Un récent article prétendant établir un lien entre jeux vidéo et comportements violents a été rétracté après avoir suscité des critiques sur la méthodologie et les conclusions biaisées. Ce retrait souligne à nouveau les difficultés à prouver un lien direct entre la pratique des jeux vidéo violents et les comportements agressifs. En effet, plusieurs études récentes réfutent l’idée que ces jeux provoquent de la violence chez les joueurs, en particulier sur le long terme.

Des recherches menées au fil des années, comme une étude sur une décennie publiée en 2020, concluent qu’il n’existe aucune corrélation directe entre le fait de jouer à des jeux vidéo violents durant l’adolescence et la violence à l’âge adulte. Les chercheurs affirment qu’il faut prendre en compte divers facteurs, notamment le contexte social et familial, et non se concentrer uniquement sur les jeux vidéo comme source de comportements agressifs

Un des co-auteurs, le docteur Brad Bushman,a été impliqué dans plusieurs controverses concernant des études liant les jeux vidéo à la violence. Deux de ses articles, explorant ce sujet, ont été rétractés à cause de préoccupations liées à des irrégularités dans les données. Un cas notable concernait une étude publiée dans Communications Research, affirmant que jouer à des jeux de tir à la première personne améliore la précision de tir dans la vie réelle. Cette étude a été rétractée après que des chercheurs, Patrick Markey et Malte Elson, aient découvert des incohérences dans les données, comme des variables modifiées soutenant l’hypothèse initiale de l’étude.

Bushman a été critiqué pour la disparition des données brutes et des incohérences dans les ensembles de données, ce qui a soulevé des soupçons de manipulation des données, bien qu’il maintienne que ces erreurs étaient non intentionnelles. Malgré ces problèmes, Bushman continue de défendre l’idée que les médias violents, y compris les jeux vidéo, ont un effet sur l’agressivité. Cependant, la communauté scientifique reste divisée, avec plusieurs chercheurs, comme Markey et Elson, publiant des résultats contraires à ceux de Bushman.

Cela montre à quel point le débat sur la violence dans les jeux vidéo alimenté par la panique morale et les ambitions académiques.