Pour ceux qui auraient manqué mon air satisfait de la semaine, je suis dans InternetActu.
L’inteview a été réalisée par téléphone par Hubert Gullaud et je découvre en écrivant le billet qu’il est le rédacteur en chef d’InternetActu. Les choses se sont passées comme elles se passent parfois sur l’Internet : simplement. Il y a longtemps que je lis InternetActu et je m’étais rapproché il y a quelques temps de la Fing ; j’avais été très impressionné par la capacité de travail des uns et des autres. La Fing est vraiment un acteur important dans le travail de diffusion des savoir et des idées sur et a propos du réseau. la Fing est à la fois un carrefour et un accélérateur . Les lire est toujours pour moi une source d’information utile et agrable mais je dois aussi avouer que c’est parfois une source de dépression : comment se fait il que je n’arrive pas a travailler autant qu’eux ? Ou vais je trouver le temps de digérer tout ce qu’ils publient ?
Discuter avec Hubert Guillaud a vraiment été un plaisir. On n’a pas toujours l’occasion d’avoir autant de temps pour exposer ses idées, et un interlocuteur aussi patient. J’ai tendance a être un peu brouillon et a exposer 3 idées à la fois. Hubert Guillaud a su être un contener efficace. Je l’en remercie
L’article a filé ensuite sur lemonde.fr ou il a reçu des commentaires plutôt septique. Autre public, autre réception.
Travailler sur la question des mondes numériques est vraiment quelque chose d’important. Le réseau, les jeux vidéos, le numérique sont le coeur de notre culture et, j’en suis convaincu, les solutions que nous devons trouver pour sortir de l’impasse dans laquelle nous somme passeront par ces mondes numériques. Mais je suis tout aussi convaincu que ces mondes doivent être travaillées par les sciences humaines et sociales en particulier et par la culture en particulier car ils contiennent aussi des promesses de fermeture et d’aliénation auxquelles nous devons prendre garde
Le travail continue !
Effectivement, les lecteurs du Monde.fr semblent défendre une position plus orthodoxe. L’un d’eux semble même s’offusquer qu’on puisse tenir un discours opposé à celui qui est majoritairement reconnu.
Selon moi, il est évident qu’on pourrait tenir ce même débat pour la drogue et l’alcool mais les réactions seraient encore plus vives.
Merci Yann, c’était un plaisir partagé. ;-) Au plaisir de se croiser en IRL en tout cas.
Excellente interview, cela fait plaisir d’avoir dans la communauté de gamer des gens qui savent de quoi ils parlent :)
Au plaisir de se croiser sur un MMO ou dans un univers virtuels ;)
Hello Yann,
J’ai beaucoup aimé cette interview, en tant qu’ex-harcore MMO gamer (ça va, je m’en suis sorti)… Ca fait plaisir de lire quelqu’un qui a enfin un regard intelligent sur ces dérives, qui creuse un peu plus loin que “les JV c’est mal”. Merci !
Au plaisir de te lire,
Tann
(hardcore, désolé pour la coquille)
Salut à toi,
Texte tres interressant, navré je ne le découvre qu’aujourd’hui, d’ou cette réponse tardive.
Le point de vue est tres interressant, je suis moi meme joueur mmorpeesque et effectivement ca fait plaisir d’entendre quelqu’un parler d’un sujet en connaissant réelement ce sujet.
Néanmoins je m’étonne toujours d’une chose et j’ai toujours le meme sentiement en lisant les textes sur ce sujet, pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? Il me parait évident que c’est l'”exces” qui est nocif/dangereux/préocupant etc etc.
Oui certes, il est possible de faire milles paralelles et comparaison en tout genre, on peut bien evidement parler des loisirs dans leur globalité que ce soit du sport, des echecs, des dames, de la crapette, de la belotte coinchée, de l’apéro au bar avec les potes, de sa femme, de son mec, ou encore du travail ou de toute autre activitée… la liste pourrait etre aussi longue qu’il y’a de personnes sur notre bonne vieille Terre. La seule chose à risque dans toutes nos pratiques n’est elle pas tout simplement l’exces ?
Peut etre sauras tu m’expliquer pourquoi ce mot n’est jamais employé ? ( en tout cas pour ma part ce sera avec plaisir si jamais tu prend le temps )
Le probleme est celui du passage des notions de la psychologie dans le public. Il y a en psychologie les notions de joueur excessif et de joueur pathologique. Mais elles correspondent au gambler.
L’excès ? Oui, bien entendu, il y en a dans les jeux vidéos. Mais ou est la limite ? Et quel est le sens de cet excès ?
Il faut aller la très lentemement parce qu’il y a plusieurs logiques.
Du coté du social, d’abord. Toute notre société pousse a l’excès : de consommation, de compétition, d’usage etc. Tant que cela va dans le sens du travail, généralement, tout le monde applaudit. Lorsque le travail (scolaire ou rénuméré) est mis en cause par d’autres excès, alors il y a une levée de boucliers.
Du coté individuel. Ce qui est excessif d’un point de vue (je joue trop, je me couche lorsque toute la guilde a déco etc.) peut très bien avoir une utilité par ailleurs. Ce sont des logiques que les psychothérapeute démêlent : un conduite peut être ambivalente, motivée par des désirs plus ou moins inconscients etc. La question est de savoir pourquoi on s’enferme dans une pratique : pour éviter quoi ? pour se défendre de quelle angoisse ? de quel fantasme ?
J’ai rencontré dans mon travail quelques personnes qui se présentaient comme dépendantes a un ou plusieurs jeux vidéos. Eh bien, cette question passe rapidement au second plan et l’on en arrive à des détresses actuelles ou plus anciennes. Je n’ai pas eu cette expérience avec des personnes qui utilisaient en exces du cannabis ou des opiacés.
Est ce que cela répond à la question ?
Je pense que la phrase : « Le problème est celui du passage des notions de la psychologie dans le public. » répond totalement à mon interrogation.
Un psychologue va voir des causes et chercher plus loin que la simple action : la ou je vais voir un excès dans un comportement, un psychologue s’interrogera sur le mécanisme mis en place pour et par ce comportement et naturellement tentera de s’interroger sur les causes.
J’en conclus donc que ce que j’appel « excès » aura pour un psychologue d’autres noms ( chronophage, addiction, pathologie, par exemple ) et surtout beaucoup plus d’implications que la simple action.
Dans ce cas précis il s’agit d’une simple question de rhétorique sur la définition et l’emploi du mot « excès ».
Pour résumer on parle de la même chose mais on ne le fait pas de la même manière ;o)
« L’excès ? Oui, bien entendu, il y en a dans les jeux vidéos. Mais ou est la limite ? »
A cette question que ce soit pour les jeux vidéo ou pour toute autre activité, la limite me semble être lorsqu’une pratique met en péril l’épanouissement social et culturel d’un individu. Je m’avance peut être beaucoup mais à mon sens l’individu perd de l’objectivité, de la créativité s’il se cantonne à pratiquer une seule et unique activité. De fait un comportement excessif dans une pratique entraîne immanquablement un enfermement au sein d’une communauté caractérisé à la longue par une lassitude, un épuisement intellectuel. ( l’individu finit par se lasser de jouer un rôle, de pratiquer un sport etc. ). Je me rends compte que l’excès serait donc pour moi l’expression de la valeur chronophage d’une activité.
Mais si j’analyse ma réflexion alors une question me vient peut-on partir du postulat qu’un individu ne peut s’épanouir uniquement dans la pluralité des activités qu’il pratique ?
Mais la du coup je digresse.
En ce qui concerne la question du sens du sens de cet excès, la on attaque pleinement la psychologie et je ne suis certainement pas qualifié pour un tel débat ^^
Il est également intéressant de noter la différence remarquée par ton expérience concernant la dépendance aux cannabis ou opiacés et celle des jeux vidéo.
Je te remercie pour cette réponse et toutes ces précisions.
PS : Tu me pardonneras le tutoiement.^^