Partout des coups de feu, de hache, de gourdin et de poing. Les mondes numériques semblent être une vaste arène dans laquelle on passe le plus clair de son temps à tuer son prochain. Pourtant, la violence n’est pas ce qui motive le plus les joueurs de jeux vidéo. Le succès des jeux vidéo tient au fait qu’ils satisfont des besoins psychologiques de base plus qu’au fait qu’il satisfont des désirs d’agression. En d’autres termes, c’est se tromper que de penser que l’essentiel des jeux vidéo tient dans la satisfaction des instincts les plus bas. C’est très exactement le contraire. C’est parce qu’ils permettent de satisfaire les besoins de compétence, d’autonomie et de relation que les jeux vidéo sont tant joués.

Dans les jeux vidéo, le besoin de compétence est satisfait par le fait que le joueur doit effectuer des taches qui sont un défi suffisant. Elles ne sont ni trop facile, ni trop difficiles. Le joueur évite ainsi l’ennui et l’anxiété due à des échecs trop importants

Le sentiment de liberté laissé au joueur lui permet de satisfaire le besoin d’autonomie. Le joueur est libre de ses mouvements, il peut se déplacer ou il veut et il y a souvent plusieurs façons différentes de réussir les missions du jeu. La customisation de l’équipement du personnage, de son apparence, ou même de l’interface du jeu jouent le même rôle

Enfin, le besoin de relation est satisfait par le fait que les jeux se jouent en ligne et en équipe. Les connections peuvent être temporaires ou plus durables, elles n’en sont pas moins vécues comme importantes pour les joueurs. Par ailleurs, les jeux vidéo permettent de construire des communautés c’est à dire des ensembles de personnes qui se reconnaissent partager la même culture. Le plaisir d’être des gamers se traduit dans des manifestations comme les festivals et les conventions.

Les jeux de tir permettent de satisfaire ces trois besoins fondamentaux. Ils offrent une série de chalenges de difficulté croissante. Ils sont des espaces dans lesquels chacun est libre de ses mouvements et peut choisir son équipement parmi une multitude de combinaisons possibles. Enfin, ils forment de grandes communautés de joueurs ou des connaissances relatives au jeu sont produites et partagées.

Bien évidement, ces trois besoins peuvent être satisfaits par d’autres jeux que les FPS. Pourquoi tant de violence alors ? Il suffit de voir les classements des jeux vidéo pour constater que les jeux de guerre sont les plus vendus. De temps en temps, un jeu de simulation sportive comme Fifa peut se glisser dans le Top 5, mais depuis longtemps déjà les GTA, Assassin Creed et autres Call of Duty tiennent le haut du pavé

Il y a à cela sans doute deux raisons. La première est qu’il en va du jeu vidéo comme du cinéma. Quelques blockbuster trustent les places parce qu’ils occupent habilement l’espace médiatique. Les joueurs jouent a ce qui est poussé devant leurs écrans. Et on rencontre là la seconde raison. les joueurs ne vont pas beaucoup plus loin que ce qui est donné en tête de gondole. Ils manquent donc des merveilles comme Journey, Proteus ou Dear Esther