Je suis en train de travailler sur ce que l’on peut appeler les communautés pathologiques : pro-anna, pro-mia, groupes de suicidants ou même groupes de personnes ayant une fascination pour l’amputation, fascination qui peut aller jusqu’au passage à l’acte. Comme pour tout travail de ce type, je commence par établir une bibliographie et à rechercher les articles en ligne. J’ai pu retrouver la plupart des textes que je cherchais, mais pour certains je me heurte à des barrières du type de l’inist qui proposent l’article contre un paiement de 14 euros 59.

Ces mondes ont été bâtis principalement par deux communautés : les scientifiques et les étudiants. Chaque communauté a apporté ses idéaux et ses utopies. La communauté scientifique a apporté l’idée d’une information librement accessible, et les étudiants les idéaux communautaires. Il en est résulté ce que Patrick Flichy a appelé une ad-hocratie : sont retenues les idées qui fonctionnement, sans préoccupation de son origine et du statut social de son inventeur. Le mail de Tomlison, le bavardoir de Oikarinen, le Web de Tim Berners-Lee ne sont là que par la grâce de cette organisation sociale. L’internet dans son ensemble tient par la mise en commun de capacités de travail de communautés entières. Le HTML et le php sont deux exemples.La rencontre de ces deux mondes a produit cet espace particulier que nous utilisons quotidiennement aujourd’hui et que l’on appelle l’Internet.

Toute communication scientifique a vocation d’être publique. Je sais le coût d’une recherche en temps, en argent, en ressources humaines. Mais la mise au placard de l’information nous coûte encore plus cher. Cela est particulièrement évident dans la recherche qui m’occupe aujourd’hui. La llongue traîne fonctionne aussi pour des désirs dont la satisfaction dans la réalité est préjudiciable aux personnes. Il n’est pas possible, et sans doute pas souhaitable, d’empêcher la constitution de tels groupes. Mais il est possible et nécessaire de leur laisser accessible une information différente de celle qu’ils rencontreront dans leurs groupes. Rendre l’information scientifique sur ces sujets indisponible, c’est augmenter les probabilité qu’une personne rencontre un contenu qu’elle pourra utiliser de manière préjudiciable.

J’ai pu trouver sur docstoc quelques uns des texte qui avaient été retranchés de la circulation générale. Peut-être est ce que cela enfreint quelques copyrights. Peut être pas. En tous cas, ils se retrouveront sur mon propre compte docstoc