Les joueurs “dépendants” aux jeux vidéo sont généralement présentés avec des traits de personnalité particuliers. Ils sont à la recherche de stimulations permanentes et constamment, préoccupés par ce qui se passe dans le monde du jeu. Leur investissement passionnel est “l’aboutissement le plus complet de la littérature romanesque” Ce sont donc des rêveurs qui cherchent dans les jeux vidéo des échappatoire sà la “vraie vie” ou des excités qui cherchent dans ces meme jeux un exutoires à leurs pulsions. Cette bipartition théorique n’a jamais en France été mise à l’épeuve des faits. Cependant, la psychologie de la personnalité apporte un arbitrage sur le débat dans le débat sur l’addiction aux jeux vidéo

Le modèle des 5 facteurs détermine 5 traits de personnalité (Extraversion, Névrosisme, Agréable, Conscience, Ouverture à l’expérience) qui rendent compte des différences de de personnalité entre les individus. Le modèle a été initialement construit à partir de la catégorisation d’adjectifs qui sont utilisés pour décrire des individus. Il a été validé par plusieurs dizaines années de recherches. Il se montre peu sensible aux différences culturelles et est très fiable. Cette robustesse en fait un outil qui est utilisés dans de nombreuses recherches.

Les personnes qui présentent le trait Extraversion sont généralement chaleureuses, positives, actives. Elles cherchent le contact avec les autres et l’excitation. Le Névrosisme caractérise les personnes anxieuse, déprimées. Elle peuvent agir impulsivement et  s’adaptent difficilement aux épreuves L’agréabilité est un triat souvent associé aux personnes perçues comme altruistes, coppératives. La modestie, et les attitudes sympathiques leur sont associées. La Conscience renvoie a des personnes qui ont le sens du devoir, sont disciplinées, et aiment à terminer ce qui est commencé. L’Ouverture à l’expérience correspond aux personnes qui aiment se laisser aller à la beauté et à la rêverie. Elles aiment les expéirences complexes et la nouveauté

Les psychologues ont établit des instruments de mesure pour évaluer les traits de personnalité dans différentes populations. Dans le champ psychopathologique, le Modèle des cinq facteur s’est montré  en concordance avec les troubles de la personnalité.  En effet, chaque trouble affiche un profil de traits de personnalité  qui est significatif et prévisible. En d’autres termes, les troubles de la personnalité ont chacun une signature unique qui peut être décrite avec le FFM.

La recherche a identifié ces profils pour les troubles de l’addiction.

Lorsque les questionnaires de personnalité ont été appliqués à des personnes dépendantes, les résultats ont montré qu’elles se regroupent significativement sur certains facteurs. Par exemple, les les consommateurs importants de drogue ou d’alcool  ont un score considérablement plus faible que les autres groupes sur les mesures de Conscience, Contrôle de l’impulsion et Agréable. Les abstients ont des scores plus faibles que les consommateurs modérés ou importants sur Extraversion. Il a également été montré que les personnes dépendantes ont des niveaux importants d’affects négatifs et de traits impulsifs. Lorsqu’on les compare aux non-fumeurs, les  les fumeurs de marijuana et de tabac ont un score plus faible sur le trait Conscience et plus élevé sur Névrosisme.. D’une manière similaire, mais bien plus importante, les consommateurs de cocaïne et d’héroïne, ont des scores très élevés sur Compétence, Réussite et Délibération. A l’opposé, les consommateurs de marijuana ont des scores importants sur l’Ouverture à l’expérience, moyens sur Névrosisme et faibles sur Agréable et Conscience

En plus de confirme des niveaux importants d’affects négatifs et de traits impulsifs, cette étude met en lumière les liens entre la consommation de drogue et le faible score sur le trait Conscience. Ces liens donnent une compréhension sur l’étiologie de la consommation de drogue et ont des implications pour les interventions de santé publique

Il y a donc pour les personnes dépendantes des regroupements de traits de personnalité. Qu’en est il pour les joueurs de jeux vidéo ? Existe-t-il des traits de personnalité qui regroupent les personnes qui jouent à un MMORPG comme World of Wacraft  ? C’est à cette question que Jessica L. Winter a tenté de répondre dans un travail de recherche intitulé  The Big Five Personnality characteristics of World of Warcraft Players.

Son hypothèse est que les joueurs  de WoW ne se différencient pas de la population tout venant. Cette question est importante car elle s’oppose à l’idée convenue qu’ll faut des traits de personnalité particuliers pour s’adonner à ce passe temps.

La recherche a utilisé le modèle des 5 facteurs pour comparer les joueurs de WoW (N=127)  aux non-joueurs. L’outil de mesure utilisé était l’IPIP, un questionnaire en ligne de 120 questions qui permet d’explorer les dimension du modèle des cinq facteurs  en une quinzaine de minutes. L’hypothèse était que les joueurs ne se différencient pas des non-joueurs. Elle a été vérfiée totalement.

Ce résultat est important même s’il ne permet pas de savoir quelle est la proportion de joueurs excessifs dans l’échantillon. Il montre que l’on ne retrouve pas le profil particulier que la recherche associe avec la problématique de la dépendance.. Les joueurs de MMORPG n’ont pas de score faible sur Conscience. Ils n’ont pas de score élevé sur Névrosisme comme pour les personnes dépendantes du tabac ou de marijuana. Les jeux vidéo ayant été comparés à de l’héroïne et de la cocaïne, on s’attend a ce que les joueurs aient les même traits de personnalité que les héroïnomanes et les cocaïnomanes. Là encore, il n’en est rien. On ne retrouve pas non plus le lien théorique que certains ont pu faire entre des traits de personnalité et l’addiction aux jeux vidéoLa population des joueurs de MMORPG est si banale qu’elle ne se différencie pas de la population en général.