aide ne peut être véritablement efficace que si le problème a été correctement diagnostiqué. Il donc important de bien identifier les situation de harcèlement. Les rapports sociaux peuvent être rudes et blessants particulièrement chez les enfants et les adolescents. En effet, ceux-ci n’ont pas encore tout a fait intériorisé les barrières sociales qui protègent des autres et de soi-même. Ils sont par ailleurs dans une période de construction de leur identité et de leur estime de soi. Une phrase peut prendre des proportions qu’elle n’aurait pas atteint quelques mois plus tard. Ce qui spécifie le harcèlement, c’est qu’il met en jeu des comportements violents. L’agressivité peut aller jusqu’au sadisme, mais elle reconnaît toujours une place à l’autre. Le harcèlement est d’une nature différente puisque la victime est niée. Les foules numériques qui harcèlent une personnes sont prises dans une revendication mégalomaniaque. Il ne fait pas de doute que le droit, le bon sens et la justice sont de leur côté, ce qui, de leur point de vue, justifie toutes leurs actions.

Le second point important est de soulager la victime de tout sentiment de culpabilité. La victime ne peut pas être coupable de la violence dont elle est l’objet. Ce sont toujours  les agresseurs qui sont les coupables. Cet élément est d’autant plus important à reconnaître que dans les situations de harcèlement, les victimes peuvent être d’anciens agresseurs. Cela n’enlève rien à leur statut de victime et cela ne réduit en rien leur responsabilité pour les violences passées qu’elles ont pu commettre

La première réaction de la victime est souvent de chercher à se venger. Le mécanisme sous-jacent est l’identification à l’agresseur. Il permet à la victime de se protéger du sentiment d’impuissance associé à la situation de passivité. Mais c’est un mécanisme très problématique car il conduit le plus souvent à une escalade dans la violence.

Deux types de réponse peuvent être efficaces. La première est de ne pas répondre à la violence par la violence. Le mieux est de ne pas répondre du tout. La technologie offre un ensemble d’outil pour éviter d’être en contact avec des personnes dont le comportement est problématique. Il ne faut pas hésiter à les utiliser. Les média sociaux permettent généralement d’ignorer une personne. Tout ce que la personne mettra en ligne ne sera pas perçu. Il est aussi possible de signaler une personne aux responsables du média social ou du site qui prendront alors les mesures nécessaire.

La seconde réponse est de demander à l’agresseur de cesser les agressions. Parce que l’interaction se passe en ligne, l’agresseur n’est pas en contact direct avec les signaux de communication. Il lui est donc facile, consciemment ou non, de ne pas prendre en compte les éléments qui normalement inhibent le comportement agressif. Indiquer clairement à la personne que son comportement est problématique peut lui permettre de mettre en jeu les freins nécessaires. La limite doit être donnée clairement à la personne. Lorsque des menaces physiques sont proférées,

Certaines situations de harcèlement peuvent être évitées par des mesures de sécurité basique. Quelque soit le niveau d’intimité avec une personne, les mots de passe des comptes de réseaux sociaux ne doivent pas être partagé. Cela permet d’éviter les usurpations d’identité et leurs conséquences néfastes. Il y a deux moyens de construire un mot de passe suffisamment fort. Le premier de mélanger des lettres majuscules et minuscules, des chiffres et des caractères spéciaux. Mais le mot de passe ainsi composé peut être difficilement mémorisable. Ce n’est pas le cas des mots de passe qui sont construits à partir d’une phrase : “de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités” est au moins aussi fort que “Gthlm@d%” et bien plus facile à retenir

 

 

  • Signaler toutes les  situations de harcèlement

 

Il est important de signaler toutes les situations de harcèlement et pas uniquement celles dont on est la victime. Il n’y a pas de spectateur passif dans une situation de harcèlement car dans la plupart des cas, l’agression est faite en direction d’un public. Elle est un message envoyé au groupe : “voilà ce qui arrive à ceux qui sont différents de nous”. Que la différence soit réelle ou imaginaire n’a pas d’importance, car ce qui est en jeu c’est le sentiment d’inclusion au groupe et le sentiment de sécurité qu’il donne. Lorsqu’une personne est témoin d’une situation d’harcèlement, il est utile qu’elle se rapproche de la victime et lui propose son aide. Dans ces moments d’isolement et de tourment émotionnel, un message empathique peut faire beaucoup.

 

 

  • Conseils aux parents

 

Il est souvent difficile aux enfants d’identifier les problèmes auxquels ils sont confrontés. Dans une situation de harcèlement, l’enfant peut penser qu’il est normal d’être agressé puisqu’il est différent des autres ou que le harcèlement est une tradition dans son établissement scolaire. Lorsqu’un enfant parle ouvertement des problèmes qu’il rencontre en ligne, c’est donc une grande chance pour les parents qui peuvent alors directement lui apporter une aide. La plupart du temps, les parents vont devoir décoder les signes de malaise de leur enfant : troubles du sommeil, de l’alimentation, irritabilité ou dépression, baisse des notes etc. Ces signes peuvent être liés à beaucoup de difficultés mais il est toujours utile de questionner l’enfant  ce qui se passe sur le réseau Internet parce que la vie sociale des enfants et des adolescents

Lorsque des problèmes se produisent sur le réseau, il n’est pas certain qu’il s’agisse de harcèlement. La durée, la répétition, le déséquilibre entre l’agresseur et l’agressé, la violence sont des éléments à prendre en compte.  

Les parents doivent garder le sens de la perspective. Leur enfant rapporte une partie du puzzle, mais les parents doivent tenter de reconstruire l’image dans sa totalité. Il ne s’agit pas de donner raison à l’agresseur, mais de comprendre ce qui s’est passé pour construire les meilleures solutions possible. Le point de vue de l’enfant est toujours à prendre en compte car le harcèlement a pour conséquence un sentiment de perte de contrôle de d’estime de soi. Impliquer l’enfant dans les solutions à mettre en place l’aide dans ces deux domaines.

 

Dans ces moments douloureux, l’enfant a besoin d’être soutenu dans les domaines ou il a été mis à mal. Le harcèlement est une effraction de l’inimité et attaque sévèrement l’estime de soi. Etre écouté avec respect et attention est déjà une grande aide que l’enfant peut trouver auprès de ses parents. Le but de cette écoute est de redonner une confiance en soi suffisante à l’enfant et lui permettre de trouver en lui et auprès de ses amis les ressources qui lui permettront de sortir de la situation difficile dans laquelle il se trouve. L’enfant a besoin d’un parent qui est à ses coté et qui le soutien. Cela peut nécessiter du parent de se mettre entre l’enfant et l’agresseur mais ce n’est pas toujours le cas. La pire réponse à donner est de punir l’enfant alors qu’il est la victime d’une agression. Par ailleurs, interdire l’utilisation d’un média social ou de l’Internet ne fera pas cesser l’agression

 

Les enfants ont tendance à penser que leurs problèmes se règlent entre eux. Dans la plupart des cas, cette position est saine car ils apprennent ainsi à construire des interactions sociales sans l’aide des adultes. Elle devient problématique dans les situations de harcèlement car les enfants n’ont souvent pas les moyens de trouver les solutions. Les parents doivent donc intervenir avec tact car leurs actions peuvent fragiliser la situation de leur enfant. Un enfant déjà marginalisé par le harcèlement peut l’être encore davantage après l’intervention d’un parent car il sera stigmatisé comme un “petit” qui ne peut pas régler ses problèmes seul.

La vie en société est toujours quelque chose de problématique. Les enfants rencontrent dans leurs familles l’injustice, l’agressivité ou  l’incompréhension … Lorsqu’ils rencontrent des problèmes en dehors de leurs familles, ils n’attendent pas normalement de leurs parents une solution rapide et définitive. Un collégien sait que les parents sont impuissants à donner une telle réponse. Il sait aussi que les problèmes relationnels sont complexes et qu’une solution prend toujours du temps à se déployer.  Souvent les parents prennent ce raccourci parce qu’ils sont eux-même trop anxieux ou qu’ils n’ont pas suffisament confiance dans la capacité de leur enfant à trouver une solution. Cela prive malheureusement l’enfant de la seule chose que ses parents peuvent encore lui donner. Ce qu’il attend de ses c’est parents est quelque chose qu’il ne sait pas encore trouver en lui : le sens de la perspective, et une confiance que les choses vont s’améliorer. Intervenir avec les “pouvoirs magiques” d’un parent n’aide généralement pas l’enfant. Au contraire, cela le prive de la seule chose que les parents peuvent lui donner. L’enfant a besoin de temps pour construire son estime de soi, apprendre à éviter les situations problématiques et à se sortir de celles qu’il n’a pas pu éviter. Avec le temps, l’enfant gagne en expérience et en confiance de soi. Ces gains lui sont ensuite utiles dans ses interactions avec les autres