J’ai eu le plaisir de discuter à la Cantine des idées que je peux avoir sur l’Internet en général et les groupes en ligne en particulier. L’exposé était divisé en quatre grandes parties. Une partie introductive sur ce qui m’a conduit à étudier les groupes en ligne; une partie faisant le parallèle entre le rêve et le cyberespace; une partie sur les dynamique des groupes en ligne.
Les discussions qui ont eu lieu sont riches de pistes de recherche.
D’abord, le constat que l’Internet a changé. Les groupes fermés que l’on connaissait avec les newsgroups et les groupes de diffusion ont éclaté avec le Web 2.0. Dominique Cardon a mis l’accent sur le fait que nos pratiques sont de plus en plus réticulaires et que les hiérarchies verticales que nous connaissions sont beaucoup moins apparentes.
Le troll est il un hacker ? nous a amené a rediscuter de la préhistoire du hacking. Antonio Casilli a apporté une figure chère à mon cœur, le phreaker, tandis que Dominique Cardon rappelait qu’historiquement le hacker était lié à Unix et que toute communauté se construit des récits de fondation.
C’est précisément la piste sur la quelle je travaille en ce moment, en partie grâce un livre conseillé par Antonio Casilli : en s’appuyant sur des héros de différentes mythologies, Lewis hyde fait émerger la figure du trickster, du trompeur, du malicieux, et montre comment les tours de Hermès ou Legba sont finalement créateurs de culture. Il y a sur le réseau une pratique et une figure qui est très proche du tricsker de Lewis Hyde : c’est celle du faker. Les mondes numérique ont toujours produit du faux et de la tromperie et, de mon avis, ces tromperies sont des richesses que nous devon garder. Ce sont toujours des façons de faire autre chose avec la même chose de la même façon que le bricoleur construit quelque chose avec de ce dont il dispose. On aurait donc deux figures, d’un coté le Troll, figure sombre, nocture, disruptive du tricsker et de l’autre le Hacker, solaire, diurne, bâtisseur.
La question du narcissisme a été discutée avec Thomas Gaon. Devenons-nous tous de plus en plus narcissique ? La thèse de la Generation Me correspond pas aux enfants que je peux recevoir ou que je peux observer autour de moi. Je trouve que le enfants d’aujourd’hui sont au contraire plus soucieux du sort des autres que la génération de leurs parents au même âge. Nous n’avons pas non plus affaire a la génération la plus bête Par contre, il est possible qu’au moment ou l’espérance de vie s’étend considérablement, qu’une partie des parents se retourne contre les enfants et lui reproche projectivement ce qu’ils sont précisément en train de faire. Cela dit, la question du narcissisme reste ouverte surtout dans ses rapport avec les processus de subjectivation – ce que j’ai appelé la légendarisation de la vie quotidienne– et l’extimité
Mon idée est que nous produisons sur le réseau des discours collectifs. Ces discours sont constitués de la même façon que ceux de l’énonciateur individuel : la sélection et la combinaison y sont les principales opérations. Les discours produits ont la forme de mèmes, de grand récits qui fondent les mythes et les légendes de l’Internet, de photos et de vidéos virales. Il nous manque encore le récit suffisant pour le percevoir mai je pense que ces discours collectifs existent jusque sur les réseaux sociaux. Dominique Cardon mettait le point en discussion et je lui accorde que ce n’est jusqu’à présent qu’une hypothèse. Je le rejoins sur le fait que les liaisons faibles sur lesquelles nous basons nos interactions en ligne ont complètement modifié les paysage du cyberespace. Que devient Ego dans un monde ou un lien peut aussi facilement être détruit ou créé ? Que devenons-nous dans un monde ou tout semble être une question de choix personnels ?
Nous avons aussi discuté de la viralité. Comment se constitue-elle ? S’agit il “simplement” d’une question de masse critique : a partir d’un certain nombre de pages vues/RT, la transmission s’emballe et devient virale ? Est ce que nous avons avec les phénomène viraux quelque chose de similaire à la rumeur ? Qu’et ce qui pousse un individu a faire suivre auprès de ses contacts un contenu ? Je pense que c’est là très exactement le type d’objet de recherche qui nécessite des points de vue plurisciplinaire. car personne n’en viendra à bout tout tant le phénomène est complexe.
Je vous laisse avec le texte. N’hésitez pas a me donner votre avis !
Dynamique Des Groupes en Ligne – Yann Leroux – La Cantine 16 Juin 2010
Yann,
Ma mémoire me fait défaut mais je crois j’ai l’impression que l’on a abordé la question : “un hacker est il un troll” plutôt que “un Troll est il un hacker ?” non ?
Cédric
@Naux Tu as tout à fait raison : la question était bien “le hacker est il un troll”
Il m’a manqué un seul point dans ta presentation : celui de l’anonymat. Comment traiter cette question et son impact dans la vie d’un eGroupe ?