On raconte que Merlin n’est pas totalement retiré de ce monde. Pour ceux qui savent prêter l’oreille, dans quelque obscure forêt,  il est encore possible d’entre son cri. Aux forêts de bois et au béton, la modernité a ajouté les forêts de pixels. Des héros s’y aventurent a la recherche de trésors et d’exploits. Les bois et les souterrains retentissent du bruit des armes, du souffle et des exclamations des combattants, et des râles des vaincus. Mais dans la mêlée, il y a un cri attendu par les uns, redouté par les autres. C’est le cri du Healer

Les capacités du Healer dépendent de son mana. L’avertissement du Healer : OOM pour « [I am] Out of mana ! » est souvent synonyme d’une destruction rapide du groupe. Il est assez étonnant que les joueur retrouvent par cette forgerie la magie des mots que connaissent les mystiques et les enfants. On trouve dans toutes les religions l’utilisation d’oraisons jaculatoires. Pour le yogi, « OM » est la vibration primordiale, le mantra des mantras qui est la source du commencement de tout ce qui a été et sera. Le cri de guerre du Guerrier ou le kiai du bushi galvanisent les alliés et sidèrent l’adversaire. Les ritournelles enfantines sont des symbolisations engageant le corps par la vibration du chant et la répétition d’un motif. Elles sont un chant détourné en ce sens qu’elles sont tournées vers soi alors que le chant est adressé à un autre (Sauvagnargues). La ritournelle est utilisée pour conjurer l’angoisse : l’enfant sait qu’il fait moins noir lorsque l’on chante. Le « OOM » du healer est à la fois le chant funèbre de la mort qui s’annonce qu’un espoir à retrouver la source qui lui apportera la régénération nécessaire pour qu’il puisse à nouveau faire son office. Elle est un saut du chaos promis à un ordre à rétablir.