Les psychologues sont d’accord sur peu de choses mais ils arrivent assez facilement a s’entendre sur le jeu  si l’on questionne des psychologues sur le jeu, ils répondront les choses suivantes : Le jeu est important dans le développement de l’enfant parce qu’il lui permet d’être créatif, de développer son imagination, sa dextérité, ses capacités physiques et construire des amitiés. Le jeu libre est l’outil avec lequel l’enfant se construit. Le jeu et l’enfance sont indissolublement liés. Un enfant doit jouer. Un enfant qui ne joue pas est un enfant qui est confronté à un problème qu’il n’arrive pas à résoudre, qui est déprimé ou anxieux. Dans un contexte ou une pression toujours plus grande est mise sur des enfants toujours plus jeunes, il est nécessaire de préserver le plus possible le temps de jeu chez l’enfant. Ce temps est si important qu’il est explicitement mentionné dans la Convention des droits de l’enfant des Nations Unies

Beaucoup de parents  rejoignent les psychologues pour reconnaître des vertus au jeu, mais peu pensent que cela s’applique aussi aux jeux vidéo. Le “temps d’écran” devient une sorte de mesure de la parentalité. Le bon parent est celui qui accorde le moins de temps d’écran possible, et le mauvais parent est celui qui laisse trop son enfant devant “les écrans”. Cette position est contre productive puisque la majeure partie du temps libre des enfants est occupée par les jeux vidéo. Limiter le temps de jeu vidéo, c’est donc, mécaniquement, limiter l’occasion de croissance que l’enfant est susceptible de rencontrer dans le jeu (vidéo) 

La position la plus adaptée est de contrôler le temps libre de l’enfant tout en lui laissant la possibilité de faire des choix à l’intérieur de ce temps. Pour l’enfant, cela fait vraiment une différence. La plupart des activités de la journée d’un enfant sont contrôlées par les parents, à partir du moment où il a l’âge d’aller à l’école. Le temps de sommeil, les habits, les déplacements, les activités de loisir, sont le plus souvent choisies par les parents. Dans ce contexte d’hypercontrôle, le temps de jeu est un moratoire dans lequel l’enfant peut faire ses propres choix.  Il devient aussi capable d’observer les conséquences de ses choix et d’en tirer des conclusions. Avoir du temps libre et pouvoir choisir ses activités pendant son temps libre est un des facteurs associé à une bonne santé mentale (McHale et al.. 2001)

Le temps libre est important pour l’enfant parce qu’il lui permet de jouer. L’enfant construit une spirale vertueuse dans laquelle, par le jeu, il développe son imagination, sa dextérité, ses compétences physiques, cognitives, affectives et sociales. Par le jeu, l’enfant apprend à interagir avec son environnement physique, social et symbolique. Il crée et explore des mondes dans lesquels ils peuvent affronter leurs peurs, se conduire comme leurs figures idées, manipuler l’environnement. La maitrise sur les mondes physique, social et symbolique le rend plus confiant en sa capacité à affronter les challenges présents et futurs. Le jeu donne à l’enfant le temps dont il a besoin pour construire des compétences et prendre des décisions. Lorsque les enfants jouent en groupe, ils apprennent comment collaborer, négocier, résoudre les conflits et faire valoir leur point de vue. Tout cela est perdu lorsque le jeu est contrôlé par les adultes. Certes, l’enfant y fait des apprentissages, mais il perd ce que le jeu libre a de plus précieux : la créativité, le leadership et les compétences sociales.

Que se passe-t-il lorsque on laisse aux enfants la possibilité de librement choisir leurs activités ? Il est possible que, laissé à ses propres choix, l’enfant passe tout son temps libre à jouer aux jeux vidéo. C’est même très probable.J’ai connu une jeune adolescente qui passait tout son temps à jouer aux Sims. Ses parents s’en inquiétaient beaucoup, car de leur point de vue, elle passait trop de temps à jouer.  Mais que faisait-elle dans le jeu ? Les parents ne le savaient pas. Elle en parlait pourtant facilement. Elle aimait la vie familiale de ses Sims – une famille comme on en voit dans les sitcoms : un père, une mère, trois enfants et deux voitures dans le garage.  Elle était particulièrement intéressée par le comportement des autres Sims avec l’adolescente de sa famille. Pourquoi, parfois, des amitiés se créaient ? Pourquoi certains Sim étaient si difficiles à amadouer. Ces questions étaient en lien direct avec sa vie actuelle. Pour cette jeune adolescente, l’intérêt amicaux et amoureux prenaient de plus en plus de place. Les Sims était le temps dans lequel elle pouvait se poser et réfléchir à tout cela. Bien sûr, elle aurait pu faire ce travail psychologique avec un autre média. Certains adolescents le font avec des romans, d’autres avec des séries, des animés, des mangas. Mais il est impossible de dire à l’avance pour chaque adolescent quel média ou quelle activité lui sera le plus utile. Une après midi de lecture de l’Illiade vaut-elle mieux qu’un après-midi à jouer à God of War, regarder Sword Art Online ou Pretty Little Liar ? Il n’est pas possible de répondre à cette question, ou, plus exactement, choisir pour l’adolescent, c’est lui imposer des préjugés de classe. 

La possibilité de jouer librement aux jeux vidéo est importante parce que dans cette liberté l’enfant apprend à se réguler . L’intensité avec laquelle un enfant joue aux jeux vidéo dépend de plusieurs facteurs comme la nouveauté et la difficulté. Un nouveau jeu apporte une multitude de sensations, de zones à explorer, de mécanismes à découvrir. La perspective d’avoir tant de choses à découvrir est exaltante ! Mais rien ne se fait sans peine. L’enfant fois aussi apprendre à maitriser le jeu vidéo. Les mécaniques du jeu doivent être identifiées et maitrisées. Même si le jeu vidéo apporte de grands plaisirs, il est aussi l’occasion de grandes désillusions. L’enfant passe de moments de grand plaisir à des moments de déréliction. Le temps de jeu diminue au fur et à mesure que l’enfant maitrise le jeu vidéo.

Certains psychologues affirment que les jeux vidéo ne doivent pas être considérés comme des jeux libres. Pour eux, les jeux libres correspondent à des jeux classiques comme les jeux avec les Lego ou les jeux de rôle. Avec le jeu libre, disent-ils, les enfants développent des compétences cognitives, affectives et sociales. L’expérience du jeu leur apporte des occasions d’être créatif, ce qui augmente leur sentiment d’efficacité et nourrit leur estime de soi. Le jeu leur permet de construire des modèles mentaux, de les appliquer pour résoudre des problèmes, de réguler leurs émotions tout en construisant et maintenant des relations sociales.

Pourtant, tous ces aspects se retrouvent dans les jeux vidéo.  Le jeu libre ne dépend pas d’un média ou d’une activité. Il est tout simplement un jeu motivé intrinsèquement, avec peu de règles ou de structure. Les jeux physiques (courir, grimper, se bagarre), les jeux avec des objets (bâtons et cailloux, jeux avec le sable ou l’eau, jeu avec les jouets) et les jeux psychodramatiques (jouer au docteur, à la maitresse) entrent dans la définition du jeu libre. Ces caractéristiques se retrouvent bien avec les jeux vidéo qui sont  des activités motivées intrinsèquement. Certes la motricité générale n’est pas engagée dans les jeux vidéo (sauf dans les jeux de danse) mais on y incarne bien des rôles. Le jeu libre est il possible avec les jeux vidéo ? Dans aucun doute mais il est plus facile avec certains genres. Space invaders donne peu de liberté au joueur. C’est un jeu règle qui s’apparente au Monopoly. A l’opposé dans Zelda Breath of the Wild ou GTA , le joueur dispose d’une très grande liberté  Le jeu libre est possible avec le jeu vidéo qui n’est, finalement qu’un jeu médiatisé par un objet technique tout comme le jeu avec un camion de pompier est médiatisé par un objet produit industriellement. 

Valoriser le jeu libre je doit pas faire oublié que les jeux réglés sont aussi importants dans le développement des personnes. L’enfance est le temps du jeu libre. Avec l’adolescence, vient le goût pour les jeux réglés. C’est le moment où l’adolescent apprécie les jeux de carte, les parties de Monopoly ou de League of Legends. Ces jeux correspondent mieux aux compétences cognitives affectives et sociales que la personne a besoin de développer. Les relations complexes sue l’on trouve dans les jeux vidéos permettent a l’enfant d’explorer ses nouvelles capacités d’abstraction. Les relations sociales sont expérimentées durant les parties. Enfin, l’adolescence apprend à réguler et exprimer convenablement ses émotions. Les jeux vidéo proposent une triple offre développementale – cognitif, affective et sociale – dont il serait dommage de priver les adolescents.

Les ordinateurs sont des objets de notre quotidien. Ils aident à organiser nos loisirs comme nos activités laborieuses. Ils sont présents pour toutes les grandes découvertes du 20e et du 21e siècle. Pourquoi devrions-nous empêcher nos enfants de jouer avec eux ? Voit-on dans les sociétés de chasseur cueilleurs des adultes empêcher les enfants de jouer avec des armes ou des filets de pêche ? Les enfants ont besoin de ce temps libre de jeu vidéo pour apprivoiser les objets les plus complexes et les plus puissants de notre culture. 

Laisser les enfants libres de jouer aux jeux vidéo donne aux parents de nouvelles occasions de faire leur travail d’éducateur. Cela permet de repérer les situations ou l’enfant joue mal aux jeux vidéo. Certains enfants éprouvent un plaisir pervers à ruiner les parties des autres, ou utilisent le temps de jeu pour agresser gratuitement les autres joueurs. Il ne s’agit pas ici de moment isolé ou l’enfant est agressif parce qu’il est débordé par la situation, mais d’un modèle général de fonctionnement. Dans d’autres cas, l’enfant est trop inhibé pour pouvoir réellement jouer. Et bien sûr, il y a les situations ou arrêter une activité pour passer à une autre suscite des problèmes. Les parents ne doivent pas craindre que leur enfant aime trop les jeux vidéo, mais plutôt la situation ou l’enfant joue pour compenser les émotions désagréables suscitées par des événements extérieurs. Le jeu devient alors une activité obsédante dans laquelle l’enfant s’enferme pour se mettre à l’abris de ses pensées et de ses émotions.

La bataille sur le temps de jeu est clairement une bataille idéologique. la recherche peine à trouver des effets négatifs des jeux vidéo sur le développement et trouve assez facilement une relation entre le temps de jeu. Il est donc temps de laisser les enfants jouer librement aux jeux vidéo