Internet s’est longtemps présenté comme un ingrédient de la démocratie. On a même pu faire remarquer que la l’internet était un ferment démocratique. Cela a pu susciter quelques inquiétudes chez les didacteurs et autres candidats au coup d’état. Or, loin d’empecher leur action, les réseaux sociaux peuvent très bien relayer leurs idées pour peu qu’ils suivent quelques conseils de base.
Ouvrez des comptes sur les réseaux sociaux. Profitez de notre méfiance vis à vis de toute hiérarchie et de notre goût l’égalitarisme. Nous sommes tous égaux, et les dictateurs aussi égaux que les autres. N’hésitez pas à vous joindre à la conversion. Ce que vous dites n’a pas d’importance, nous serons de toute façon flatté de n’importe quelle interaction.
Maintenez les réseaux sociaux ouverts. La plus grande erreur serait de fermer les réseaux sociaux. D’une part parce que vous n’arriverez pas a les fermer tous. D’autre part parce que vous vous priveriez d’un grand avantage. Les réseaux sociaux inonderont le monde d’informations qu’il ne pourra pas digérer. Les médias traditionnels finiront par se laisser entraîner dans la farandole du temps réel. Ici commence un effet intéressant pour vous. Vous n’aurez plus à craindre les enquêtes en profondeur qui analysent les raisons des mouvements sociaux auxquels vous faites face. A la place des analyses et autres dossiers, les médias utiliseront les réseaux sociaux comme des sources fiables.
Connaissez votre réseau social. Un réseau social est tenu par quelques individus qui produisent la majorité du contenu. Il suffit de les reprérer. Vous devez avoir dans vos université un analyste de réseau social qui pourra faire ce travail. Repérez ceux qui reçoivent le plus de liens et ceux qui en forment le plus (in/outdegree). Repérez également ceux qui sont à l’articulation de plusieurs communautés (hubs). Repérez également les zones les plus denses du réseau social (cliques)
Infiltrez le réseau. Utilisez les techniques éprouvées par les trolls depuis des générations. Un première vague d’information sera démentie par des personnes infiltrées. Nous nous féliciterons alors de notre esprit de ruche, de notre intelligence collective, de la rapidité avec laquelle nous trions et hiérarchisons l’information. Nous porterons aux nues ceux qui nous ont ouvert les yeux et nous les suivrons… les yeux fermés. Vous aurez alors un nouveau canal de diffusion de vos informations.
Comptez sur les leader d’opinion des réseaux sociaux. Les authorities, c’est à dire ceux qui ont le plus de liens entrants ou sortants, sont votre première cible. Donnez leur l’information que vous souhaitez les voir diffuser. Pour les hubs qui connectent plusieurs communautés, vous pouvez tenter de les éléminer. Si vous y arrivez, le réseau sera coupé en deux. Les individus les plus importants sont ceux qui sont les plus centraux.
Médiatisez votre action. C’est au final la règle de toute votre action. Ne craignez pas la publicité de l’Internet. Produisez la. Produisez la en une quantité telle qu’elle deviendra votre refuge le plus sur.
les didacteurs? je suis bien d’accord sur la tyrannie de la didactique, parfois, mais je ne suis pas sûre que ce soit bien le sujet! Enfin encore un très beau néologisme, je le place nº2 après le digiborigène.
didacteurs ! Je le garde, il est joli :-)
C’est un acte manqué réussi? Je faisais référence à ça:
“Cela a pu susciter quelques inquiétudes chez les didacteurs et autres candidats au coup d’état.” (paragraphe 1)
;P