Les élections iraniennes et leurs conséquences font l’objet de beaucoup de conversations sur Twitter. On peut suivre, twitt après twitt, suivre la montée de la violence, les combats de rue, les réactions des ambassades étrangères, la mise en place d’une google map des ambassades accueillant les blessés, les images de blessés et de rues en feu. Ici, on cherche un médecin, là on annonce la réaction du Président Obama.
Le désarroi, la panique, le tumulte sont dramatiquement palpables jusque sur Twitter.
Le gouvernement américain aurait invité Twitter à repousser la maintenance de ses serveurs.. . Twitter aurait été d’autant plus importants que d’autres services comme FriendFeed ont été fermés par les autorités irannienes (source Le Soir). Je ne suis pas un expert en politique, mais il me semble peu probable que l’administration américaine comptait sur Twitter pour s’informer. Par contre, le fait qu’un service de réseau social puisse être utlisé comme source de pression indirecte doit faire réfléchir.
Le tag #IranElection permet de suivre plus précisément les messages consacrés au ce sujet.. Il est également possible de suivre la situation iranienne sur Wikipedia ou sur iran.twazzup.com.
Depuis quelques jours, les avatars verdissent comme signe de soutien au peuple iranien. L’initiative en revient à Arik Fraimovich qui a mis en ligne helpiranelection.com. En France, les avatars avaient déjà été modifiés pour protester contre la loi Hadopi. Mais la marée verte qui colore les avatars de twitter est sans commune mesure avec le images noires qui avaient endeuillés les avatars français.
Le cyberespace est il politisable ?
Devant une telle mobilisation, on hésite. D’un coté, on se dit que les mondes numériques ont ouverts d’autres espaces de protestation et de contestation. On savait déjà que des manifestants altermondialistes utilisaient le réseau et les SMS pour s’organiser dans les rues. Nous voyons maintenant une forme de manifestation étendue aux cybermondes.
De l’autre, la rapidité avec laquelle ces informations sont transmises l’ impossibilité de le vérifier font que l’on est très sensible à la contagion des émotions qui caractérisent les foules. Enfin, il faut ajouter le fait que sur Twitter les informations les plus tragiques se superposent a des twitts qui leur sont totalement étrangères. Voir à coté de la répression sauvage qui a lieu à Téhéran des liens vers une sextape ou un message Make money fast est quelque peu décourageant.
J’avoue que j’ai du mal à adhérer aux “mouvements” de protestation par hashtags ou avatars interposés. J’ai tendance à leur trouver une forme d’effet de foule dans lequel l’on perdrait tout son sens critique, et s’enthousiasmerait de façon viscérale, au risque de tout simplement commettre n’importe quoi.
Je me demande dans quelle mesure cela “dédouane” de se faire une opinion éclairée, et par conséquent de s’engager éventuellement de façon plus efficace au service des valeurs que l’on croit défendre.
Je trouve aussi que c’est vraiment le problème, Otir : dans quelle mesure changer la couleur de son avatar nous permet de rester tranquillement le laptop sur les genoux. D’un autre coté, si cela peut aider ? D’un autre coté, les vidéos sur Youtube des manifestations iranniennes, les updates facebook et twitter peuvent nous permettre d’avoir le sens d’un “nous” dont nous avons justement si besoin !
Alors moi je n’avais pas compris pourquoi les avatars verdissaient. Avec des copines on en a même parlé ce weekend et on a supposé tout un tas de choses mais on était loin de la vérité.