J’étais à hier Châtellerault pour parler de l’internet auprès de collégiens et de lycéens. La manifestation . Plutôt que de leur parler des jeux vidéo et des réseaux sociaux, j’ai tenté d’en parler avec eux. Les groupes étaient plutôt grands – deux classes – et pour le second groupe il mélangeait des collégiens et des lycées ce qui n’a pas manqué de poser des difficultés car les intérêts des uns et des autres sont très différents.
Je voulais éviter un cours de plus sur des sujets que les adolescents connaissaient. Comment faire apparaitre leurs représentation sur le réseau ? Comment faire pour les faire participer ? La carte mentale m’est apparue comme une solution possible. Une carte mentale de groupe permettrait à la fois d’avoir une certaine interactivité et d’obtenir des groupes les représentations qu’ils se sont formés à propos du réseau.
J’ai donc distribué aux enfants des post-it sur lesquels je leur ai demandé d’écrire tout ce qui leur passait par l’esprit a propos des jeux vidéo et des réseaux sociaux. Les enfants étaient divisés en petits groupes et au bout de 10 minutes, chaque groupe envoyait un représentant qui présentait à l’assemblée les mots ou expressions qu’ils avait recueillis. J’écrivais au fur et a mesure les mots sur une mind map réalisée avec Freemind. La mind map s’affichait sur un écran sur que tout le monde pouvait voir. Elle était ensuite réaménagée pour mieux en faire les catégories.
Les choses ont été plus compliquées que prévu.J’ai été assez surpris de la relative passivité des adolescents et de leur collage à un type de discours très stéréotypé : les jeux vidéo sont dangereux, les réseaux sociaux sont à éviter. Pourtant, la grande majorité d’entre eux disaient jouer à des jeux vidéo et avoir un compte Facebook. De deux choses l’une : ou ils ont pris une position d’apparente soumission à une position qu’ils me prêtaient
Le second problème a été le temps. Il n’a pas été possible de travailler suffisamment ensemble les cartes mentales. Aussi, ai-je proposé de les finir de mon coté, de les mettre en ligne et de donner le lien aux enseignants qui accompagnaient les enfants.
On obtient une carte des représentations du jeu vidéo
J’ai trouvé que c’était une façon intéressante de générer la discussion au sein d’un groupe. Elle permet de faire connaitre un outil numérique qui pourra être utilisé seul ou en groupe et elle offre une médiation ce qui peut être très appréciable si l’on a à faire avec un groupe qui est un peu inhibé. Enfin, elle permet de valoriser les connaissances du public puisque ce sont ses idées qui apparaissent sur la carte mentale
Une question : avant de commencer avec les adolescents, ont-ils pris connaissancent qu’ils avaient en face d’eux un “psy” qui joue à des jeux vidéos dont notamment des MMO, participe à des forums,a un compte facebook actif ?
Si la réponse est non, effectivement on peut penser à votre idée qu'”ils ont pris une position d’apparente soumission à une position qu’ils me prêtaient” car aprés tout le titre de la conférence était “Cyber dépendance”.
Quoi qu’il en soit, je pense qu’ils ont été “biaisés” dans leur comportement par le titre de la manifestation et la présence d’enseignants.
“J’ai été assez surpris de la relative passivité des adolescents et de leur collage à un type de discours très stéréotypé”. Je donne des cours de “web” dans une ecole de com’ privé et je pense que l’on aurais des choses a se dire ^^. Parce que les miens on 20ans est plus mais c’est pas mal non plus! On se fait une bouffe a l’occaz.
Oui, bien sûr, je me présente. Je dis que je suis psychologue et j’en profite pour expliquer ce qu’est un psychologue. Je dis aussi que je joue aux jeux vidéo. Je donne également identités en ligne. La présence des enseignants a certainement joué mais je crois qu’il y a aussi une tendance générale à se présenter comme conforme. Et a lire, Lesly, j’ai bien l’impression que ça dure…
En même temps on peut pas dire que le système scolaire les pousse beaucoup à la non conformité ;)