En Mai s’est tenue à Montréal une Conférence Internationale sur l’utilisation de l’internet en santé mentale

Depuis les première listes de diffusion, l’internet a été utilisé par des patients pour trouver information, aide et soutien. A partir des années 80, des professionnels ont commencé à utiliser le média pour effectuer un travail clinique. Beaucoup de problèmes et d’ obstacles ont été rencontré. D’abord, les psychothérapeute sont collectivement très peu enclin aux changements. Ensuite, les mondes en ligne ont leurs logiques propres qui peuvent les rendre difficilement compatibles avec un travail clinique : l’anonymat relatif du patient et du thérapeute, l’absence de la communication non verbale, le stockage des échanges, la question de la confidentialité…

Ces questions ont été travaillées par un groupe de psychothérapeutes réunis au sein de l’International Society fo Mental Helth Online. Ils ont fait y travail remarquable et ont mis en place les éléments de base de toute psychologie sur Internet : l’identité, les échanges, leurs dynamiques, les questions posées par l’anonymat et la confidentialité y ont trouvé des élaborations et parfois des solutions.

Le Web 2.0 a aussi rebattu les cartes dans le domaine de la santé mentale. Des réseaux sociaux comme Facebook sont utilisés à des fins de soutien ou psychothérapeutique. SecondLife est aussi utilisé dans ce sens. Des expérimentations ont lieu avec des enfants autistes avec des résultats similaires a ce qui avait été observé avec KidTalk : la technique peut être pour ces enfants une médiation efficace. Les questions se reposent également : peut on faire un travail psychothérapeutique sur Facebook ? Est ce possible ? Est ce souhaitable ?

Lorsque l’on voit le dynamisme de ces psychothérapeutes, on ne peut que se demander pourquoi rien n’en transpire en France ? Les sites de psychothérapie en ligne que j’ai pu visiter montrent en effet que la plupart des psychothérapeutes ignorent le travail fait par les collègues anglosaxons. Pire, certains, d’évidence, n’ont de psychothérapeute que le nom.

A la Conférence Internationale sur l’utilisation de l’internet en santé mentale beaucoup de membres de l’ISMHO étaient présents. John Grohol a été un des pionniers de la psychologie en ligne, et son site, psycentral.com a été primé par le Times. Miihelle Blanc est aussi membre de l’ISMHO et son introduction au colloque est une vraie leçon de tolérance. Combient de psychothérapeutes pourraient, en France, se présenter de cette façon ?

Les interventions sont accessibles ici http://bcooltv.mcgill.ca/ListRecordings.aspx?CourseID=2133 Elles sont en anglais, mais cela reste très accessible.