J’ai longtemps gardé par devers moi une hypothèse secrète a propos de l’invention de l’Internet. J’en parlais parfois à quelques collègues mais je prenais alors toujours soin d’en masquer le sérieux sous un éclat de rire. L’idée était que le réseau devait pour une bonne part sa naissance à la psychopathologie de ses auteurs. Que l’on considère Licklider ou Engelbart, ou des premières communautés en ligne, il me semblait en effet voir apparaitre un certain type de fonctionnement.. Internet – c’était là mon hypothèse secrète – serait né de la mise en commun des défenses anti-sensuelles
Mais, pouvait-on sérieusement s’appuyer sur quelques lignes tirées des portraits des pères fondateurs ? Pouvait-on prendre When the Wizards Stay Up Late, What the Dormouse Said ou The Dream Machine comme des sources sûres pour ce qui est de la psychologie de J. C. R Licklider ou Doug Engelbart ?
Cette hypothèse est évoquée Michael Belfiore dans The Department of Mad Scientis – How DARPA Is Remaking Our World, from the Internet to Artificial Limb. Il y montre comment des rêveurs et des casse-cou ont réussi à maintenir vivante la recherche au sein du DARPA.
L’aventure semble continuer, puisque le DARPA travaille sur toute une série de projets qui pour l’instant ne font que le quotidien des héros des science fiction : chirurgie à distance, électro-prothèses, vols hypersoniques
Reste a savoir si le temps présent sera aussi favorable qu’il l’a été aux rêveurs des années 50.
Le billet est trop bref – ou alors ton hypothèse trop secrète. On ne comprend pas trop en quoi consisteraient ces “défenses anti-sensuelles”. Tu parles de renonciation ascétique de la sensualité chez les pères d’Internet ?
Lewis Carroll pédophile, Michel Foucault Sado-maso, on a les défauts de ses qualités ou quelque chose comme ça?
Intéressant j’en sais rien…
@AA Casilli : tu as raison, il est trop bref ! Et ta formulation : renonciation ascétique de la sensualité correspond bien à ce que j’ai en tête.
Bon billet, tu nous laisses un peu sur notre faim :)