Schneider et ses collègues confluent a l’issue d’une revue de la littérature que le jeu vidéo problématique est lié a des relations familiales de faible qualité.

Pour explorer le rôle des relations familiales dans le jeu problématique, Schneider et ses collègues ont examiné la littérature disponible. Ils ont rassemblé les études portant sur le jeu vidéo problématique comportant des données familiales c’est à dire a) le statut parental, b) la relation parent enfant, c) l’influence des parents sur le jeu vidéo et d) l’environnement familial.

Les 14 études finalement retenues sont très variables du point de vue de la mesure du jeu problématique car elles utilisent des outils différents. La relation parent enfant est le facteur familial le plus étudié

Les principaux résultats peuvent être résumés de la manière suivante :

  • la mauvaise qualité des relation parent-enfant est associé au jeu vidéo problématique;
  • Les joueurs problématiques passent moins de temps avec leurs parents. Ils rapportent plus fréquemment des relations marquées par l’hostilité et ont le sentiment d’être moins aimés.
  • Les joueurs problématiques ont le sentiment de recevoir moins d’attention de la part de leurs parents.
  • Les études longitudinales rapportent que des relations positives parents-enfants peuvent diminuer le risque de présenter des symptômes liés aux jeux vidéo.
  • Plus le lien entre les parents et les enfants est important, plus la fréquence de jeu vidéo pathologique est faible..
  • Les enfants de famille monoparentale et de familles reconstituées ont plus de risque de développer des problèmes autour des jeux vidéo.

Cette revue de la littérature est très importante parce qu’elle fait apparaître des aspects qui sont rarement mis en avant lorsqu’il s’agit de jeu vidéo.. On la retrouve en effet dès les première description du trouble par Kimberley Young. Des années plus tard, après une expérimentation de 18 mois  Keith Bakker a fermé sa consultation pour les “addicts” aux jeux vidéo après avoir constaté que les problèmes relevaient de l’éducation et non de l’addiction. En France, Valleur et Matysiak affirment dès 2003 ”Disons-le clairement, nous n’avons pas connaissance de dépendance ou d’addiction aux jeux vidéo parmi les enfants, mais certains abus, certaines pratiques frénétiques témoignent d’un malaise et souvent d’un dysfonctionnement au sein du cercle familial”. Cette composante familiale ’est donc pas inconnue. Elle est simplement mise de côté pour pousser l’agenda de l’addiction

SOURCE : Schneider, L. A., King, D. L., & Delfabbro, P. H. (2017). Family factors in adolescent problematic Internet gaming: a systematic review. Journal of Behavioral Addictions, 6(3), 321-333.