Hier, se tenait au Conseil Régional de Bordeaux, la 8ième Conférence Santé organisé par le CRAES-CRIPS Aquitaine. Le thème en était Multimédia et Internet : quels usages, quels enjeux. Serge Tisseron en a assuré la conférence plénière. Comme à son habitude, il a tenu à mettre en avant les aspects positifs des mondes numériques sans en méconnaître les aspects les plus sombre. Il a mis contraste ce qui ne change pas avec l’Internet  : le besoin de valorisation, la nécessité de ne pas être oublié, le besoin de contrôler la relation ; et ce qui change : la représentation de soi, la relation aux autres, le rapport aux images, la relation à l’espace et au temps. Il a repris des thèses développées au fil de ses livres comme L’intimité surexposé ou  Qui a peur des jeux vidéos.

La conférence plénière ouvrait sur une série d’ateliers : 1. Comment développer les usages d’Internet et du multimédia dans les intervention; 2. Les cyber-addictions, de quoi parle-t-on ?; 3. Education aux médias; 4. Travail en réseau, éducation populaire et multimédia.

J’ai eu le plaisir de participer à l’atelier sur "Les cyber-addictions, de quoi parle-t-on" : pour moi, on parle de quelque d’aussi concret que Nessy ou le yéti.  Je ne suis pas le seul à le penser et à le dire; sans doute est ce que je le dis avec un peu plus d’hybriss que les autres. Je pense que l’on ne peut plus laisser flotter dans l’espace public l’idée que les jeux vidéos pourraient être une drogue. Nous avons maintenant 15 ans de recul, des institutions comme l’AMA ont pris position, des professionnels engagé dans le traitement des de l’addiction aux jeux vidéo en sont revenus.

Si j’en crois l’ ambiance de cet atelier, les choses changent peu à peu dans le bon sens.

Les recommandations de  l’atelier "Cyber-addictions, de quoi parle-t-on ?"  ont en effet été les suivantes :

Etre prudent dans l’association des termes addiction et jeu vidéo. C’est encore timide, n’est-ce pas ? Mais c’est déjà un pas dans la bonne direction si l’on pense aux cris alarmistes. La route sera longue car des subventions ont déjà été votée pour des consultations "cyberaddiction" et il faudra bien justifier les sommes versées

Différencier les trajectoires normales et pathologiques. Pour les uns on aura une attitude non jugeante et accompagnante. Une participante a proposé l’exression : "accueillir la culture de l’autre". C’est de cela qu’il s’agit : faire une place en soi à ce presque étranger qu’est l’adolescent, et l’accueillir avec sa culture et ses objets aussi bizarres puissent ils paraître sur le moment. est normal que les adolescents passent par des périodes excessives. Il peut être dommageable de faire de cette période quelque chose de pathologique.

Il est également des trajectoires pathologiques : celles ci  nécessitent une attention plus particulière. Une consultation auprès d’un CMPP, d’une CMP ou en libéral est le premier pas à faire.