Le surpoids et l’obésité sont des problèmes majeurs dans le développement des enfants. Parce qu’ils sont une activité sédentaire, les jeux vidéo ont été montré du doigt. En effet, il est logique de penser que les enfants qui jouent beaucoup aux jeux vidéo ont moins d’occasion de se dépenser physiquement et donc plus de risque de développer un surpoids ou une obésité.
La relation jeu vidéo – surpoids est trouvée par certaines études. Par exemple, pour Elisabeth Vandewater et ses collègues, il existe une relation entre les activités sédentaires et le poids chez les jeunes enfants. Les chercheurs trouvent que les enfants qui ont le plus de poids sont aussi ceux qui passent le plus de temps à jouer aux jeux vidéo. Leur étude met également en évidence des différences par rapport aux usages. Les enfants qui utilisent les ordinateurs pour autre chose que les jeux vidéo les utilisent pendant moins de temps et ont moins de poids que les enfants qui utilisent les ordinateurs pour jouer. La relation temps de jeu vidéo – surpoids est retrouvée par Tsitsika et ses collègues qui mettent en évidence une relation entre une utilisation importante de l’internet (c’est à dire plus de deux heures par jours) et le surpoids ou l’obésité.
Cependant, la mise en évidence d’une relation entre les jeux vidéo et le surpoids n’est qu’un aspect du problème. Ces études montrent qu’il existe un lien mais ne mettent pas en évidence une relation de causalité. En effet, le design corrélationnel de ces études ne permet pas de préciser le sens de la relation. Il est possible les enfants en surpoids surinvestissent le jeu vidéo tout comme le jeu vidéo soit la cause du surpoids des enfants. Dans le premier cas, le jeu vidéo est un mécanisme de coping qui permet à l’enfant d’éviter les relations sociales parce qu’elles sont potentiellement sources de stress. Dans le second cas, le jeu vidéo est la cause de l’obésité.
Par ailleurs, l’idée d’une association entre les jeux vidéo et l’obésité est contestée par d’autres études. Lopez et ses collègues ne trouvent pas de lien entre la pratique des jeux vidéo et l’obésité. (Lopez et al., 2008). Une autre étude menée par Marschall et ses collègues va dans le même sens puisque les auteurs concluent “l’activité physique et le comportement sédentaire (dont l’utilisation de l’internet, de l’ordinateur, de la télévision et des jeux vidéo) ne sont pas deux faces d’une même pièce”. Contrairement au apparences, plus d’activité sédentaires comme l’utilisation de l’Internet, de l’ordinateur, de la télévision et des jeux vidéo) ne signifie pas moins d’activité physiques
LOPEZ et al (2008) trouvent qu’il n’y a pas de lien entre la pratique des jeux vidéo et l’obésité. En Suisse, une étude longitudinale qui a suivi une cohorte d’adolescents pendant deux ans montre également que l’Internet influe peu sur le poids.
Il semble donc que l’image du “couch potato” soit trompeuse et qu’il n’existe pas de lien directe entre le surpoids ou l’obésité et le temps passé à jouer aux jeux vidéo . Cette revue de la littérature a une conclusion similaire à celle de MARSCHALL et al (2004) qui notaient que “l’activité physique et le comportement sédentaire (dont l’utilisation de l’internet, de l’ordinateur, de la télévision et des jeux vidéo) ne sont pas deux faces d’une même pièce”. Contrairement aux apparences, plus de d’activité sédentaire ne signifie moins d’activité physique. Autrement dit, jouer aux jeux vidéo ne font pas grossir.
- Des jeux coûteux en énergie
Loin d’être un problème, les jeux vidéo peuvent être un pas vers une solution au problème posé par le surpoids chez les jeunes comme le montre la revue de la littérature de Stacey Guy et ses collègues. Selon les données recueillies par les chercheurs, les jeux vidéo peuvent jouer un rôle contre l’obésité car sont liés à une augmentation de l’activité physique, tout en apportant aux enfants des connaissances sur l’alimentation. Leur revue de la littérature porte sur des articles publiés entre 1998 et 2011 concernant des enfants de 0 à 18 ans. Les jeux vidéo étaient soit des jeux d’exercice comme Dance Dance Revolution ou des jeux conçus spécialement pour apporter des connaissance nutritionnelles aux enfants. Les chercheurs concluent que les jeux vidéo favorisent une activité physique légère ou modérée chez les jeunes et recommandent de saisir les opportunités que les jeux vidéo apportent pour changer leurs comportements plutôt que de les combattre
Dans le même ordre d’idées, Damon Brown attire l’attention de diététiciens sur l’intérêt des jeux vidéo dans la lutte contre l’obésité. L’article présente des serious games qui apportent aux joueurs des information sur l’alimentation. Dans A fantastic voyage, le joueur circule dans le corps d’une personne obèse et doit le défendre contre les méchants comme Col Esteros. Body Mechanics est une boite à outil qui comprend un DVD, un jeux vidéo, un programme d’activité et un guide pour les parents. Dans Squire’s test, le joueur doit acquérir des connaissances nécessaire pour créer des recettes de légume et des cocktails de fruits afin que le Roi et la cour aient suffisament de force pour combattre les ennemis. Enfin, le jeu Dance Dance revolution est associé a une plus grande dépense énergétique. Pour Damon BROWN, les jeux vidéo peuvent être un bon média pour les diététiciens qui peuvent s’en servir pour aider les enfants à acquérir des connaissances sur l’alimentation.
Dans Squire’s test, le joueur est un jeune écuyer affecté à la création de cocktails de fruits et de recettes de légumes. la tâche est importante car la bonne santé du Roi et de ses chevaliers en dépend, et donc leur capacité à défendre le royaume. Ce jeu simple s’est révélé très efficace comme le montre une étude portant de 1578 enfant qui ont joué 10 sessions de jeu de 25 minutes environ sur une période de cinq semaines.
Les résultats de cette étude montrent que les enfants qui ont joué à Squire’s test ont augmenté leur consommation de fruits et de légumes comparativement au groupe témoin qui n’a pas joué au jeu. ces modifications sont notées au Ainsi, un jeu de ce type peut conduire un enfant vers de bons comportements alimentaires.
Dans l’article Adolescent girls’ energy expenditure during danse simulation active computer gamer, Samantha et ses collègues évaluent les dépenses énergétiques de 20 adolescents pendant 30 minutes du jeu Zigzag.. La VO2 et le rythme cardiaque sont mesurés au repos et pendant l’activité. Samantha Fawkner et ses collègues montrent qu’un exergame comme ZigZag correspond à un effort modéré. Exprimé en pourcentage, cela signifie une augmentation de 300% par rapport à une activité sédentaire. En 30 minutes de jeu, le joueur brûle entre 150 et 170 calories. Une pratique régulière peut donc contribuer à maintenir l’équilibre énergétique de la personne
Les exergames sont évalués dans une revue de la littérature qui prend en compte 27 études par Sween et ses collègues. Un lien fort est trouvé entre ces jeux et la dépense d’énergie. Les auteurs concluent que les exergames sont potentiellement un moyen d’améliorer la santé et de réduire l’obésité.
Il est certain que tous les jeux ne suscitent pas la même dépense énergétique. Un jeu comme Dance Dance Revolution qui demande au joueur de bouger tout son corps demande bien plus d’efforts qu’un FPS ou un MMORPG ou le joueur est pratiquement immobile. Les jeux vidéo sont différents dans la manière dont ils sollicitent l’activité physique. Mais d’une façon générale, affirmer que les jeux vidéo conduisent a l’obésité est une exagération infondée.
L’idée d’un lien obésité – jeu vidéo repose sur l’idée que 1) le temps pris à jouer aux jeux vidéo est pris sur des activités sédentaires qui dépensent de l’énergie ; 2) les jeux vidéo sont peu coûteux en termes d’énergie. Cette relation, banale dans la culture populaire, n’est pas retrouvée par la recherche. Plus exactement, l’idée selon laquelle la fréquentation des écrans conduit au surpoids ou à l’obésité n’est pas à ce jour validé par les recherches. L’équation écran = obésité tient plus du mythe numérique que de l’évidence scientifique puisque ce lien est au mieux faible et souvent inexistant. Il est important de faire preuve de modération en évitant de diffuser l’idée que les jeux vidéo sont la cause de l’obésité car celle ci est multifactorielle. Il est donc nécessaire de prendre en compte les variables intermédiaires comme les mauvaises habitudes alimentaires et les attitudes parentales. Si jouer aux jeux vidéo ne fait pas grossir, jouer aux jeux vidéo en grignotte et en buvant des sodas se traduira très probablement par un surpoids. Il faut aussi prendre les genres de jeux vidéo. puisque certains jeux vidéo provoquent une dépense énergétiques comparables à une marche à un rythme modéré