J’ai vu passer dans ma timeline ce tweet de @DrMorisset qui a retenu mon attention.
Vu la cascade de RT, je ne suis pas seul à avoir été frappé par la métaphore. Elle croque en quelques mots des traits essentiels de Twitter dans lesquels beaucoup peuvent se reconnaitre. D’abord l’ambiance festive : sur Twitter, on se tutoie volontiers, l’ambiance est plutôt bon enfant, et on est pas avare de coups de main. Ensuite, l’incertitude. Si quelque uns savent pourquoi ils ont embarqués, personne ne peut dire quelle est la destination finale d’une part parce que Twitter est assez discret sur ce domaine, et d’autre part parce que l’expérience nous a appris que la vie d’un service pouvait décliner rapidement.. Nous sommes donc sans capitaine, ce qui est exaltant parce que cela nous laisse avec l’idée que nous somme maitres des lieux. Mais c’est aussi inquiétant parce que personne ne trace la route. Ce que la métaphore dit, c’est que nous sommes finalement sur le Titanic : nous faisons la fête mais la catastrophe est peut être proche.
Les groupes fabriquent souvent des métaphores pour se définir et se donner l’occasion d’explorer leur propre fonctionnement. Aussi, ai-je trouvé très intéressant de voir que sur Twitter, cette fabrique existe aussi.
J’ai cherché d’autres métaphores de Twitter. Toutes n’ont pas fait l’objet de RT mais cela ne signifie par pour autant qu’elle ne peuvent pas fonctionner comme représentation de groupe. Il suffit en effet que le tweet de la personne ne porte pas, soit qu’elle ait un réseau trop petit, soit qu’elle ait une influence trop faible.
Ces métaphores restent cependant intéressantes, car elle sont une manière de comprendre ce que peut être Twitter : un lieu de solitude dans lequel on entend une voix autre qui est aussi la sienne. Les mythes de Narcisse et Echo sont ici convoqués. Mais les représentations peuvent aussi aller vers la destructivité : Twitter, c’est comme une tornade. C’est aussi un espace social, un lieu de rencontre et de plaisir ou l’on partage le même air enfumé dans lequel on se doit de filtrer ce que l’on reçoit en partie parce que les tweets peuvent aussi être piques acérés.
sauf que pour être rigoureux, ce sont des comparaisons, pas des métaphores :)
Euh… une métaphore est une comparaison. Ou dois je réviser mes figures de réthorique ?
Si on veut chercher la petite bête, ça n’est pas la même chose ; la métaphore remplace les termes, la comparaison utilise un outil de rapprochement (“comme”, “pareil à”…), donc est un peu moins forte d’un point de vue stylistique. Mais vraiment, une fois encore, c’est pour chercher la petite bête (j’aime bien chercher la petite bête)
Twitter est un espace public et à ce titre il est intéressant de constater que les personnes qui viennent s’y épancher ont souvent du mal à accepter qu’on puisse accueillir leurs complaintes avec cynisme.
l’espace public est souvent mal utilisé