Cette période est particulière parce que l’enfant gagne en autonomie et affine ses goût. Elle est la période haute des jeux vidéo qui devient le loisir de prédilection des enfants. La musique gagne aussi de l’importance. Enfin, cette période clôt le chapitre de l’enfance et ouvre celui de l’adolescence
Ce QUE LES PARENTS DOIVENT SAVOIR
Le smartphone est généralement une acquisition de cette période. Les familles varient beaucoup sur cette question. Certains parents en font une conquête en demandant à l’enfant des efforts et des preuves qu’il est suffisament responsable pour posséder un objet d’une telle valeur. Pour d’autre, le smartphone est juste un objet qui facilite les communications avec l’enfant. Avec l’entrée au collège, l’emploi du temps de l’enfant commence a se désolidariser de celui de la famille. Cette nouvelle autonomie suscite de nouvelles anxiétés que le smartphone permet de tempérer. Les parents demandent alors a l’enfant d’envoyer un SMS a son retour à la maison après les cours
Si pour les parents, le smartphone permet d’être rassuré et de faire passer des consignes, il est entre les mains des adolescents un outil social. Les adolescents construisent leurs vies sociales via les applications de messagerie, les réseaux sociaux et les SMS. Le vocal n’est guère plus utilisé que pour quelques échanges avec les parents.
Le smartphone permet d’être connecté avec ses amis via des applications comme Instagram, Snapchat ou Messenger. D’une façon générale, les enfants utilisent les applications pour se connecter avec des personnes qu’ils connaissent déjà. Elle peuvent aussi être l’objet d’usages excessifs ou problématiques. J’ai par exemple reçu en consultation un adolescent qui envoyait à la jeune fille dont il était épris une centaine de SMS par jour ! D’autres adolescents reçoivent des sollicitations sexuelles ou des contenus inappropriés sur leurs messageries. Enfin, il existe des situations de harcèlement en ligne ou un adolescent est pris régulièrement et violemment à partie sur Internet.
Les jeux vidéo prennent encore davantage d’importance à cet âge. Les jeunes enfants aimaient jouer à Mario Kart sur leur Nintendo DS. Les enfants de cet âge commencent a faire de leurs goûts pour les jeux vidéo des éléments de construction identitaires. Certains sont 100% pour Nintendo là ou d’autres ne vont jurer que pour Sony et sa Playstation qui sera bien évidement regardé de haut par les fans de la Xbox de Microsoft. Ils aiment aussi jouer à des jeux de “grand” c’est à dire à des jeux vidéo identifiés comme violents. Le PEGI 18 attire aussi surement les garçons que la lumière attire les phalènes. Les filles ont elles davantage tendance à aller vers des jeux de gestion comme Les Sims. Cette distribution dépend en grande partie de constructions sociales qui assignent les garçons et les filles à des rôles stéréotypées
Le PEGI est un indicateur utile pour les parents. Il donne des informations sur le contenu du jeu et précise l’âge minimum recommandé par l’éditeur pour jouer au jeu considéré. Mais il ne doit pas être le seul critère. Il revient en effet aux parents de décider à quels jeux peut jouer leurs enfants en fonction de leurs valeurs, de leurs connaissances et de leurs a-priori sur les jeux vidéo. Le PEGI, les éléments de la jaquette du jeu vidéo sont des points d’informations mais les parents trouveront à un clic de leur moteur de recherche préféré des des sites spécialisés et des blogs qui leur donneront des informations supplémentaires. YouTube est aussi un bon moteur de recherche car les parents y trouveront des images des jeux vidéo qui leur permettront de se faire une idée de leurs contenus
Un bon jeu vidéo est avant tout un jeu vidéo qui correspond aux intérêts de l’enfant. Il est toujours plus utile de partir de l’enfant. Une étude a par exemple montré que les enfants qui aimaient le skate avaient tendance à jouer avec des jeux vidéo de skate. La relation va aussi dans l’autre sens puisque après une partie de jeu vidéo, ils ont tendance à aller faire du skate. Je ne connais pas d’étude qui montre une relation de ce type pour la version latine ou les mathématiques mais je sais que l’offre vidéoludique est si importante qu’il est assez facile de trouver des titres qui répondent aux intérêts des enfants et qui correspondent aux standards éducatifs des parents.
Les parents craignent souvent les jeux vidéo pour leur violence, mais il existe aussi des titres basés sur la coopération ou le fun. Les party games permettent de passer un bon moment ensemble sans être encombré par la violence ou la compétition.
Dans leurs mécaniques, les jeux vidéo sont des problèmes à résoudre. L’enfant doit comprendre l’énoncé, construire des stratégies de résolution de problème, les mettre en oeuvre, et les évaluer. Pour les parents, ce sont donc aussi des occasion d’aider leur enfant à renforcer leurs compétences dans la résolution de problèmes. Si un enfant échoue toujours à Splatoon, le parent l’aider à identifier ses erreurs et à implémenter de nouvelles solutions. L’expérience acquise avec les jeux vidéo pourra alors être utilisé dans d’autres domaines
Ce QUE LES PARENTS PEUVENT FAIRE
- Smartphone or not smartphone ?
Une bonne manière de déterminer si l’achat d’un smartphone est une bonne idée est de se tourner vers l’enfant. Si celui ci est capable de donner trois raison pour lesquelles un smartphone lui est nécessaire et de présenter les raisons pour lesquelles son choix va vers ce modèle, alors l’acquisition d’un smartphone est probablement une bonne idée
Il est préférable d’opter pour un premier modèle bon marché et de monter petit à petit en gamme. Un premier forfait avec quelques heures de vocal et des SMS illimité est un bon choix. L’enfant pourra se connecter à l’Internet sur la box de la maison ou sur les spot wifi gratuits que l’on peut trouver en ville
Le smartphone est la possession de l’enfant. Il est souhaitable qu’il ne soit ni confiquable ni investigable par les parent
- Accompagner les jeux vidéo
Jouer à un jeu vidéo est quelque chose de difficile qui nécessite beaucoup de connaissances et de compétences. Mais c’est aussi une expérience qui soutient le développement cognitif, affectif et social des enfants. Ces bienfaits sont d’autant plus facilement à la portée des enfants que l’activité est accompagnée par les parents. Cela signifie que les parents doivent être impliqués dans le choix du jeu vidéo, pendant la partie et après la partie
L’accompagnement des enfants permet d’éviter les drames à la fin du jeu. Il est normal que les enfants soient mécontents à l’idée d’arrêter une activité plaisante. Être un enfant signifie ne pas encore avoir développé les mécanismes dont font preuve aisément les parents lorsqu’ils sont confrontés à une frustration ou une difficulté. A ce moment, l’enfant n’a pas besoin d’un parent qui le punit de son immaturité mais d’un parent qui garde son calme et reconnaît empathiquement avec son enfant qu’il est difficile de laisser quelque chose que l’on aime.
- Expliciter les règles d’utilisation des écrans
Une des caractéristiques des enfants est qu’ils grandissent. Les règles utiles et nécessaires à un enfant de 8 ans peuvent devenir contre productives 4 ans plus tard. Parfois, les choses vont meme si vite qu’il faut réviser des règles d’utilisation quelque mois après avoir été mises en place. Une règle doit être abandonnée lorsqu’elle est inefficace ou lorsque l’enfant a atteint un niveau de maturité qui lui permet de s’auto-réguler.
Les meilleures règles sont celles qui sont négociées. Il peut sembler curieux de négocier des règles avec un enfant. Après tout, la charge de l’éducation revient aux parents. Pourquoi négocier l’utilisation des écrans ? Parce que l’important n’est pas que l’enfant suive des règles mais qu’il se comporte en fonction de standards transmis par ses parents. Un enfant qui apprend a suivre des règles facilite peut être la vie de ses parents mais il se prépare une vie d’adulte ou il sera soit soumis devant toute figure d’autorité soit un révolté incapable de vivre en société. Dans le cas des écrans, l’important n’est pas que l’enfant n’utilise plus décran après 20 heures mais qu’il apprenne a avoir suffisament de temps de sommeil. Il s’agit donc plus d’apprendre à prendre soin de soi que d’obéir à ses parents
Il arrivera bien évidemment que les règles ne soient pas suivie. Ce n’est pas comme on le dit souvent parce que les enfants cherchent toujours à pousser les limites. Si l’enfant en est là, l’aide d’un professionnel est probablement nécessaire. Plus banalement, les enfants cherchent comme tout le monde à satisfaire leur besoin d’autonomie. Le rôle des parents est de les aider à satisfaire ce besoin sans que leur sécurité ou leur développement n’aient a en souffrir.
Lorsqu’une règle concernant les écrans n’a pas été suivie, le mieux est d’en discuter avec l’enfant. A t il bien compris la règle ? Avait il conscience de la transgresser ? Pourquoi a-t-il fait ce choix ? Que propose-t-il comme solution ? Les enfants peuvent ne pas avoir de réponse (ce sont des enfants) mais s’entendre poser ces questions les mettent sur la bonne voie : il ne s’agit pas d’obéir mais de concilier son goût pour les jeux vidéo avec les autres activités qui sont attendues de lui.
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