Wawrzyniak, Michel.

Wawrzyniak, Michel. “Nouvelles addictions et virtualité à l’adolescence.” Perspectives Psy 47.1 (2008): 16-21.

Existe-il de nouvelles addictions liées aux espaces des technologies numériques ? Dans “Nouvelles addictions et virtualité à l’adolescence”, le psychologue et psychanalyste Michel WAWRZYNIAK donne une réponse rassurante. L’addiction au virtuel tient plus à la méconnaissance des adultes qu’à une réalité clinique. Les espaces numériques sont des espaces d’exploration et d’expression de soi que l’adolescent doit transformer avec l’aide des adulte en espace de création de sens et de limites.

WAWRZYNIAK s’appuie essentiellement sur deux auteurs dans sa réflexion. Marc VALLEUR apporte un modèle de l’addiction conçue comme une “modalité existentielle complexe” intégrant les dimensions de dépendance physiologique et de recherche de sens et de limite . Pour VALLEUR, les addictions comportement toujours une dimension ordalique, c’est à dire la mise à l’épreuve de soi.

Pour l’auteur, l’adolescence a un lien particulier avec le registre de la virtualité. Ce lien s’explique par l’existence de deux destins des images qui correspondent à deux imaginaires : la rationalité et la sensorialité qui correspondent au récit fantastique et aux récits féériques (CAILLOIS, 1966). L’adolescent peut tirer parti de cette tension pour explorer et exprimer sa singularité

A l’adolescence, le jeu du virtuel peut être une manière de refuser la nécessité d’établir des limites. Cette position de refus n’est pas nécessairement pathologique car elle aide à élargir les limites de la réalité. Le registre du virtuel apporte un nouveau type de rapport au monde en offrant des possibilités d’exploration de soi comme peuvent le faire les poètes et les romanciers

Le goût de l’adolescent pour l’expérimentation se déploie dans une offre sociale ou les nouvelles technologies numériques aiguisent ses potentialités et ses compétences.

WAWRYNIAK se montre rassurant vis à vis du risque de déréalité provoqué par le virtuel. L’isolement de l’adolescent face aux objets numérique est plus une absence à sa famille qu’une absence au monde. Les demandes d’aide  par rapport à l’Internet et aux jeux vidéo témoignent du fait que ces pratiques ne sont pas encore intégrées par les parents. Avec VALLEUR et TISSERON, il réfute l’idée d’une nouvelle dépendance aux jeux vidéo et appelle les adultes a prendre la place de “témoins vigilants” auprès des adolescents afin de les aider à ce que l’expérimentation et l’expression vécues dans les espaces virtuels puissent devenir un espace de relation avec les adultes.

Deux points ferment le texte. Le premier est le rappel que l’utilisation du diagnostic doit toujours être faite avec prudence à l’adolescence afin d’éviter de transformer des explorations en un problème effectif. Le second est un appel à construire un métapsychologie qui prend en compte la présence virtuelle