Vous le verrez sur tous les média : à la Noel 2009, Amazon a vendu plus de livres numériques que de livres papiers. C’est vraiment une étape décisive dans l’histoire de l’humanité, car cela veut dire que le numérique n’est plus l’affaire de quelques passionné éparpillés au quatre coins du monde mais qu’il est devenu chose commune. Nous devenons une majorité à être au contact de cette matière. Elle nous relie. Elle nous divise parfois. La façon dont elle sera partagée fera le sort de sociétés entières.
A chaque fois qu’une société humaine a changé la façon dont elle produisait, stockait et diffusait l’information, il y a eu des changements majeurs à l’échelle de l’humanité. L’invention de l’écriture, quelque part dans le bassin fertile vers – 3300 ans avant J.-C. est souvent donné en exemple. Avec l’écriture, viennent toute une série de changements : l’agriculture, la ville, la loi… Elle mature lentement jusqu’au 15ieme siècle avec l’imprimerie de Gutenberg explosant alors en une série de changements que l’on connait sous le nom de Renaissance. Mais que serait l’écriture sans la tablette d’argile, le volumen et le codex ? Que serait l’écriture sans le support sur lequel elle s’écrit ? Que serait l’écriture sans le tissu et le papier, ces matières premières d’humanité ?
Les matières premières d’humanité
Tissu et papier sont en effet les deux matières premières de l’humanité. Se couvrir, recouvrir ses morts, c’est déjà afficher son statut d’animal dénaturé, c’est se dire comme singe nu. C’est à la fois se différencier et se rapprocher de l’animal dont on a pris la peau
Lorsqu’il se fait bannière ou drapeau, le tissu rassemble. Teint, que ce soit par impression ou teinture, ses couleurs et ses motifs disent le chatoiement des émotions ou l’opulence. Lorsqu’il ne l’est pas, il se présente comme signe de simplicité ou d’humilité. En contact avec la peau, il sait nos mouvements intimes tandis que sa face externe présente les signes de prestige ou de pauvreté. Les tissus de prière nous mettent en contact avec le divin tandis que d’autres tissus nous mettent contact avec le désir dans ce qu’il a de plus charnel
Le papier nous accompagne également dans tous les aspects de nos vies. Il nettoie nos excrétions, enveloppe nos aliments, forme les murs de nos maisons et recueille nos pensées qu’elles soient brouillonnes ou qu’elles prétendent à l’autorité de la chose imprimée. il supporte les récits qui fondent une identité, un groupe familial, une société ou une nation. Il est ce vers quoi on revient pour s’assurer de la chose dite.
Le tissu et le papier ont été moteurs de progrès industriel. D’immenses industries se sont organisées autour de leur production et de leur diffusion, amenant des changements sociaux profonds dans les sociétés.
Le tissu et le papier sont porteurs de codes donnant aux générations leurs identités collectives et individuelle. Le jean en est une figure exemplaire. La lente disparition du papier au fil du temps et son remplacement par le mail en est un autre exemple.
Le tissu et le papier nous rendent le monde intelligible : tous deux nous aident a penser les déchirures, les séparations, les enveloppements, les protections, la mémoire…. Ce sont des miroirs sensibles du temps qui passe, de nos émotions, et de nos pensées. Ils nous sont éminemment précieux car ils nous offrent des métaphores pour penser le monde et l’humain.
Le numérique, troisième matière cognitive.
Si l’on prend appuis sur ce qui précède, on comprend que le numérique est la nouvelle matière à penser de l’humanité.
Le progrès industriel. Le numérique a été porté par une aventure industrielle à nulle autre pareille. Entre l’ENIAC de 1946 et les ordinateurs d’aujourd’hui, les innovations ont été exponentielles que ce soit du point de vue de des capacités de stockage ou des vitesses de cacul. L’accélération est telle qu’un ordinateur est déjà obsolète lorsqu’il sort du magasin !L’industrie de l’ordinateur personnel, à laquelle personne ne croyait, a soutenu le développement de l’industrie du jeu vidéo et toute une culture, dont la figure de proue est le geek, a largement débordé des écrans de jeu pour devenir banale.
Les identités individuelles et collectives. La plasticité de la matière numérique en fait un excellent candidat pour exprimer et travailler les états du self. Les matières numériques nous mettent en contact avec les autres davantage et plus souvent que le monde pré-numériques ((ce qui signifie que nous sommes aussi davantage en danger d’être moins connectés qu’auparavant.)) Nous disposons individuellement d’outils qui il y a 20 ans était si onéreux qu’ils étaient entre les mains des studios de cinéma. Les images, et les imaginaires, sont reconfigurés, donnant naissance à des mêmes qui parcourent les espaces sociaux((dernier exemple en date, le lipdub des jeunes de l’UMP.)).
Un monde intelligible. Les capacités de stockage des machines ont atteint un tel niveau que nous sommes maintenant assurés de pouvoir disposer d’une vie entièrement digitalisée.. Ainsi, un projet comme My Life Bits qui était à l’origine un projet de recherche high-tech est maintenant à la portée de chacun. Que faisons nous d’autre que de documenter nos vies avec nos updates Facebook et Twitter ? Le numérique nous sert déjà de mémoires individuelles et collectives. Mais d’ici une génération, ces mémoires individuelles deviendront pleinement des caves et des greniers dans lesquelles des enfants viendront chercher des signes de vie de leurs ascendants.
Cela ne passera pas sans crises. L’industrie de l’information est mise à mal par les matières numériques et un dispositif comme le Kindle d’Amazon permet a un tiers d’avoir accès aux bibliothèques individuelles, ce qui ne manque pas de poser quelques problèmes. Des événements comme #amazonfail ou #balloonboy nous montrent combien ces matières sont efficaces dans la contagion des émotions. Mais cela se passera. Cela est même déjà passé : amazon vend plus de matières numériques que de papier.
Il va maintenant nous falloir apprendre a faire et à penser avec ces matières numériques.
Total Recall,
une horreur pour le monde des idées, l environnement, la vie privée,un paradis pour la CIA
américain quoi
Allons (-: la littérature qui s’écrit sur des ordinateurs est elle moins belle que celle qui s’est écrit à la machine à écrire ou à la main ? La vie privée est elle plus menacée depuis l’Internet ? Les gouvernements sont ils plus autoritaires avec le réseau ?
*
Je suis fervent de twitter et internet, mais je ne suis pas naïf.
La vie privée est menacée,et définitivement celle des jeunes sur facebook.
Par ailleurs , combien de développeurs sont en possession de nos codes chez twitter, je crois me rappeler qu ils sont plus de 35000 si je ne me trompe.
Sûr que les gouvernements ont la vie plus facile pour épier ce qu ils croient utile de surveiller.
Les démocraties commencent seulement à se doter de législations internet. #protection des donnees
Tout progrès technique est à double tranchant, faut pas se faire des illusions, vigilence s impose
Je ne me pense pas naif non plus. Mais je ne pense pas que la vie privée des jeunes soit menacée par FB. Il ne faut pas oublier que ce que nous appellons “vie privée” et que nous chérissons comme quelque chose de sacré et d’immémorial date pour sa plus grande part… des années 50 !
S’il y a une chose qui m’inquiète, et la je pense que l’on se rejoint, c’est le recul des gouvernements. Quel gouvernement a compris ce qu’est l’Internet ? Je ne parle pas de dispositif légaux pour cadrer le réseau, je parle de la mise en place de dispositifs pour aider la vie sociale et politique.
Il y a cependant quelques raisons d’espérer. On voit émerger des dispositifs de ce type, mais ils restent encore timides. Je pense a des sites comme http://www.opensecrets.org/ ou http://tweetminster.co.uk/ qui apportent un peu de politique sur le réseau.
hum. Je n’ai rien contre le reste de l’argumentation, mais l’argument de l’introduction semble plus que tiré par les cheveux. C’est encore un communiqué de presse d’Amazon. Ca ne dit rien sur les chiffres. C’est assez normal qu’un jour de Noël des livres électroniques (livraison immédiate) supplantent les achats normaux, ceux-ci devant être très faible ce jour là (c’est trop tard pour l’avoir au pied du sapin, oui).
En lisant ton parallèle, je cherchais en fait le lien entre les matière premières que sont le papier et le tissu et le numérique, qui n’est pas “une matière” en tant que tel. A tout le moins dans la plasticité n’est pas la même… J’ai l’impression que comparé aux 2 autres, l’électronique a du mal à faire de l’enveloppement. C’est peut-être cela qui manque encore ?
C’est vrai, Hubert, c’est un communiqué de presse d’Amazon qui nous dit que nous allons vers le livre électronique. Pour Amazon, cela veut sans doute dire que nous allons vers le livre électronique tel qu’il le vend. Mais les choses restent encore largement ouvertes, il me semble. Le livre électronique peut prendre encore beaucoup de formes, la plupart métisses : entre le papier et les contenus web
Cela m’étonne que pour toi l’enveloppement soit mis en défaut dans le numérique. Pourrais tu en dire plus, parce que pour moi, ce qui fait la différence entre le papier, le tissu et le numérique, la sensorialité : il y a un grain au papier, le tissu a également des qualités tactiles – qui ne se souvient pas des “pantalons/pulls qui grattent” ?.
Pour moi, ce que le numérique a de spécifique est vraiment important à penser. Je n’ai rien de formalisé la dessus, et ces questions sont encore en chantier pour moi. Mon idée est que c’est en comprenant cette spécificité que je pourrais approcher en quoi le numérique aide/empêche à penser.
Par exemple, l’accès immédiat est une chose importante. Une grande partie de notre pensée est organisée autour de l’objet manquant ou interdit : la mère est hors de portée, il faut penser à d’autres objets; le fantasme palie à l’absence de l’objet et le construit; une limite à la satisfaction immédiate ouvre à la pensée… et voilà qu’au coeur de notre culture, des objets se donnent comme accessibles “immédiatement”
Je sais bien qu’il y a là aussi un effet de pub : ce n’est pas tout à fait “immédiat” mais cela va plus vite que la délivrance de l’objet-livre.
Sommes nous équipés pour faire face à cette accélération ?
En écrivant cette réponse, j’ai pensé a deux choses que le numérique a en propre. Je les note ici parce que j’ai peur de les oublier !
1. l’effacement sans laisser de traces : j’ai écrit plusieurs fois quelques paragraphes. Des blocs ont été déplacés, d’autres supprimés.
2. la forme intangible : nous ne mettrons jamais la main sur la matières numérique
C’est la sensorialité qui me semble absente tout à fait ! Le tissu ou le papier permettent d’emballer les choses, de les couvrir et de ce fait de les rendre différentes. A mon avis, c’est ce qui manque au numérique. De la matérialité. De l’hybridation. C’est possible bien sûr (techniques de projection, objets réactifs…), mais c’est encore un peu tôt pour en imaginer la même souplesse que le papier ou le tissu. Mais c’est intéressant à développer oui, la sensorialité à venir du numérique…
Je pense que nous mettrons un jour la main sur de la matière numérique (enfin, sur quelque chose qui la représentera), mais cette matière sera multiple, elle sera aussi faite de tissu et de papier. Quand les feuilles de papier toilettes se conterons toutes seules pour évaluer notre consommation personnelle, peut-être que nous aurons touché le numérique du doigt ;-).
(Le numérique n’est pas une matière, il prétend précisément au contraire)
——-
Quelles seraient les spécificités de ce qui n’est que la réduction d’autre chose.
Le numérique n’est-il pas, par principe même, une réduction d’autres réalités en passant par différent filtres de compression ?
Différentes technologies dont le principal soucis est la vitesse se servent de ces matériaux compressés.
Contrairement à ce qui est dit ici et ailleurs, la plupart du temps (il existe des exceptions brillantes, mais le règne de la quantité ne peut que les faire disparaître peu à peu) ces technologies n’inventent rien.
Elles fonctionnent comme dans le domaine de l’alimentation de l’homme en énergie, à partir de matières première que les temps qui les précèdent ont déposé, sédimenté, fermenté, et les transforment principalement par coupage, collage et mise en mouvement.
Pour finir
oui il y a une véritable différence entre l’écriture à LA main et l’écriture DES DEUX MAINS. Celle-ci réside dans la différence d’occupation du cerveau.
Dans un cas, la main de la raison et des automatismes travaille et l’autre est libre en même temps que l’hémisphère cérébral qui lui correspond et qui est celui de la non-linéarité, du non calcul, du flou, des continuités multiples et non codée – monde des analogies –
Dans l’autre les deux côtés de l’écrivant sont mobilisés symétriquement … (à vous de conclure)
Bien sur qu’une partie des sens n’a plus rien à dire dans le numérisé, puisque le principe même est de soulager d’une partie de ce qui est vécu comme contrainte (en particulier l’attente et l’effort) et qui est pourtant une des composantes essentielles de la vie … c’est à dire du plaisir d’une rencontre entre un intérieur conscient et un extérieur qui dit (c’est à dire qui résiste)
Il est tragique que les acteurs les plus dynamiques, créatifs et enthousiastes de notre époque se laissent fasciner par un outil (pour simplifier “LE NUMERIQUE”) destiné principalement aux handicapés et vieillard et, non seulement acceptent cette réalité compactée qu’il propose mais en font une publicité constante et sans mesure, sans attendre d’avoir un recul suffisant pour par exemple
– être capable de nommer la matière que produit cet outil
– évaluer la réalité du degré de liberté de l’homme vis-à-vis de cet outil.
Détail : un des supposés proverbe chinois les plus couru est celui qui évoque un sage en alignement avec son doigt et la lune (la phrase donnée en général est déjà une interprétation de ce fait)
Il faudrait alors comprendre que le sage montre la lune et que l’imbécile (ou l’idiot ou le fou ou le simple) regarde le doigt.
Mais précisément notre monde est le doigt
ceux qui nous montrent la lune sont dans un irréel qui trait le présent et affame la réalité de la chair.
Et gageons que le sage quand il fait ce geste cherche à voir celui qui est encore capable de voir prés de lui.
Quelles seraient les spécificités de ce qui n’est que la réduction d’autre chose.
Le numérique n’est-il pas, par principe même, une réduction d’autres réalités en passant par différent filtres de compression ?
Différentes technologies dont le principal soucis est la vitesse se servent de ces matériaux compressés.
Contrairement à ce qui est dit ici et ailleurs, la plupart du temps (il existe des exceptions brillantes, mais le règne de la quantité ne peut que les faire disparaître peu à peu) ces technologies n’inventent rien.
Elles fonctionnent comme dans le domaine de l’alimentation de l’homme en énergie, à partir de matières première que les temps qui les précèdent ont déposé, sédimenté, fermenté, et les transforment principalement par coupage, collage et mise en mouvement.
Pour finir
oui il y a une véritable différence entre l’écriture à LA main et l’écriture DES DEUX MAINS. Celle-ci réside dans la différence d’occupation du cerveau.
Dans un cas, la main de la raison et des automatismes travaille et l’autre est libre en même temps que l’hémisphère cérébral qui lui correspond et qui est celui de la non-linéarité, du non calcul, du flou, des continuités multiples et non codée – monde des analogies –
Dans l’autre les deux côtés de l’écrivant sont mobilisés symétriquement … (à vous de conclure)
Bien sur qu’une partie des sens n’a plus rien à dire dans le numérisé, puisque le principe même est de soulager d’une partie de ce qui est vécu comme contrainte (en particulier l’attente et l’effort) et qui est pourtant une des composantes essentielles de la vie … c’est à dire du plaisir d’une rencontre entre un intérieur conscient et un extérieur qui dit (c’est à dire qui résiste)
Il est tragique que les acteurs les plus dynamiques, créatifs et enthousiastes de notre époque se laissent fasciner par un outil (pour simplifier “LE NUMERIQUE”) destiné principalement aux handicapés et vieillard et, non seulement acceptent cette réalité compactée qu’il propose mais en font une publicité constante et sans mesure, sans attendre d’avoir un recul suffisant pour par exemple
– être capable de nommer la matière que produit cet outil
– évaluer la réalité du degré de liberté de l’homme vis-à-vis de cet outil.
Détail : un des supposés proverbe chinois les plus couru est celui qui évoque un sage en alignement avec son doigt et la lune (la phrase donnée en général est déjà une interprétation de ce fait)
Il faudrait alors comprendre que le sage montre la lune et que l’imbécile (ou l’idiot ou le fou ou le simple) regarde le doigt.
Mais précisément notre monde est le doigt
ceux qui nous montrent la lune sont dans un irréel qui trait le présent et affame la réalité de la chair.
Et gageons que le sage quand il fait ce geste cherche à savoir si celui qui lui fait face est encore capable de voir prés de lui.
Désolé pour ce bégaiement
auquel le vilain mouton noir que je suis préférerai voir substitué
un béé! gaiement
Billet très intéressant.
C’est cependant dommage de commencer de manière grandiloquente, en disant n’importe quoi : l’invention de l’agriculture est très antérieure à celle de l’écriture.
J’ai lu jusqu’au bout uniquement par estime pour Hubert Guillaud qui avait Twitté ce billet.
Le propos du billet reste intéressant…
@Alphonse Brunstein : je pense que le numérique a une réalité en propre. Il n’est pas une simple compression du réel, de la même manière que la peinture ou la photographie ne sont pas de simples captation de la réalité !
@Guillaume Plouin : Eh bien, merci Hubert ! On n’est jamais assez conscient de la responsabilité que l’on a lorsque l’on twitte un lien ! Cela montre a quel point les liens que nous faisons sont empreints de nous même et de ce que les autres nous prêtent. +1 sur l’antériorité de l’agriculture.
je vais faire un peu plus aux urls que je twitte si mes followers doivent lire jusqu’au bout des choses
Je pense que le numérique est une nouvelle couche qui se rajoute à notre peau pour créer un nouveau moi-peau cher à Didier Anzieu.
Le numérique n’est pas isolable, on ne peut pas le considérer de manière indépendante.
On ne peut pas opposer le réel et le virtuel; il n’y a qu’une réalité: hybride.
Plutot que matière en tant que telle, le numérique apporte un plus, il porte en lui les grmes de l’hybridité, notre identité d’aujourd’hui, un moi-peau hybride, contenant renouvelé, au contenu hybride.
Cette hybridité doit “augmenter” l’homme, “augmenter” son psychique, notamment en lui ajoutant une dimension temporelle: apprendre à prendre le temps nécessaire à fabriquer les pensées dans le flux du temps réel.
Pour moi le grand changement apporté par ce “numérique” est là, nous allons casser cette linéarité du temps que nous connaissons depuis l’écriture.
Précisément, le numérique est tout le contraire d’une nouvelle couche.
A moins que le bucheron qui coupe de façon systématique et mécanique les arbres dans la forêt ne soit une couche supplémentaire lui aussi.
Il me semble que l’on confond ici le numérique, à savoir le principe de mettre en code “tout ce qui existe déjà” en réduisant son “poids” informatif (et donc en améliorant sa volatilité) avec ceux qui en font quelque chose et qui comme toujours dans les phases de découverte agissent en précurseurs inventifs.
Chacun peut déjà apercevoir ce qui pointe derrière de lourd, aveugle et dégradé il suffit pour cela de regarder l’évolution de google, des sites institutionnels ou des commentaires dans les blogs.
Sinon, il n’y a pas de linéarité dans l’écriture ou plus précisément dans la lecture (où l’imaginaire du lecteur est convoquée à chaque mot et interfère avec ce qui l’a été à l’instant précédent) au contraire de l’image animée qui impose son temps, de même que tout ce qui est nommé “interactivité” et qui est précisément supplément de contrainte.
L’idée d’augmenter son psychique est une constante de l’homme insatisfait de ses propres performance et insuffisamment courageux pour chercher à atteindre un résultat par l’effort, et qui pour cette raison investit dans diverses croyances (magie* d’hier ou d’aujourd’hui).
L’école pourrait être le lieu de ce travail permettant au petit d’homme de conquérir … son territoire intérieur (ou de préparer cette conquête) il est bien évident que l’économie mondiale n’a aucun intérêt à cette réussite dont les conséquences seraient immanquablement une diminution notable de la consommation d’artifices.
C’est étrange tout est là pour nous dire que la voie choisie est celle de la régression (“l’intelligence collective” par exemple est la solution des animaux primitifs de même pour tout ce qui est “carapace” (prothèses prolongeant le corps et en interaction directe avec lui)
Le numérique recèle des solutions pour vaincre divers handicap il ne peut que diminuer l’homme qui est en pleine possession de ses moyens.