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En Avril dernier, Blizzard a mis en vente le Palefroi Celeste. Pour 10 euros, il était possible d’être l’heureux propriétaire de cette nouvelle monture et de parader dans les cieux d’Azeroth. Jusqu’à ce que la monture devienne aussi banale que la première monture du premier Paladin venu

Comment expliquer que l’on puisse se passionner pour de telle choses ? Pourquoi tant de plaisir à posséder une maison sur Second Life ou le badge Crowd sur Foursquare ?

Une étude de l’Université de Cornell montre que l’expérience est plus satisfaisante que la possession. Le plaisir de la possession peut être intense mais il est finalement limité dans le temps. L’expérience est beaucoup plus profonde d’abord parce qu’elle est intime. Ce que chacun vit auprès de ses objets est difficilement comparable avec l’expérience d’une autre personne même si les objets peuvent être identiques.

Finalement, ce qui fait la différence, c’est la qualité de l’investissement. Nous savons que nous pouvons être passionnément attachés à des objets qui n’ont qu’une faible valeur marchande et traiter avec peu de soins des objets qui sont très onéreux. C’est que les objets sont l’occasion de transactions inconscientes : nous les traitons de la manière dont nous avons été traités, mais aussi de la manière dont nous voudrions avoir été traités.

Nous avons le même type de relation avec les objets numériques. Ce n’est pas parce qu’ils sont non-tangibles qu’ils ne peuvent pas être investis. Mieux : ce caractère non-tangible les rapproche de nos objets internes et en fait d’excellents candidats pour des transactions inconscientes. En effet, les objets numériques sont comme nos pensées : nous ne pourrons jamais mettre la main dessus.

Nous savons depuis Shakespeare que “Nous sommes faits de la même étoffe que les songes”. Il semble que nous devions de plus en plus apprendre à vivre avec des objets qui eux aussi sont “faits de la même étoffe que les songes”