imageLe site webecologyproject vient de mettre en ligne les premiers chiffres sur Chatroulette. il s’agit d’une estimation faite a partir d’un sondage portant sur 201 sessions et sur 30 “interview”. Les chiffres sont donc a prendre avec beaucoup de réserves.

Les chiffres donnés ont de quoi surprendre puisque que chatroulette ne comporterait que 5% d’exhibitionnistes, ce qui ne correspond pas à l’idée que l’on s’en fait lorsque l’on utilise le site. Il y aurait 13% de filles et 87% de garçons

 

Des communautés en ligne aléatoires.

L’idée des auteurs est que les dispositifs comme Chatroulette correspondent à une nouvelle tendance du web. Ils permettent en effet de construire des “communautés en ligne aléatoires” dans lesquelles la mise en relation se fait par le dispositif et non en fonction des choix de l’usager comme dans les sites de réseaux sociaux. Ces “communautés en ligne aléatoires” serait le pendant des communautés qui se forment dans l’espace physique dans les foires ou les boites de nuit

Ces communautés aléatoires devraient avoir au moins trois effets sur chatroulette. 1. La première est de diminuer les contenus sexuels et d’augmenter les interactions visant à susciter de l’émotion (peur, confusion…) ou encore les contenus créatifs. Les contenus sexuels devraient s’éteindre d’eux même tout simplement parce que la probabilité de trouver un contenu sexuel va diminuer. 2. La consolidation des contenus non-sexuels sera encouragée par la tendance des communautés à créer des codes communs. L’existence d’un blog comme catroulette modifie les comportements dans chatroulette puisque les possesseurs de chat sont poussés a mettre leur animal de compagnie devant la webcam  3. Enfin, des célébrités devraient apparaitre. Cette célébrité sera construite sur la différence et la répétition. Il faut en effet que l’utilisateur soit suffisamment différent de tous les autres, et qu’ils soit suffisamment présent pour être identifiable par le maximum de personnes

 

il est a peu près évident que si chatroulette dure suffisamment longtemps, la force de l’imitation donnera lieu à la production de pratiques communes. On verra alors certainement des chat et des masques de Darth Vador. Mais d’une part, la force de l’imitation est aussi ce qui peut pousser les exhibitionnistes à se maintenir ou à se multiplier. La diminution des contenus sexuels ressemble à un vœu pieux des auteurs. D’autre part, des pratiques communes aussi ténues que “montrer son chat à la webcam” ou “porter un masque” me semble bien insuffisant pour constituer des communautés pérennes, c’est à dire des ensembles suffisamment investis par des individus pour qu’ils acceptent d’y passer du temps et de l’énergie psychique.