Je serais vendredi 4 décembre au colloque de la Société Française de Santé de l’Adolescent. le thème de cette année porte sur "Virtualité et vitalité adolescente" et les organisateurs ont eu au moins deux bonnes idées. La première est de penser qu’il est difficile de parler d’adolescence sans parler de ces objets qui nous entourent et nous regardent de leurs yeux de cyclopes luminescent. La seconde est de présenter les choses sans pathos. On échappera peut-être au marronnier de l’addiction aux jeux vidéo.
L’intervention se fera sous la forme d’une table ronde, et je serais bien entouré puisque Thomas Gaon et de Xanthie Vlachopoulou. Ce n’est pas une formule que de dire que Thomas travaille sur les jeux vidéo depuis qu’il est petit : il a été le premier psychologue à témoigner de ce qui se passe dans les MMOs. Xanthie Vlachopoulou utilise les ordinateurs dans le cadre de médiations thérapeutiques.
Le public sera consacré majoritairement par des professionnels de la santé et de l’éducation : médecins, psychologues, éducateurs, assistants sociaux et j’aurais a cœur de montrer les vitalités des mondes numériques.
Mais maintenant que le spectre de l’addiction au jeu vidéo commence à s’éloigner grâce au travail de Thomas Gaon, Serge Tisseron et moi-même, il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse, et doter les matières numériques de toutes les qualités possibles et imaginables. J’utilise maintenant depuis suffisamment de temps le jeu vidéo dans un cadre thérapeutique – qu’il s’agisse de groupe ou d’une médiation individuel – pour savoir qu’il ne suscite pas magiquement le travail de penser : il ne suffit pas de baptiser quelques lignes de code “serious game” pour en faire un objet éducatif ou pédagogique. La raison en est simple : le pédagogique et le thérapeutique sont toujours pris dans une relation, jamais dans un objet.