Les nombreux archétypes présents dans les jeux en font un média intéressant pour la psychothérapie. Les archétypes sont une notion développée par la psychanalyse jungienne. Ce sont des images inconscientes de notre mémoire collective. De la même manière que les expériences individuelles façonnent l’expérience interne et laissent des traces sous la force de représentations et de scripts conscients et inconscients, l’expérience de l’humanité a laissé des archétypes dans les psychés individuelles.

La notion d’archétype est hautement spéculative, mais elle est utile au psychothérapeute qui utilise les jeux vidéo. Il ne fait aucun doute que les personnages des jeux vidéo sont construits sur le modèle d’archétypes. On y croise des Guerriers, des Mages, des Savants , des Monstres à vaincre par l’épée, l’intelligence, la vitesse ou la rue. Les jeux vidéo sont un des points de rencontre ou la culture propose des archétypes. Selon le moment évolutif de la personne, le joueur se rapproche de certains archétypes. Il les apprécie (ou les déprécie) pour leur apparence, leur histoire ou leurs pouvoirs. Ces archétypes sont utiles parce qu’ils permettent l’expression de parties du Self qui sont généralement réprimées.

On met souvent l’accent sur la possibilité apportée par les jeux vidéo d’exprimer des émotions comme la colère ou la rage. Il ne faut pas oublier qu’ils permettent d’explorer toute la gamme des émotions. Les joueurs peuvent vivre des moments de grâce devant la beauté d’un paysage, d’un moment ou l’acmé d’une histoire. Ces archétypes offrent aussi aux joueurs de nouveaux points d’appuis objectivants. Les joueurs peuvent identifier des modèles idéaux et vertueux, les incorporer et s’identifier à eux tout en s’éloignant des archétypes problématiques. Les archétypes croisés dans les jeux vidéo sont importants parce qu’ils permettent de dépasser les restrictions laissées par les expériences passées. Ce faisant, ils permettent au Self du client d’explorer de nouveaux territoires.