Les institutions éducatives et de soin ont beaucoup à gagner à être en ligne. D’une part, parce que elles peuvent y travailler autrement les questions qu’elles travaillent habituellement dans le monde hors ligne. D’autre part, parce que la littératie numérique est devenue un enjeu de culture. Nous ne sommes pas tous égaux devant l’internet, et l’idée d’un digital native connaissant naturellement des dispositifs techniques commence à régresser. Ce qui apparait, c’est une autre fracture numérique.

Pourquoi être en ligne ?

D’abord parce que les matières numériques sont devenues des briques essentielles de notre vie culturelle. Les plus jeunes y passent de plus en plus de temps, et y trouvent des occasions de loisir et d’information. Depuis une paire d’années, les boomers ont commencé à investir l’internet, et s’en servent principalement pour être en contact avec leurs proches et créer/retrouver des liens sur les réseaux sociaux.

De leur coté, les professionnels de la relation ont un usage de l’internet. Ils utilisent principalement le mail pour communiquer, ou se servent de dispositifs numériques comme médiation. Malheureusement, ils utilisent la plupart du temps une adresse mail privée, ce qui a le grand désavantage de mélanger la vie privée et la vie professionnelle. Avoir une présence en ligne permet a une institution d’organiser la présence en ligne de ses employés.

 

Comment être en ligne ?

Cela  peut être fait de deux manières :

  1. en leur donnant une identité clairement identifiable avec la structure prénom+nom @ nom_de_l’institution. Le mail est “la mère de tous les réseaux sociaux”  selon l’heureuse formule d’Emilie Ogez; il est à la fois un lieu privé et réservé et une voie de communication.
  2. en utilisant des dispositifs d’écriture en ligne rattachés au nom de l’institution : le blogue, le wiki, Twitter en sont les principaux

Le blogue est le premier dispositif pour créer une identité en ligne. C’est à la fois un point de départ et de convergence. Le  blogue d’une institution éducative ou de soin publiera des billets sur la vie institutionnelle. On y trouvera une présentation de l’institution dans la classique page Qui sommes nous ?, mais tout le blogue est reflète l’identité de l’institution. Le rythme de publication des billets, leurs styles, le fait qu’ils soit animé par un ou plusieurs auteurs sont autant d’éléments d’informations sur le fonctionnement de l’institution.. A coté des billets sur l’institution (qu’y fait-on ? quand peut-on avoir accès au service ? qui y travaille ?) on trouvera des billets qui donnent qui donnent des éléments d’information autorisée sur des sujets qui intéressent le public accueilli. Cela peut être une information sur la santé, ou sur les droits des usagers ou encore un lien vers un contenu ou un autre blogue. Le blogue sera alors une plate-forme de veille efficace sur des sujets spécifique. Relié a d’autres blogues, il formera une puis plusieurs blogosphères éducatives et thérapeutiques dans laquelle on pourra s’orienter pour s’informer. Le blogue permet également de suivre la mise en place d’un projet, de ses prémisses à sa réalisation, et de recueillir à chaque étape un feedback. Il constitue ainsi une mémoire de la vie institutionnelle.

Le blogue est donc une interface supplémentaire entre l’institution et les publics et entre l’institution et elle même. Il offre des occasions de nouvelles médiations dont il serait dommage de se priver

Le wiki peut être un dispositif très efficace pour travailler en ligne. Un wiki fonctionne grâce a la coopération et aux expertises des uns et des autres. Un page wiki est facilement éditable et modifiable. Elle peut facilement être mise à profit pour récolter des connaissance et les mettre en valeur. Cela est particulièrement utile pour de personnes ou des groupes de personnes se pensant comme ne possédant aucun savoir valable.C’est un lieu de collecte, d’explicitation et de valorisation des savoirs qui ne se savent pas.

La force de Twitter c’est le temps présent; Il permet de se sentir à la maison lorsque l’on est pas à la maison. C’est un dispositif qui donne un fort sentiment de présence et il peut être utilisé à l’occasion de sorties, par exemple, pour rester en lien avec d’autres ou faire connaitre faire trace. Une sortie à un musée sera ainsi twittée, ce qui donnera après coup un matériel supplémentaire pour reprendre ce qui a été vu et expérimenté. Il est évident que le plus intéressant est de multiplier les points de vue sur la sortie et de comparer ainsi ce qui a retenu l’attention des uns et des autres. A coté de cette aspect “bloc note” pour toute personne en difficulté avec l’écrit, la limitation a 140 caractères est une aide appréciable.. Il est beaucoup moins impressionnant de se retrouver devant que devant une page blanche.

 

Aucun dispositif ne peut répondre totalement à tous les besoins d’une institution : certains sont uniquement publics, et n’offrent pas la protection d’un espace privé, certains sont synchrones, et nécessitent la réunion de tous au même moment, d’autres ne permettent pas la conservation des messages etc. Il faut donc utiliser plusieurs dispositifs en fonction des effets que l’on recherche.

La littératie numérique n’étant pas un bon naturel, on se servira également de ce que les apprentissages numériques se font dans la vicariance : c’est en faisant que l’on apprend, c’est en regardant que l’on apprendre des autres.

 

Nous avons dans les mondes numériques des occasions de faire ce que nous faisons dans nos institutions éducatives et thérapeutiques : faire savoir, faire connaitre, créer et maintenir des liens, favoriser l’accès à la culture…,