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Sophie JEHEL  rapporte une enquête menée auprès d’une centaine de jeunes agés de 15 à 18 ans qui avait pour objectif d’explorer les effets de leur exposition à la pornographie. En effet la facilité avec laquelle il est possible de voir des images pornographiques  suscite des inquiétudes tant chez les parents que chez les professionnels. Les images pornographiques sont rencontrées sur des sites de téléchargement, des réseaux sociaux comme Snapchat, partagées par des amis ou des connaissances ou encore consultées directement sur des sites pornographiques. Sophie JEHEL montre que les jeunes ont des attitudes différenciées devant les images pornographiques. Certains y adhèrent totalement ce qui les amène à consulter compulsivement les sites pornographiques.. D’autres sont indifférent face aux images pornographiques ce qui les amène finalement à ne plus les voir. D’autre évitent les images en fermant les fenêtres ou en se focalisant sur le centre de l’image.. Enfin une dernière catégorie de jeunes sont plus autonomes devant les images pornographiques. Ils se montrent alors capables de choisir, penser et parler led contenus pornographiques

L’enquête recoupe des  résultats d’études américaines. Finkelhor avait par exemple noté que les adolescents étaient au contact avec la pornographie et que celle ci avait finalement peu d’effets. Elle montre également des inégalités sociales. Les filles des milieux aisés sont plus autonomes que celles des milieux populaires.

Les attitudes  devant les images correspondent à des mécanismes de défense. L’adhésion est une traduction à l’identification à l’agresseur. Parce que ces images ont un effet traumatique, le jeune s’identifie aux acteurs. L’indifférence devant les images témoigne d’un travail sur les affects. L’excitation provoquée par les images est annulée pour être remplacée par une pseudo-indifférence. D’autres adolescents ne refoulent pas leur expérience affective mais procèdent par déplacement. Leur regard se focalise sur une zone de l’image qui ne présente pas le danger de trop les exciter. Enfin,  l’autonomie correspond à la reconnaissance de l’effet excitant des images.

Il serait  intéressant de voir si ces attitudes devant les images correspondent à des profils psychologiques particulier, ou si elles sont liées au genre. La manière dont les minorités sexuelles reçoivent et utilisent les images pornographiques mériterait aussi d’être explorée.

L’étude de Sophie JEHEL  apporte une contribution importante a la recherche française sur l’impact des images pornographiques sur les adolescents. Le résultats recoupent des éléments déjà connus et apportent quelques précisions sur les attitudes psychologiques des jeunes devant les images pornographiques