Les auteurs rapportent les nombreuses questions autour de la notion d’addiction aux jeu vidéo mais maintiennent qu’il s’agit là de situations fréquentes, divers et graves qui nécessitent des prise en charge multiples e t concernés
Ils rapportent qu’il reçoivent depuis plus d’une dizaine d’année des personnes reçues “au motif d’une “addiction aux jeux vidéo”. Un traitement groupal leur est proposé. 60 patients ont été reçus dont trois filles. Les joueurs ne sont pas demandeurs d’aide ce qui est interprété comme déni ou difficulté à changer des patients. A l’issue d’un premier entretien avec le médecin, des consultations d’évaluation individuelle ou familial peuvent mis en place un groupe “entourage de joueurs de jeux vidéo” peut être proposé
Le groupe “entourage de joueurs de jeu vidéo” existe depuis 2007. Le groupe est mensuel, dure une heure et demie, est anonyme et gratuit, est co-animé par un psychiatre et un infirmier. Le nombre moyen de participants est 4.22. Les échanges sont libres. Les participants sont le plus souvent les mères, (90%). Le but du groupe est de permettre une mise en contact de personnes en difficulté avec une situation de jeu vidéo problématique et de transmettre différentes informations
Les soignants aident les parents à “diaboliser” les jeux vidéo, à s’intéresser aux pratiques vidéoludiques de leurs parents. Des événements traumatisants sont notés dans l’historique des joueurs et de leurs familles ainsi que des comorbidités médicales ou psychiatriques. Ils aident aussi à mettre en perspective les intérêts des joueurs, mettent en avant les interventions possibles. Les participants ont généralement un investissement positif du groupe. Cependant, la moitié des participants ne vient qu’une fois.
A partir de 2010, un groupe de joueurs animé par des professionnels de santé a été ouvert mais sa faible fréquentation n’a pas permis son maintien.. Le travail avec les joueurs se fait au sein de l’hôpital de jouer dans des prises en charge séquencées et contractualisées.
Pour les auteurs, les usages pathologiques des jeux vidéo “mettent en tension les sphères relationnelles (…) intra familial” ils jugent important de continuer le travail auprès de ces patients
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L’ ‘article de Rocher et ses collègues est important parce qu’il montre 1) la rareté des cas (60 en 10 ans!); 2) l’importance des dynamiques familiales. Il y a en effet un écart important entre la couverture médiatique de ce trouble. par ailleurs, l’article évoque une “addiction aux jeux vidéo” sans la définir. Il ne permet donc pas au lecteur de se faire une idée fondée sur la réalité des troubles traités, les problèmes pris en compte par le groupe de parole ou des résultats obtenus. L’article est assez caractéristique de la manière vague dont certains addictologues traitent les jeux vidéo en le confondant avec des dynamiques familiales ou en qualifiant d’addiction des expression classiques de la souffrance psychique.
Source : Rocher, B., Caillon, J., Bonnet, S., Lagadec, M., Leboucher, J., Vénisse, J. L., & Bronnec, M. (2012). Les prises en charge de groupe dans l’addiction aux jeux vidéo. Psychotropes, 18(3), 109-122.