http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsImages/MedecinsPortraits/Charcots/charcot_lecon_salpe1.gifVous m’ aimez ? demande Nathalie Kosciusko Morizet Prouvez le ! Prouver l’amour ? Au temps du Web 2.0, ce n’est pas là quelque chose de difficile. Un clic, un vote, et voilà une preuve d’amour. Que les clics et les votes se multiplient, et l’amour n’en sera que plus grand. Mieux : avec le web 2.0 on peut voir que l’on est aimé ! On monte dans les tops dont nous sommes si friands. L’habitude en a été prise avec Google : être dans la première page des résultats était bien. Etre dans les trois premiers résultats était mieux. Etre dans la seconde page des résultats signifie qu’il y a encore du travail à faire. Qui lit la seconde page de résultats ? si ce n’est quelques obscurs universitaires ou quelqu’un qui a vraiment besoin de vous trouver. Que les premiers vous trouvent n’a pas d’importance. Quant aux passionnés, ils vous trouveront toujours ou que vous soyez : l’amour trouve toujours son chemin.

 

Qu’un ministre demande à être aimé mérite que l’on s’y attarde. De quoi s’agit-il ? De voter sur agora-politique.com  pour un Top des des ministres du gouvernement. Qu’y y a-t-il à gagner ? Je n’en sais rien, mais il y a certainement énormément à perdre.

Il y a d’abord une perte du politique. Se comporter en ligne comme M. et Mme Toulemonde lorsque l’on est Secrétaire d’Etat de la République Française, c’est contribuer à la lente érosion du politique et renforcer la tendance des citoyens à traiter le personnel politique comme ils se présentent : des pipoles.

Cela fait ensuite un précédent fâcheux. Les hommes et les femmes politiques qui défrichent Twitter et les réseau sociaux construisent des usages qui vont perdurer. Ils donnent le “la” de ce que “faire de la politique en ligne” veut dire. Et de mon point de vue, “faire de la politique en ligne” ce n’est pas réseauter autour de sa grossesse, ni s’ emporter grossièrement sur la situation de son parti.

Il y a encore très peu de politiques français sur Twitter. J’en ai recencé 30 alors qu’il y a 629 députés et au prochain renouvellement il y aura 348 sénateurs. Cela signifie que ceux qui sont sur les réseaux sociaux sont vraiment très en avance par rapport à leurs collègues. Peut etre que quelques uns d’entre eux se rappelleront la préconisation de l’Oncle Ben “Un grand pouvoir implique de grande responsabilités” en lisant les conseils de Palpitt aux politiques pour gazouiller sans fausses notes ?

De quelles responsabilités s’agit-il ? Cela signifie résister à l’effet yau de poele et à l’excitation endémique qui  sévit sur l’Internet. Cela signifie de prendre la mesure de la différence entre les temporalités du réseau et celle de l’action politique. Cela signifie construire de nouvelles formes d’action politique.

On voit ici et là quelques bourgeonnement qui vont dans ce sens.

L’initiative de Jim Gillian qui a construit site participatif WhiteHouse2 une solution possible. Chacun peut faire des propositions qui sont appuyées ou refusées par les autres. Les propostions font l’objet de discussions argumentées. Des outils permettent de suivre les discussion, de les visualiser et de les propager sur d’autres réseaux sociaux. Il est toujours possible de critiquer ce type d’initiative, mais ce que je retiens, c’est que le citoyen lambda dispose de moyens d’information et d’un niveau d’instruction si élevés qu’il peut parfaitement traiter des questions aussi complexes que l’assurance maladie ou la reconnaissance d’un état palestinien.

Opencongress.org permet de suivre la politique du congrès américain. L’internaute a à sa disposition des outils pour l’aider à naviguer dans l’océan du séant américain.

AppsForDemocracy  a lancé un appel aux codeurs pour construire des applications pour la démocratie. Il s’agit en fait d’applications citoyennes mais l’initiative reste intéressante puiqu’elle permet au citoyen d’avoir accès a une information qui l’aidera dans sa vie et ses choix quotidiens.

Tweetminster redistribue la vie politique de Grande Bretagne sur Twitter. Les hommes politiques participent aux discussions et ne servent pas de du réseau uniquement comme d’un lieu ou l’on diffuse son agenda.

Toutes ces initiatives ont en commun d’accroitre la lisibilité des informations.Il y a bien longtemps que la vie politique était devenue opaque aux citoyens, et sans doute l’internet permettra de l’opacifier encore. Mais le temps présent comporte quelque grâce : les choses deviennent claires, les choix intelligibles. Ne gâchons pas cela.