Est-on en train de voir la naissance d’une communauté scientifique sur le jeu vidéo ?
Hier, à Toulouse Limoges, des chercheurs et des praticiens des jeux vidéo avaient répondu à l’appel de Sebastien Genvo. Pendant trois jours, ils ont échangé des idées sur cet objet déjà vieux de quarante ans. Le thème du colloque – Le jeu vidéo au croisement du social, de l’art et de la culture est assez large pour permettre beaucoup d’angles différents. Je ne peux malheureusement pas participer a la troisième journée qui est consacrée à des ateliers, mais le programme fait envie : aujourd’hui, on travaille sur le Héros, sur l’ apprentissage dans les jeux vidéo, frontière et… hélas ! addiction.
On peut y croiser les québécois que l’on avait déjà l’habitude de visiter en ligne : Bernard Perron, Maud Bonnenfant, Julien Rueff et Martin Picard. Les québecois bénéficient de leur proximité avec le grand frère américain et de leurs affinités avec le continent européens. Ils sont en bonne position pour faire un travail de passeur des idées américaines sur la question. Mais ils font bien plus que cela. Ils offrent des points de vue uniques sur le jeu vidéo.
On pouvait aussi y rencontrer les éditions Fyp qui ont déjà publié de très bons livres sur les mondes numériques. Cultures d’Univers, coordonné par Frank Beau est toujours une aussi bonne introduction aux problématiques numériques. Ils viennent de publier L’évolution des cultures numériques et personnellement j’attends beaucoup des Objets bavards de Bruce Sterling.
Jauss et l’horizon d’attente, Marc Augé et les non-lieux, Csikszentmihalyiflow et le flow… on trouve chez les uns et les autres les même références. C’est vraiment un plaisir d’entendre chez les autres frayer des voies de recherches similaires à celles que l’on explore soi même. Cela fait comme une polyphonie : ce sont les même auteurs, les même références, mais elles sont utilisées différemment.
Une communauté ne se crée par en un seul moment – sauf fait exceptionnel. Mais il est évident que des événements comme ce colloque de Limoges est une étape dans la constitution d’un corpus de savoirs sur le jeu vidéo.
Vivement le level suivant !
P.S. J’ espère que les discussions toujours trop courtes pourront profiter de l’illimité qu’offrent les nuages et se poursuive en ligne. Et surtout, surtout, que les contributions et le matériel de présentation puisse être aussi mis en ligne.
Pour qu’il y ait communauté, il faut des institutions, des rites, des cérémoniels, l’inscrire dans la continuité, développer le sentiment d’appartenance, et ça me semble être une bonne chose ce colloque. Va falloir multiplier les événements de ce genre.
Ahhh ces sociologues ! Des institutions, des rites, des cérémoniels. Mais il y avait tout ça ! :-)
Oui, en effet, une chose qui est bien embêtant est le fait que nous soyons constamment à distance. Nous avons aussi des institutions très différentes qui nous font dériver souvent dans des directions tout aussi différentes. Heureusement que nous pouvons périodiquement nous rencontrer en ligne, via un livre ou en traversant de l’autre côté de l’océan.
Je sais que ça a toujours l’air mieux ailleurs, mais vu d’ici, le québec, ça fait envie ! D’ailleurs, ça me donne envie d’écrire un billet la question que l’on puisse comparer nos positions
Une mailing-list avec les adresses de tous les participants (volontaires) sera mise en place pour pérenniser la communauté en ligne.
Quant à un espace commun pour stocker des ressources (pdf, url, etc.), des mini-groupes se créent de façon éparses sur diigo (comme les Médiations Numériques ou Ludologie) ; c’est déjà un bon début, avec le temps, et au fil des rencontres “physiques”, ça va se fédérer tout seul.
@yann : merci pour la clarté de ton intervention ; même pour un néophyte en psychologie et/ou en jeux vidéo c’était très compréhensible.
Par Saint Tomlinson ! Bravo ! Oui, il faut que le travail se poursuive ! Pliz add me ! Pardon ! Ajoutez moi !
Pour la clarté, j’essaie en effet ne ne pas trop sombrer dans le plaisir de références cryptées qui veulent tout dire et leur contraire et bien plus encore. Ce qui est compliqué avec le travail psychothérapeutique, c’est justement de travailler simplement !
Bonjour,
n’ayant pas pu me rendre au colloque, je voulais savoir s’il y aura un recueil des différentes interventions ? Si tel n’est pas le cas, y a t-il des liens vers des textes des différents intervenants ?
Merci par avance.