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En 1973, les rêves de Licklider et de Roberts sont une réalité. Toutes les difficultés techniques a la réalisation d’un réseau d’ordinateur ont été résolues. Des solutions élégantes ont été trouvée, et, choses inattendue, une vie sociale s’est greffée sur le réseau ainsi constitué. A coté de l’Arpanet, existent d’autres réseaux PRnet et SATnet fonctionnent également sur le principe de la communtation des paquets. Dès lors, pourquoi ne pas faire ce que Roberts avait réseau non pas pour construire un réseau mais pour assembler plusieurs réseaux ? Pourquoi ne pas construire un réseau des réseaux ? un internet ?

La tache est cependant difficile, car les réseaux utilisent des interfaces différentes, des tailles de paquets différents, des taux de transmission différents et leur fiabilité est différente. Un réseau utilisant la transmission par radio n’a pas la même fiabilité qu’un réseau filaire

Deux ingénieurs, Vinton Cerf et Bob Kahn écrivent à quatre main les spécifications de TCP, le protocole de communication servant de colonne vertébrale à ce réseau et le proposent en mai 1974 dans A Protocol for Packet Network. Le principe de ce protocole de communication est le même que celui utilisé pour le transport des containers : tous ont la même taille, quelque soit leur contenu et leur mode d’acheminement. Ils peuvent, du point de départ au point d’arrivée etre pris en charge par différents moyens de transport, et ils peuvent contenir n’importe quelle marchandise. En octobre 1977, une expérience montre qu’il est possible de faire transiter un message par tous les réseaux sans perdre le moindre bit. Le protocole TCP est amélioré l’année suivante au cours d’une réunion entre Vinton Cerf, John Postel et Danny Cohen. Un protocole s’occupe de la découpe des données en paquets (Internet Protocol) et un autre s’occupe de son acheminement (Transfert Control Protocol). De cette manière, chaque paquet transmis est indépendant des autres un peu comme si l’on divisait un livre en chapitre et que l’on envoyait chaque chapitre séparément par la poste. Chaque chapitre contient l’information qui le situe par rapport aux autres. Le roman est au final réassemblé par le destinataire, quelque soit l’ordre d’arrivée des chapitres.

Avec TCP/IP, les américains disposent d’un protocole ouvert, fonctionnant sur tous les ordinateurs. Il est amélioré par « adhocratie » (Flichy, 2001) : toute personne peut proposer des innovations, quelque soit sa hiérarchie ou ses qualifications. Elles sont commentées par des pairs et adoptées si elles semblent pertinente. En Europe, certains ont eu vent d’Internet. En France, en Allemagne, en Autriche, en Finlande, des passerelles sont jetées via le mail et Usenet grace à la communauté unixienne. Mais d’une part, le coup des communications transatlantique rend dificile la mise en place du réseau même si des entreprises comme DEC acceptent de payer une partie des factures. D’autre part, ce sont des initiatives individuelles qui tourne le dos a la dynamique que les insitutions européennes sont en train de mettre en place via l’International Standards Organisation et l’Union Internationale des Télécommunications.

L’ISO et l’UIT tentent de mettre en place un ensemble de normes, les protocoles OSI. Le projet est ambitieux : il s’agit de consturire des normes ouvertes, compatibles avec tous les ordinateurs et tous les protocoles. Le seul problème est que ces normes existent déjà et propulsent un réseau qui croit à une vitesse affolante : ce sont les protocoles TCP/IP, le SMTP pour le mail et le FTP pour le transfert des fichiers.

A la fin des années 1983, avec le soutient de IBM forte de son expérience avec BITNet, quelques centres de recherches européens lancent l’European Academic and Reseach Network (EARN). Les chercheurs européens ont ainsi accès a la messagerie électronique et à Usenet mais utilisent des protocoles propriétaires.

Lorsqu’en mai 1985, les européens tentent de connecter leurs réseaux nationaux, ils recontrent à nouveau la question des protocoles. Décision est prise de converger vers les normes OSI et une organisation est créé pour ce faire : Réseaux Associés pour la Recherche Européenne (RARE). RARE tentera de mettre en place avec le soutien de Bruxelle un réseau OSI pour la recherche europenne. Le monde informatique est divisé : il est décidé que l’europe utilisera ses protocoles, et que l’on construira plus tard des passerelles pour se connecter au réseau américain

Peu à peu, une ligne de conflit apparaît entre les protocoles IBM de EARN et les protocoles OSI de RARE dont dont certaines applications sont enfin disponibles. Dans un esprit de conciliation, EARN fait migrer quelques uns de ses protocoles vers OSI. Cependant, malgrès son succès aurprès des chercheurs, EARN reste tributaire de son partenariat avec une entreprise commerciale qui fournit les protocoles de communications. Le réseau est dans une période délicate : Digital Equipment succède à IBM et le temps n’est pas aux changements radicaux.

Les changements viendront de la communauté unixienne. European Unix Network (EUNet) est le pendant européen de Usenet créé par quatre étudiants américains en 1979. EUNet est adossé à des institutions de recherche (l’Institut royal de technologie de Stockholm, le Centre de recherche en informatique et mathématique d’Amsterdam et l’Inria en France), il fournit des services de messagerie et de news et surtout, il a adopté les standards américains. Via la communauté des unisxiens, les technologies Internet s’imposent dans les universités européennes et balaieront le projet de RARE : pourquoi construire un réseau alors qu’il est déjà là avec une technologie ouverte, disponible, et améliorable ?

 

En Grande Bretagne, le réseau JANET qui était fidèle aux protocoles OSI annonce sa conversion. RARE, par la voix de trois de ses experts, annonce la supériorité des protocoles Internet sur OSI. La guerre des protocoles vient de prendre fin après 10 années de combats acharnés