Produit par Ubisoft, Mighty Quest for Epic Loot est l’héritier de jeux comme  Dungeon Master ou Eye of the Beholder. Le joueur explore des donjons, tue des monstres et découvre de fabuleux trésors. Mais là ou il fallait un PC modérément puissant pour Dungeon Master, un smartphone suffit pour Mighty Quest

J’ai joué à Magic Quest une dizaine d’heures, ce qui permet d’avoir une bonne vision générale de ce que qu’il à offrir. Mon intérêt pour ce jeu vient du fait que je cherchais un dungeon crawler. N’ayant pas de PC sous la main, j’ai cherché les jeux de ce type sur Android. J’étais aussi curieux de voir comment les game designer organisaient un jeu en se basant principalement sur des boucles de conditionnement.

Magic Quest comporte trois modes de jeu. Les modes Aventure et  Épreuves permettent d’explorer des donjons tandis que le mode Arène permet d’affronter trois autres joueurs dans des combats PvP.  Une boutique dédiée permet d’acheter des coffres, des gemmes ou d’autres goodies pour améliorer son matériel. Dans la Forge, chaque objet peut être promu, agrémenté de runes ou combinées pour obtenir de meilleurs objets

Le personnage est dirigé avec le doigt pour les déplacements et les actions. Le déplacement peut être pris en charge par le jeu laissant au joueur une seule action: tapoter sur l’écran pour délivrer des coups critiques aux adversaires. Les donjons et les adversaires sont ceux de l’imaginaire de l’heroic fantasy mais ils sont suffisamment variés pour éviter l’ennui au joueur.

Dans Magic Quest, le joueur doit conquérir le monde, donjon après donjon. Vous entrez dans un donjon, vous tuez les monstres, vous ouvrez les coffres et vous améliorez votre équipement. Puis  vous entrez dans un donjon, vous tuez les monstres, vous ouvrez les coffres et vous améliorez votre équipement. En fonction de l’équipement, le style de jeu varie un peu. Un guerrier avec une épée combattra à distance tandis que le même personnage avec un bâton devra se tenir éloigné des ennemis. Les mécanismes du jeu sont simples et bien rodées. Les sons et les graphismes sont agréables. Au final, Mighty Quest est un bon jeu.

Contrairement a la version PC du jeu, Ubisoft semble avoir succombé à l’appel de l’appel de la monétisation. Partout, le joueur est encouragé à sortir sa carte bancaire. Ce ne serait pas un problème s’il n’était pas dans le même temps jamais encouragé à trouver des moyens d’améliorer l’équipement du personnage sans avoir à payer. Le jeu n’est pas à proprement parler un Pay to Win, mais on sent qu’il faudrait peu de choses pour qu’il le devienne.

Pour chaque donjon, il y a trois niveaux de challenges : trouver tous les coffres, tuer tous les ennemis et finir le donjon dans la  limite de temps imposés. Les trois étoiles qui sanctionnent la réussite à ces trois challenge sont généralement obtenus dès le premier essai. J’aurais préféré un niveau de difficulté un peu plus grand car on se lasse assez vite de la pluie d’or et de récompense qui sanctionne la fin d’un donjon. En échange de plus de difficulté j’aurai aussi apprécié plus d’objets rares, ou même, rêvons un peu, un objet épique, 

J’étais curieux de voir comment un jeu vidéo exploitait les boucles de conditionnement. En effet, Mighty Quest repose essentiellement sur trois types de conditionnement. A chaque donjons, le joueur reçoit une récompense (conditionnement simple). Les objets rares et épiques corresponde à un conditionnement à intervalle variable puisque le joueur reçoit une récompense après un nombre imprévisible de réponses. Ces types de conditionnement sont censés expliquer les comportements addictifs que l’on trouve dans les jeux d’argent et dans les jeux vidéo. Mais contrairement à ce que certains craignent, même bien enrobées  dans un jeu comme Mighty Quest, il suffit de ne pas jouer une journée pour désinvestir le jeu. Deux jours sans jouer, et Mighty Quest s’approche de la zone dangereuse des jeux désinstallés

J’ai apprécié de retrouver sur portable les mécaniques apprises dans un MMORPG comme World of Warcraft : entrer dans un donjon, prendre l’aggro, utiliser ses compétences, améliorer son équipement. J’aurais préféré que les déplacements soient mieux pris en compte dans le jeu ou que les

Ce que les parents doivent savoir

Le jeu Mighty Quest est un explorateur de donjons gratuit. Le joueur explore des donjons, tue des monstres et obtient des récompenses qui lui permet d’affronter des challenges encore plus importants. Chaque donjon dure trois minutes et le nombre de donjons réalisable par journée est limitée par la quantité de point d’énergie. Une boutique permet d’acheter des gemmes ou d’autres éléments importants pour le jeu. Le joueur contrôle partiellement  les mouvements et les attaques du personnage. 

Il est possible de s’inquiéter du fait que la violence soit récompensée mais d’une part cette violence est très modérée du fait de l’aspect cartoonesque des personnages, l’absence de sang  et de l’humour qui traverse le jeu. Au final, la violence n’est pas plus importante que dans un dessin animé

Un autre motif d’inquiétude est le fait que tout pousse le joueur a aller vers la boutique du jeu. Des règles précises doivent être données a l’enfant quant à l’utilisation de la boutique. Le jeu peut aussi ouvrir sur des discussions sur le consumérisme puisque la seule motivation du personnage semble être d’avoir des objets de plus en plus importants. 

La partie multijoueur peut confronter aux comportements problématiques d’autres joueurs. Je n’ai pas été témoin de tels comportements, mais il faut garder en tête que les plus jeunes enfants peuvent toujours être exposés aux agressions des autres.

Au final, le jeu est adapté aux jeunes enfants du fait de la facilité avec laquelle il est pris en main et du faible niveau de violence. Il est facile de diriger le personnage, d’esquiver des attaques, et d’agir dans le monde. La complexité des niveaux n’est pas au-delà des challenges qu’un enfant de 7 ans peut résoudre

Ce que les parents peuvent faire

  • Parler du consumérisme et des manières dont le jeu pousse le joueur vers la boutiques. Quels sont les moyens utilisés pour que
  • Discuter de ce qui est fun dans le jeu : s’agit-il d’ouvrir des coffres ? De collectionner des objets ? Explorer des donjons ? Affronter les autres personnages
  • Jouer avec les enfants, en suivant leurs parties et/ou en les interrogeant sur leur progression

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