“Web 2.0 emerged primarily after thedotcom crisis” Søren Mørk Petersen, Loser Generated Content : From Participation to Exploitation

Le Web 2.0 a principalement émergé après la crise des dotcoms

Beaucoup de choses ont été dites a propos du Web 2.0 mais c’est la première fois que je vois mis de façon aussi directe et aussi saisissante l’émergence du Web 2.0 et la crise qu’a traversé les dotcoms. Søren Mørk Petersen montre que le Web 2.0 est aussi une mutation d’un modèle économique qui avait porté quelques sociétés – les dotcoms – à des sommets hallucinants. Cependant beaucoup s’étaient montrées incapable de vendre des biens en ligne – d’ou la crise. La mutation a consisté à organiser et vendre ce qu’Internet fait faire le mieux : le hype et le buzz. Le tour de force – d’aucuns diront le tour de passe-passe – a consisté a laisser les usagers produire le contenu et à utiliser ce contenu pour produire de la richesse.

Søren Mørk Petersen en donne plusieurs exemples : Google, AOL, le contenu généré par les utilisateurs, les blogues et les sites de réseaux sociaux. Je ne reprendrais que les deux premiers exemples

Google :  le rachat par Google des archives de DejaNews lui permet de valoriser des années de conversations sur Usenet. L’interface proposé par Google ne permet plus de faire la différence entre les Google groupes et Usenet. Créé en 1979 par quatre étudiants, Usenet a été pendant longtemps le coeur de la vie en ligne. C’est un espace qui n’est pas sans faire penser à la blogosphère d’aujourd’hui. La hierarchie y est décentralisée : chacun peut administrer son propre serveur Usenet, et chacun peut écrire ce qu’il veut.

AOL : en 1999, quelques internautes ont assigné AOL en justice. Ils demandaient au FAI une rétribution pour toutes les heures qu’ils avaient passé à animer les forums AOL, apportant du contenu, créant et soutenant les conversations, construisant le sentiment d’une communauté. L’enquête a été a été fermée en 2001, sans qu’une réponse de l’état américain ne soit apportée. Elle est pourtant plus que d’actualité : a qui appartient le contenu produit sur Facebook, Flickr, dans les MMO ? A qui appartiennent les machiminas ? Appartiennent ils à ceux qui les produisent, déplacent, aggréent, lisent ? Ou appartiennent ils aux éditeurs de jeux et aux sites de réseaux sociaux ou ils se produisent ?

Ce que dit Søren Mørk Petersen a propos du rachat par Google des archives de DejaNews

This strategy can be charaterized as a reterritorialisation of free labour into a capitalistic structure of profit making

Cette stratégie peut être caractérisée comme reterritorialisation du travail libre dans une structure capitaliste de rénumération

peut facilement être étendu a l’ensemble de l’Internet d’aujourdhui, de la bloosphère aux sites de réseaux sociaux en passant par les folksonomies. Tout le système est basé sur la captation des contenus produits par les internautes. Ajouter un contenu sur Internet, que ce soit un commentaire à un billet sur un blo, une image sur Flickr, son parcours professionnel sur Lindedkin, c’est créer des un lien avec la pointe du système capitaliste. Et ce lien s’approfondit au fur et a mesure que les relations que l’on noue avec d’autres humains se construisent.

Dans les nuages, la matière première du capitalisme, ce sont nos relations sociales.