La question de la race a fait une apparition sur Twitter après un billet publié sur Slate dans lequel Farhad Manjoo exposait Comment les noirs utilisent Twitter . Les noirs, explique Farhad Manjoo, ont les hastags les plus intéressants à suivre. Ils sont plein d’humour, et surtout utilisent Twitter comme un espace communautaire.
Le temps où “Sur Internet personne ne sait que tu es un chien” semble totalement révolu. La facebookisation du a imposé l’exposition des visages sur l’Internet. Le temps ou mettre en ligne une image de soi ou son numéro de téléphone était déplacé semble résolument derrière nous. Le réseau était alors célébré pour ses vertus démocratiques : pas d’image, donc pas de préjugés quand à la race ou le sexe. L’Internet était alors la méritocratie parfaite.
Bien entendu, il s’agit là d’une position idéologique. Elle repose sur le postulat d’une communication parfaite de personne à personne que certains éléments extérieurs viendraient brouiller un peu comme un bruit de fond sur une ligne téléphonique peut altérer une conversation.
L’idée selon laquelle certains trending topics sont “noirs” est également un biais idéologique. Le noir de Twitter de Farhad Manjoo est un noir tout au plaisir de l’oralité : il est à l’aise dans les joutes verbales (on se souvient qu’avant il était doué pour la musique et le chant), il est séducteur, et bien entendu volontiers salace.. Il est aussi un être communautaire : il est dans Twitter comme il était dans le Bronx : en gang, protégeant ici son hastag, là son territoire. Il est ainsi, de toute éternité, parce que noir.
On se rassurera (ou pas) en se disant que dans le cyberepsace, les stéréotypes ont aussi droit de cité.