Que se passerait-il si notre culture avait depuis toujours baigné dans les matières numériques et que de nouveaux objets ? Sur Psychologik, j’ai essayé de donner un aperçu des commentaires que l’on pourrait rencontrer. Il me semble en effet que les points de vue que nous avons sur l’Internet et les jeux vidéos nous renseignent souvent plus sur les préjugés que nous avons sur nos anciens médiateurs que sur les caractéristiques des nouveaux médiateurs.
Le livre est un objet tellement banal que nous avons tendance à en oublier la complexité. J’ai trouvé via Amar Lakel une vidéo racontant une première rencontre avec le livre tel que nous le connaissons. Le livre est un objet tellement banal que nous avons tendance à ne plus voir sa complexité. Il a profondément changé le rapport a la mémoire, au savoir, à l’autorité. Le livre a bouleversé notre société et ces bouleversements se sont accélèrés lorsqu’il a pu être produit en masse
http://www.facebook.com/amar.lakel
Rappelons nous Mc Luhan :
"Nous ne sommes pas plus préparés à affronter la radio et la télévision, dans notre milieu alphabétique, que l’indigène du Ghana à affronter l’alphabétisme qui l’arrache à son monde tribal collectif et l’échoue sur les rivages déserts de l’individualisme"
Nous ne sommes pas plus préparés à affronter le réseau. Nous sommes même certainement moins préparé que l’indigène du Ghana car le réseau nous frappe alors que nous sommes déjà en ordre dispersé, que nous n’avons aucune idée des changements que le réseau produira a long terme pour les individus et les collectifs et que nous n’avons pas encore mis en place de canaux de diffusion du savoir faire/être avec les matières numériques (la littératie chère à Olivier Le Deuff)
je l’avais oublié cette vidéo ! merci de me la ramener en mémoire
Bonne année, il n’est pas trop tard.
A propos de la lecture, je me souviens d’un numéro de L’Histoire sur les Chevaliers (qui a été publié depuis en livre de poche). Un article en particulier portait sur les “dangers de la lecture” tels qu’ils étaient perçus au moment de la Renaissance (lien ici : http://www.histoire.presse.fr/content/2_recherche-full-text/article?id=5747 ). L’auteur évoquait en particulier les réactions négatives à l’égard des romans de chevalerie, et surtout du plus célèbre d’entre eux, Amadis de Gaule, le premier best-seller européen.
En gros, ce roman était tellement populaire qu’il existait des recueils pour “parler comme dans Amadis”, et que le roman avait fait l’objet de peintures et d’opéras (dont “Amadigi” de Haendel). Mais il faisait également l’objet de vives critiques parmi certaines personnalités politiques du temps.
Ceux-ci accusaient “Amadis de Gaule” de pousser la noblesse à se réfugier dans les romans de chevalerie et ainsi perdre le contact avec le réel. Ils le rendaient également responsables de la récente épidémie de duels parmi les jeunes nobles, qui auraient pris l’habitude de régler leurs différents comme les chevaliers des romans (c’est-à-dire par l’épée, sans négocier).
Et il se trouve que “Don Quichotte” est à l’origine un livre destiné à “ruiner le crédit” des romans de chevalerie en les pastichant et en les ridiculisant. En témoigne le personnage de Don Quichotte lui-même, un hidalgo qui à force de lire de tels romans, à fini par confondre fiction et réalité, puis se prendre lui-même pour un chevalier. L’ancêtre des no-life, en quelque sorte.
J’aimerais bien écrire un article sur le sujet, quand j’en aurai le temps (comme d’hab’).