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Je dois avouer que parfois le découragement me prend.

Le 23 novembre 2010, Le Centre d’analyse stratégique organise un séminaire intitulé “Jeux vidéo : Addiction ? Induction ? Régulation.” Il est placé sous le plus haut patronage puisque la présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du développement de l’Economie numérique y est annoncé

On peut  lire que les jeux vidéo soulèvent au moins deux types de questions. Celles qui sont liées aux risques de dépendance, qui ont donné lieu à l’émergence de termes anglo-saxons, comme “cyberaddiction” ou hardcore gamers”. Mais également celles qui sont relatives aux comportements agressifs induits, au mimétisme et au risque de désocialisation.”

il est possible que ces questions soient présentes dans l’espace public. Elles sont tranchées chez les professionnels. Pour ce qui est de “l’addiction aux jeux vidéo” nous savons qu’elle est partie d’une plaisanterie d’un psychiatre et qu’elle a été reprise par Kimberley Young qui a su avec habilité créer un marché de l’addiction aux jeux vidéo/à l’Internet. En France Marc Valleur et Michaël Stora ont eu des positions ambigües qui ont permis a la panique morale de s’installer.

Une association comme e-enfance a également sa part de responsabilité puisqu’elle est à l’origine de campagnes d’information nationale dans lequel un pédophile se fait passer pour quelqu’un d’autre. Nous savons que les pédophiles sont le plus souvent un proche de l’enfant, et qu’ils ne masquent pas leur intentions aux enfants.Ces campagnes d’information sont particulièrement dangereuses parce qu’elle pointent dans la mauvaise direction.

Enfin, les éditeurs de jeux vidéo ont été trop pusillanime. Le Comité de Vigilence créé par le SNJ n’a jamais bien fonctionné. J’avais accepté d’y participé parce que je pensais qu’il y avait là un moyen de changer les choses. J’ai bien peur d’avoir été trop optimiste.

On est donc en train de demander aux industriels du jeu vidéo de mettre en place des “régulations” pour un problème qui n’existe pas. On va ainsi renforcer dans l’esprit des parents l’idée d’une réalité d’une addictions aux jeux vidéo. Cela aura pour effet de les détourner principal aspect du problème : leur responsabilité de parents

Par ailleurs, ces “régulations” sont mises en place avec les “familles, industriels et pouvoirs publics” c’est à dire sans les principaux concernés : les joueurs. On rappellera que la moyenne d’âge du joueur de jeu vidéo est d’une d’une trentaine d’années et que l’on en est à la seconde génération de gameurs, Faut-il aussi rappeler que le jeu vidéo est un jeu, et que le jeu est nécessairement transgressif, qu’il ne se laisse pas enfermer et domestiquer dans de sages activités ? J’ai bien peur que oui.

On fera également remarquer que les mécanismes du jeu vidéo sont en train d’envahir le web et que cela a des conséquences politiques auxquelles nous devons être attentifs. Peut-être est ce que l’on commencera à s’en rendre compte lorsque 1000 personnes se réuniront dans l’espace public  juste pour gagner le badge super crowd ?

 

 

Je ne pourrais malheureusement pas être présent à cette après-midi du fait d’une intervention prévue de longue date à Bordeaux. On pourra entendre Olivier Mauco et Serge Tisseron. Il sauront sans doute faire entendre au séminaire “Jeux vidéo : Addiction ? Induction ? Régulation la voix de la raison.