Le 21 septembre, l’OMNSH tiendra son assemblée générale. L’OMNSH est une association 1901 créé dans un premier temps par Michael Stora et quelques autres. L’idée première était de promouvoir les jeux vidéos auprès des professionnels de santé. Ceux-ci ne se montreront pas particulièrement enthousiastes et l’OMNSH. L’association est refondée par Etienne Amato, Fanny Georges, Thomas Gaon, Jean-Baptiste Labrune et Michael Stora avec comme orientation celle qu’on lui connait aujourd’hui

J’y suis rentré il y a trois ans. Le plaisir de trouver d’autres avec des intérets similaires aux mieux a marqué cette première rencontre et est toujours présent. Mais il me semble que nous pouvons nous rapprocher des objectifs que se donne l’OMNSH. D’ou une lettre-programme envoyée aux membres de l’OMNSH dont je reproduis ici la presque totalité.

 

 

L’OMNSH a dans son ensemble manqué une modification majeure de l’Internet. Le monde des réseaux sociaux, des blogues et du micro blogging est pour la majeure partie d’entre nous un continent noir. Ces mondes sont pourtant clairement visibles et percent jusque dans les médias traditionnels.

La modification du web a eu des effets de transformation profonds. Ce qui était auparavant des lieux d’échange et de redistribution des savoirs – les listes de diffusion – est devenu des enclaves. Ce qui était la garantie d’un partage des connaissances est devenu un tombeau. C’est que les échanges se sont déplacés ailleurs : dans les nuages. Dans le même temps, de nouveaux dispositifs d’écriture ont été créés. Leur explosion a été extraordinaire. Il n’y a qu’un mot pour qualifier cette croissance : exponentielle. Sans doute connaissez vous ces chiffres, mais il est bon de les garder en tête : un million de vidéos sont vues chaque jour sur YouTube ; Wikipedia compte plus de 13 millions d’articles, Twitter a connu une croissance de 1382% en janvier 2009, Facebook est le 8ième pays du monde par sa population …

 

Comment pourrions-nous encore rester à l’écart d’un tel mouvement ?

Car il s’agit bien d’un mouvement. Ce sont des foules immenses qui brassent des idéologies, des souvenirs, des émotions, de l’argent. Ces dispositifs deviennent par ailleurs de plus en plus insérés dans nos vies. Il y a quelques temps encore, nous allions sur le net. Maintenant, le net vient avec nous. Il est dans nos poches, avec nos téléphones portables.

Le rapprochement entre l’internet et la téléphonie mobile est en train de créer un autre Big Bang qui annonce d’autres métamorphoses. Ce web là ne se laisse pas saisir de haut. Il faut y être. Il faut s’y plonger. Il faut le connaitre. Certes, c’est là question de choix individuel, encore que je ne doute pas que d’ici 5 ans tout le monde à l’OMNSH ait sa page Facebook, Viadeo, Linkedin, Twitter etc. tout simplement parce que le web est devenu le monde ! Mais quelle sera l’empreinte de l’OMNSH en ligne ? Nous avons manqué le Web 2.0. Manquerons nous aussi le Web ² ?

 

Constats

L’OMNSH a pour objet

«  la promotion, la diffusion et la production de la recherche pluridisciplinaire française et européenne en sciences humaines dans le domaine des mondes numériques par :
La mise en place d’une veille scientifique internationale
La production scientifique
La diffusion du savoir scientifique »  Extrait des status de l’OMNSH

Les mondes numériques s’étendent bien au-delà des jeux vidéo qui sont l’objet d’étude de prédilection de l’OMSH. Pour ce qui est de la veille scientifique internationale, il faut reconnaitre qu’elle est maigre, pour ne pas dire inexistante. La production scientifique donne plus de motifs de satisfaction. Des articles sont régulièrement publiés par les membres de l’OMNSH mais nous devons reconnaitre que nous ne sommes plus le seul pole de connaissance : la FING ou InternetActu, pour ne citer que deux exemples, produisent un travail remarquable que nous prennons trop souvent soin d’ignorer.

Par ailleurs, trop souvent nos travaux restent isolés à l’intérieur même de l’OMNSH. Qui a une vue d’ensemble de ce que font les autres ? Nous manquons d’un regard transdisciplinaire. Pire, à l’intérieur même d’une discipline, nous peinons à échanger. Le site omnh.org en donne un image : ou est le bouton <commenter> si l’on veut échanger à propos de ce que l’on peut lire ?

La diffusion du savoir scientifique reste également un point faible. Diffuser le savoir scientifique, ce n’est pas seulement publier dans des revues. C’est porter le débat là ou il se présente. Les choses sont pourtant a notre avantage car il n’existe pas un seul débat sur nos objets de recherche qui n’ait son correspond en ligne

Voici un tableau qui donne une idée de la façon dont nos idées diffusent sur Internet. Le nombre de liens a été donné par la commande link de Google et la date de création par un Whois. Il a fallu une année au domaine psyetgeek.com pour avoir un nombre de liens approchant celui de l’OMNSH et dans la même période le nom de domaine gameinsociety pour avoir les ¾ des liens que l’OMNSH a eu en 7 ans !

 

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Dans le même temps, la courbe de recherche de « omnsh » est en chute libre comme le montre le graphique Google Tendance. Nous sommes tout simplement moins connus parce que nous ne sommes pas sur la blogosphère. Tant que cela sera le cas, nos idées perceront de moins en moins, et finiront par ne plus être perçues.

 

Go online !

Si nous voulons faire connaître nos idées et nos recherches, il nous faut utiliser les outils du web d’aujourd’hui et suivre ses transformations. Quelques pierres ont été posées. Un groupe Facebook et un compte Twitter existent et une plate forme de blogue a été mis en place sur le domaine omnsh.org. Ma modestie ne souffrira pas du fait que je rappelle que cela doit beaucoup à mon insistance. Il reste le difficile : animer ces éléments car l’adresse http://www.omnsh.org/blog/ reste vide.

Il nous faut aussi investir les sites de social bookmarking comme Wikio ou Diigo. Il nous faut maintenir des fils de veille RSS

Il nous faut créer des groupes de travail qui produisent des Papiers blancs sur des thématiques comme Les jeux sérieux, La dépendance aux jeux vidéo, les réseaux sociaux

Il nous faut mieux faire connaître les interventions publiques et auprès des médias des uns et des autres

Il nous faut mieux mettre en valeur les travaux des membres de l’OMNSH

Il nous faut nous servir des ressources en ligne pour travailler ensemble afin d’éviter – un comble pour un observatoire des mondes numériques – que ne se voient que ceux que les hasards de la proximité géographique ont rapprochés.

Cela me semble possible.

En tous cas, j’y travaillerai si j’étais président de l’OMNSH.