EDIT : la synthèse de
Daniel Kardefelt-Winter concerne les effets du temps passé sur les écrans sur le bien-être des enfants et non leur développement. Merci à Loys Bonodhttps://twitter.com/loysbonod de me l’avoir fait remarquer
Que font les écrans à nos enfants ? La multiplication des écrans, leur accès de plus en plus précoce par les enfants, le fait que ces écrans sont connectés à l’Internet fait que la pression à donner une réponse claire à cette question est de plus en plus pressante. Il est, en effet, important de comprendre les difficultés que posent les écrans aux enfants, afin de mettre en place des interventions utiles pour leur développement. Mais il est tout aussi crucial d’identifier les effets positifs des écrans afin de soutenir pratiques utiles aux enfants.
Le travail de synthèse de Daniel Kardefelt-Winter sur la relation entre le temps que les enfants passent en ligne et leur santé mentale est utile et bienvenu. En s’appuyant sur les études quantitatives publiées sur ce sujet, Daniel Kardefelt-Winter identifie les effets des écrans dans les domaines biologique, psychologique et social. Il donne ainsi une vue complète des relations entre les écrans et la santé mentale des enfants.
La force de l’effet des écrans est faible indépendamment de sa qualité. Lorsque Daniel Kardefelt-Winther examine l’effet du temps passé sur les écrans sur le développement des enfants dans les domaines psychologique, sociologique et physique, il observe que la relation a la forme d’un U. En d’autres termes, l’absence ou l’excès d’utilisation des écrans peut avoir un petit effet sur la santé mentale tandis qu’une utilisation modérée peut avoir un petit effet positif.
Le temps passé sur les écrans impacte peu le développement des enfants. Ce faible effet se note aussi bien pour les effets négatifs que positif. Daniel Kardefelt-Winter note que la relation du temps passé sur les écrans sur la santé mentale a la forme d’un U c’est-à-dire que l’absence d’utilisation ou l’excès d’utilisation des écrans ont un petit effet négatif sur la santé mentale tandis qu’une utilisation modérée peut avoir un petit effet positif.
En ce qui concerne les relations sociales, Daniel Kardefelt-Winter note que les études trouvent généralement que le temps passé devant un écran par les jeunes est généralement utilisé pour maintenir ou augmenter des relations amicales ou familiales. Les enfants qui ont le capital social le plus faible peuvent utiliser les relations en ligne comme moyen de construire des relations sociales positives et solides.
La recherche sur les effets des écrans sur le développement physique donne des résultats bien moins clairs. Certaines recherches trouvent que plus les enfants passent du temps devant un écran, moins ils passent du temps à une activité physique. Cela a conduit des chercheurs à faire un lien entre temps d’écran et obésité, mais d’autres études montrent que cette relation n’est pas directe. Il est possible que les enfants qui passent le plus de temps devant un écran soient plus exposés que les autres a la publicité pour les sodas et autres friandises. Mais d’autres montrent que cette relation n’est pas directe. Enfin, il n’est pas prouvé que la réduction du temps d’écran augmente automatiquement le temps dédié aux activités physiques.
La synthèse de Daniel Kardefelt-Winther est importante à plus d’un titre. Elle permet d’avoir une vision claire d’une recherche qui évalue constamment du fait des nécessités de son objet. Les résultats qu’ils rapportent permettent de prendre de la distance par rapport aux discours hystériques que l’on entend souvent à propos de l’impact des écrans sur les enfants. Contrairement à ce qui peut être dit, les écrans ne transforment pas les enfants en zombies décérébrés ou en mutants supra-intelligents. Ils ne volent pas aux enfants un temps qui leur serait plus utile du point de vue de leur développement.
SOURCE
Kardefelt-Winther, D. (2017. How does the time children spend using digital technology impact their mental well-being, social relationships and physical activity? An evidence-focused literature review. Innocenti Discussion Paper 2017-02. Florence, Italy: UNICEF Office of Research-Innocenti.