Une journée passionnante passée au COPES avec 11 professionnels de l’enfance pour une formation sur les jeux vidéos. Une journée c’est a la fois long et court : je n’ai pas eu le temps de parler de beaucoup de choses : les mouvements de groupe, les trolls, les lurkeurs, la bascule vers le 2.0 sont passés à la trappe. Mais j’ai eu le plaisir de parler des jeux vidéos, de leur histoire (rapidement, avec quelques slides inversés) et de leurs dynamiques.
L’idée que j’ai à coeur de répéter est celle là : les jeux vidéos sont des objets complexes qui peuvent nous ouvrir les portes de nos caves et de nos greniers psychiques. Mais sont aussi des objets dans lesquels nous pouvons y sceller de façon durable des blessures, des souffrances, des incapacités. Ils offrent des médiations possibles, et pour toute personne qui s’occupe d’enfants en difficulté, c’est une occasion de contact possible.Les jeux vidéos ne sont pas en soi des objets de soin. Aucun objet de ce type n’existe, d’ailleurs. Ce qui fait effet de soi, c’est la mise en mot à un autre de ce qui a été engagé avec l’objet.
Les jeux vidéos peuvent être utilisés comme des objets de relation (Thaon, 1988) c’est-à-dire un objet qui donne une forme et une inscription à la rencontre; c’est un objet qui médiatise la relation. Aucune relation de personne à personne n’est aisée, et la rencontre avec un psychothérapeute, aussi chaleureux soit il, n’échappe pas a cette règle. Par ailleurs, la rencontre peut être empêchée par des mécanismes psychologiques ou encore par des modes d’entrée en relation qui sont d’emblée un obstacle au travail. C’est ainsi que l’inhibition de certains enfants est trop importante pour leur permettre un contact avec le psychothérapeute. Pour d’autres, la mise en place d’un transfert d’emblée négatif réduit de beaucoup les marges de manoeuvre du psychothérapeute.
Dans le groupe, plusieurs personnes travaillaient déjà avec des jeux vidéos. Chacun le fait a partir de son métier, avec des cadres, des règles et des objectifs différents, mais l’essentiel est que l’on sente qu’il y a un intérêt croissant vers les jeux vidéo. Nous pourrions transformer ces énergies naissantes en énergie de travail en discutant ensemble de ce que nous faisons avec les jeux vidéos, des cadres de travail que nous construisons, des effets que nous observons. J’avais créé un groupe Yahoo! pour cela : Médiations Numériques. Il reste de travail possible. Si le travail sur les médiations numériques vous intéresse – les jeux vidéos, la photographie numérique, le traitement de texte – inscrivez-vous et discutons ensemble de nos expériences
P. S. Je n’ai pas pu m’empecher de suggérer au COPES d’ouvrir un compte twitter, d’être sur Facebook et de blogger. Je n’ai pas encore parlé de Sim… Je vais finir par me retrouver dans la peau d’un consultant 2.0 !
J’ai animé la formation de cet après-midi au COPES et ce fut un réel plaisir de partager nos connaissances avec des acteurs de terrains qui sont aux prises avec la médiation par le jeu vidéo en institution de soin.
L’idée d’un groupe de travail sur la médiation serait effectivement une excellente idée, même si personnellement je ne l’utilise pas dans ma clinique. D’autres personnes comme M. Stora, B. Virole ou X. Vlachopoulou pourraient t’aider dans cette affaire.
J’ai particulièrement souligné la nécessité d’établir une sorte de grammaire ou de pierre de Rosette qui permettrait de lier les processus psychiques au mécanismes interactifs afin de concevoir une base théorique de la médiation. C’est à dire à quoi correspond psychiquement les opérations tels que le copier-coller, la sauvegarde, l’hyperlien, etc. Je sais que tu t’y attaches avec brio et cela constitue une piste de recherche indéniable.
Peut-être que c’est un début pour le groupe.
Merci aux stagiaires pour leur dynamisme et leur curiosité et aux collègues et amis de l’OMNSH pour leurs interventions.
trés interessant
serait il possible de proposer un calendrier avec le meme type de formations
je serais trés intéressé